J’entends évidemment par
là que ce n’est pas demain la veille que nous pourrons ne pas nous inquiéter de
ce qui se passe dans ce pays dont plus de quatre millions de ressortissants,
souvent de double nationalité, habitent chez nous.
Non sans que la plupart,
semble-t-il, ne manifestent guère souvent de la gratitude et certains de l’hostilité,
voire de la haine et un appétit de conquête et de domination pour ce qui est de
l’agressive minorité islamo-gauchiste dans le sillage de la camarade Houria Bouteldja.
La démission de
Bouteflika réclamée par la rue et imposée par Ahmed Gaïd Salah, le chef d’état-major
de l’armée, va-t-elle déboucher sur un heureux changement de régime ?
Va-t-on vers cet
idyllique printemps algérien qu’annonçaient depuis la fin février nos
inénarrables commentateurs jamais lassés d’être désavoués par les événements ?
Incapables par exemple de constater le petit nombre des femmes dans les manifestations,
et presque toujours islamiquement voilées.
Comme les événements des
derniers jours ne relèvent pas d’un brusque surgissement de ciel bleu politique,
voilà tout de même que les commentaires se font moins euphoriques. Et voilà que
la perspective d’un changement de régime ne laisse place pour les plus avisés
qu’à celle de règlements de compte au sein du régime.
Ce régime, par-delà ses
affrontements claniques, est depuis la fin de la guerre civile des années
1990-2000 le résultat d’un compromis conduit par Bouteflika dans le partage des
gâteaux du pouvoir entre les forces principales dominant l’Algérie : le
parti (FLN), l’armée, les services secrets, les oligarques et au-dessus de tous
les mosquées. Somme toute, un conglomérat islamo-soviétoïde avec sa
nomenklatura traversée des réseaux claniques des différentes forces ci-dessus
évoquées, et sans oublier les appartenances ethniques et tribales.
Le tout fonctionnant
avec l’huile dans les rouages d’une corruption généralisée dans une belle
continuité barbaresque.
Il ne faut pas perdre de
vue non plus le facteur sentimental de cohésion chez les gérontocrates des
différents pouvoirs : la complicité dans les crimes contre l’humanité
perpétrés jadis contre les populations des pieds-noirs et des harkis.
L’avenir de l’Algérie se
concocte donc aujourd’hui dans la plus totale opacité entre les factions du
Pouvoir ou plutôt des différents pouvoirs et les manipulateurs des
manifestations.
Mais rien ne dit qu’on
ne verra pas sortir de la mêlée, que l’on imagine à grands renforts de coups
tordus, une sorte de « raïs » islamiste un peu semblable à ce qu’était
un Sadate en Égypte, proche des Frères musulmans lors de son accession au
pouvoir.
Je n’en serais pas
surpris car il n’y a rien en Algérie de semblable aux mouvements dits « laïques »
des partis « Baas » en Syrie et en Irak à la fin du siècle dernier et
qui permirent la prise du pouvoir par un Hafez el Hassad ou un Saddam Hussein. Je
ne crois pas non plus qu’il y ait dans l’armée algérienne des noyaux complotistes
semblables à ceux des Jeunes-Turcs de la fin de l’empire ottoman dont la
hiérarchie était entièrement composée de francs-maçons (ce qui ne les empêcha
pas de génocider les Arméniens et autres chrétiens…). Il y a certes des
Algériens démocrates, républicains, francs-maçons, progressistes LGBT – que sais-je
encore ? – mais ils sont en France !
Encore que ce sont à l’évidence
des manifestants algériens – ils brandissaient leur drapeau – qui ont tabassé
le malheureux « transgenre », et de plus, place de la République !
Je ne crois donc pas à
un avenir immédiat bien radieux pour l’Algérie. Et hélas, l’État français, dans
sa continuité depuis 1962, jusqu’à Macron, n’est pas sans lourde responsabilité
dans la constante haineuse agressivité algérienne contre la France. Macron n’a-t-il
pas abominablement légitimé cette haine en qualifiant notre colonisation de « crime
contre l’humanité » ?
Quand donc des
gouvernants français auront-ils l’honneur d’exiger du pouvoir algérien que soit
enseignée une histoire honnête de 130 ans de présence française et « les
vérités cachées de la guerre d’Algérie », ainsi que les a remarquablement exposées
dans son livre ainsi titré, l’historien Jean Sévillia ?
Pour l’heure, je
voudrais tant m’être trompé lorsque j’ai titré dans La Griffe du mois de
janvier : « Le grand péril de
la bombe à retardement algérienne ».