jeudi 4 avril 2019

L’Algérie encore et encore…


J’entends évidemment par là que ce n’est pas demain la veille que nous pourrons ne pas nous inquiéter de ce qui se passe dans ce pays dont plus de quatre millions de ressortissants, souvent de double nationalité, habitent chez nous. 

Non sans que la plupart, semble-t-il, ne manifestent guère souvent de la gratitude et certains de l’hostilité, voire de la haine et un appétit de conquête et de domination pour ce qui est de l’agressive minorité islamo-gauchiste dans le sillage de la camarade Houria Bouteldja.

La démission de Bouteflika réclamée par la rue et imposée par Ahmed Gaïd Salah, le chef d’état-major de l’armée, va-t-elle déboucher sur un heureux changement de régime ?

Va-t-on vers cet idyllique printemps algérien qu’annonçaient depuis la fin février nos inénarrables commentateurs jamais lassés d’être désavoués par les événements ? Incapables par exemple de constater le petit nombre des femmes dans les manifestations, et presque toujours islamiquement voilées.

Comme les événements des derniers jours ne relèvent pas d’un brusque surgissement de ciel bleu politique, voilà tout de même que les commentaires se font moins euphoriques. Et voilà que la perspective d’un changement de régime ne laisse place pour les plus avisés qu’à celle de règlements de compte au sein du régime. 

Ce régime, par-delà ses affrontements claniques, est depuis la fin de la guerre civile des années 1990-2000 le résultat d’un compromis conduit par Bouteflika dans le partage des gâteaux du pouvoir entre les forces principales dominant l’Algérie : le parti (FLN), l’armée, les services secrets, les oligarques et au-dessus de tous les mosquées. Somme toute, un conglomérat islamo-soviétoïde avec sa nomenklatura traversée des réseaux claniques des différentes forces ci-dessus évoquées, et sans oublier les appartenances ethniques et tribales.
Le tout fonctionnant avec l’huile dans les rouages d’une corruption généralisée dans une belle continuité barbaresque.

Il ne faut pas perdre de vue non plus le facteur sentimental de cohésion chez les gérontocrates des différents pouvoirs : la complicité dans les crimes contre l’humanité perpétrés jadis contre les populations des pieds-noirs et des harkis.

L’avenir de l’Algérie se concocte donc aujourd’hui dans la plus totale opacité entre les factions du Pouvoir ou plutôt des différents pouvoirs et les manipulateurs des manifestations. 

Mais rien ne dit qu’on ne verra pas sortir de la mêlée, que l’on imagine à grands renforts de coups tordus, une sorte de « raïs » islamiste un peu semblable à ce qu’était un Sadate en Égypte, proche des Frères musulmans lors de son accession au pouvoir.

Je n’en serais pas surpris car il n’y a rien en Algérie de semblable aux mouvements dits « laïques » des partis « Baas » en Syrie et en Irak à la fin du siècle dernier et qui permirent la prise du pouvoir par un Hafez el Hassad ou un Saddam Hussein. Je ne crois pas non plus qu’il y ait dans l’armée algérienne des noyaux complotistes semblables à ceux des Jeunes-Turcs de la fin de l’empire ottoman dont la hiérarchie était entièrement composée de francs-maçons (ce qui ne les empêcha pas de génocider les Arméniens et autres chrétiens…). Il y a certes des Algériens démocrates, républicains, francs-maçons, progressistes LGBT – que sais-je encore ? – mais ils sont en France !

Encore que ce sont à l’évidence des manifestants algériens – ils brandissaient leur drapeau – qui ont tabassé le malheureux « transgenre », et de plus, place de la République !

Je ne crois donc pas à un avenir immédiat bien radieux pour l’Algérie. Et hélas, l’État français, dans sa continuité depuis 1962, jusqu’à Macron, n’est pas sans lourde responsabilité dans la constante haineuse agressivité algérienne contre la France. Macron n’a-t-il pas abominablement légitimé cette haine en qualifiant notre colonisation de « crime contre l’humanité » ? 

Quand donc des gouvernants français auront-ils l’honneur d’exiger du pouvoir algérien que soit enseignée une histoire honnête de 130 ans de présence française et « les vérités cachées de la guerre d’Algérie », ainsi que les a remarquablement exposées dans son livre ainsi titré, l’historien Jean Sévillia ?

Pour l’heure, je voudrais tant m’être trompé lorsque j’ai titré dans La Griffe du mois de janvier : « Le grand péril de la bombe à retardement algérienne ».