mardi 30 avril 2019

Conservation de Notre-Dame de Paris : il faut en effet éviter d’abord une vaniteuse méga-macronerie !



On ne peut que se réjouir de ce que hier, 29 avril, 1170 conservateurs du patrimoine et architectes des Bâtiments de France, et aussi professeur d’histoire de l’art de plusieurs pays, aient écrit au Président de la République pour l’adjurer de ne pas dessaisir les experts du patrimoine pour l’œuvre de restauration de Notre-Dame de Paris. Cette restauration, pour eux, ne saurait en effet se faire dans une précipitation, disons à motivation olympique et dans la recherche d’un « affichage d’efficacité » qui ne respecterait pas la déontologie d’une législation protectrice mûrement élaborée depuis plus de deux siècles et demi.

Certes, pour le moment, les entreprises spécialisées dans les monuments historiques expriment qu’il faut aller vite pour consolider la cathédrale avant de pouvoir entamer les travaux, qu’il s’agisse de reconstruction ou de restauration. Mais c’est sur la conformité de ces travaux à la nature même de sa vocation de cathédrale catholique, vocation originelle, séculaire, et toujours actuelle qu’il faut être très vigilant. Car il ne faudrait pas que sous prétexte de ce qu’elle est un monument de la culture « universelle » soit commise sous le couvert du rôle de l’État, l’entourloupe d’une progressive laïcisation-désaffectation de sa sacralité sur le modèle de l’église Sainte-Geneviève transformée en Panthéon des gloires (pas toujours si glorieuses) de la République.

Notre-Dame de Paris est certes universelle. Mais catholique signifie « universel ». Et c’est dans le respect de sa totale catholicité que la cathédrale de Paris dédiée à Notre-Dame, c’est-à-dire à la Vierge Marie (certains ne le savent pas !) doit continuer à rayonner.

En maints articles s’exprime la réflexion que Notre-Dame n’appartient pas seulement aux catholiques. Bien sûr en ce sens que sa contemplation ne saurait être réservée aux seuls catholiques. Notre-Dame ce n’est pas comme la grande mosquée de La Mecque ! D’abord, elle rayonne pour les centaines de millions de catholiques et plus largement de chrétiens dans le monde. Et s’il est certes heureux qu’elle soit admirée par ses millions de visiteurs non catholiques, n’est-elle pas d’abord toujours, dans son essence, spirituellement, religieusement, culturellement catholique ?

Allant quelquefois à la messe à Notre-Dame lors de quelque dimanche à Paris, ce n’est pas sans émotion que j’y observe les visiteurs très respectueux, issus de tant de peuples aux yeux souvent à la fois emplis d’admiration, et je le crois, d’interrogation spirituelle. Car Notre-Dame n’est pas un musée ! Elle est comme toutes les cathédrales, aussi comme toutes les plus humbles églises de la chrétienté, d’abord érigée par et pour la foi catholique, les prières, les sacrements catholiques. Mais aussi pour l’accueil de tous ceux, catholiques ou non, qui admireront sa beauté, splendeur du vrai.