jeudi 18 avril 2019

Incendie de Notre-Dame : curieusement, le procureur a aussitôt exclu la piste criminelle


Décidément, sur l’incendie de Notre-Dame, tout aura été fait par le Parquet pour apporter de l’eau au moulin des complotistes !

Les médias ont rapporté en effet que d’emblée celui-ci privilégiait la piste accidentelle. Mais pourquoi donc cet a priori ? Les braises n’étaient pas encore éteintes que le procureur de Paris, Rémy Heitz, s’empressait d’affirmer lapidairement : « Rien ne va dans le sens d’un acte volontaire ». 

On comprend qu’il voulait dire : « À ce jour, aucun élément, aucun indice ne permet de penser qu’il s’agirait d’un acte volontaire ». L’embêtant, c’est qu’il a donc vite, très vite, proféré cela, sans fournir le pourquoi de cette affirmation, sans attendre les résultats ne serait-ce que d’un début d’enquête !

Quand par ailleurs, à la direction de la police judiciaire, on affirme, comme le rapportent tous les médias, qu’il faudra des semaines voire des mois pour mener les investigations !

En clair, on privilégie tellement la piste accidentelle qu’on envisage de mobiliser les enquêteurs des semaines et peut-être, s’il le faut, des mois, pour en trouver à tout prix la preuve dans les décombres de la charpente où le feu a pris. 

Alors que la piste d’un acte volontaire, c’est-à-dire criminel, a été aussitôt évacuée d’un revers de main par le procureur sans aucune preuve donc pour légitimer cette exclusion a priori.

En ne considérant même pas que quinze jours auparavant, une tentative d’incendie, là d’évidence criminelle mais heureusement vite arrêtée, avait été perpétrée en l’église Saint-Sulpice à deux kilomètres de Notre-Dame. 

En ne considérant pas davantage la floraison depuis quelque temps sur des murs d’églises et sur internet de la phrase d’incitation au crime : « La seule église qui illumine est celle qui brûle ».

Et ça, monsieur le procureur, pour parler dans votre langage, ça ne va pas dans le sens d’actes volontaires ?

Peut-être pour que ça aille dans ce sens, le procureur estime-t-il qu’il faille une revendication du crime ? Mais le procureur ne sait-il pas que bien des attentats n’ont jamais été revendiqués ? Et quand ils le sont, pas toujours immédiatement. Pourquoi donc, redisons-le, son évidente précipitation à écarter aussitôt la piste criminelle ? Sans fournir le moindre argument en faveur de ce qui n’est donc qu’une affirmation de sa subjective conviction. 

J’ai chez moi du rustique mobilier bigourdan fabriqué jadis pour mes parents par un de leurs amis ébéniste avec des poutres de chêne de la charpente du château de Taraxteix, incendié au milieu du siècle dernier. Elles avaient résisté au feu. Elles sont plus dures que du fer. Pour les brûler, il faudrait beaucoup de temps ou y apporter beaucoup de comburant.

Je lis donc sans surprise sur le Salon Beige des déclarations d’un ancien architecte en chef des monuments historiques très sceptique sur le fait que le feu ait pu détruire aussi vite les poutres multicentenaires de la « forêt » de Notre-Dame. On aimerait donc apprendre que l’enquête policière se portera également sur une éventuelle piste criminelle. Pour mieux en établir la non-plausibilité que par une simple affirmation de conviction.

Ce sera le meilleur moyen d’éteindre la propagation des foyers complotistes.

Je ne m’exprimerai pas sur ce blog avant mardi.
Bonnes et saintes fêtes de Pâques !