Décidément, sur l’incendie de
Notre-Dame, tout aura été fait par le Parquet pour apporter de l’eau au moulin
des complotistes !
Les médias ont rapporté en
effet que d’emblée celui-ci privilégiait la piste accidentelle. Mais pourquoi
donc cet a priori ? Les braises n’étaient pas encore éteintes que le
procureur de Paris, Rémy Heitz, s’empressait d’affirmer lapidairement : « Rien ne va dans le sens d’un acte volontaire ».
On comprend qu’il voulait dire :
« À ce jour, aucun élément, aucun
indice ne permet de penser qu’il s’agirait d’un acte volontaire ». L’embêtant,
c’est qu’il a donc vite, très vite, proféré cela, sans fournir le pourquoi de
cette affirmation, sans attendre les résultats ne serait-ce que d’un début d’enquête !
Quand par ailleurs, à la
direction de la police judiciaire, on affirme, comme le rapportent tous les
médias, qu’il faudra des semaines voire des mois pour mener les investigations !
En clair, on privilégie
tellement la piste accidentelle qu’on envisage de mobiliser les enquêteurs des
semaines et peut-être, s’il le faut, des mois, pour en trouver à tout prix la
preuve dans les décombres de la charpente où le feu a pris.
Alors que la piste d’un acte
volontaire, c’est-à-dire criminel, a été aussitôt évacuée d’un revers de main
par le procureur sans aucune preuve donc pour légitimer cette exclusion a
priori.
En ne considérant même pas que
quinze jours auparavant, une tentative d’incendie, là d’évidence criminelle
mais heureusement vite arrêtée, avait été perpétrée en l’église Saint-Sulpice à
deux kilomètres de Notre-Dame.
En ne considérant pas davantage
la floraison depuis quelque temps sur des murs d’églises et sur internet de la
phrase d’incitation au crime : « La
seule église qui illumine est celle qui brûle ».
Et ça, monsieur le procureur,
pour parler dans votre langage, ça ne va pas dans le sens d’actes volontaires ?
Peut-être pour que ça aille
dans ce sens, le procureur estime-t-il qu’il faille une revendication du crime ?
Mais le procureur ne sait-il pas que bien des attentats n’ont jamais été
revendiqués ? Et quand ils le sont, pas toujours immédiatement. Pourquoi donc,
redisons-le, son évidente précipitation à écarter aussitôt la piste criminelle ?
Sans fournir le moindre argument en faveur de ce qui n’est donc qu’une
affirmation de sa subjective conviction.
J’ai chez moi du rustique
mobilier bigourdan fabriqué jadis pour mes parents par un de leurs amis
ébéniste avec des poutres de chêne de la charpente du château de Taraxteix,
incendié au milieu du siècle dernier. Elles avaient résisté au feu. Elles sont
plus dures que du fer. Pour les brûler, il faudrait beaucoup de temps ou y
apporter beaucoup de comburant.
Je lis donc sans surprise sur
le Salon Beige des déclarations d’un ancien architecte en chef des monuments
historiques très sceptique sur le fait que le feu ait pu détruire aussi vite
les poutres multicentenaires de la « forêt » de Notre-Dame. On aimerait
donc apprendre que l’enquête policière se portera également sur une éventuelle
piste criminelle. Pour mieux en établir la non-plausibilité que par une simple
affirmation de conviction.
Ce sera le meilleur moyen d’éteindre
la propagation des foyers complotistes.
Je ne m’exprimerai pas sur ce blog avant mardi.
Bonnes et saintes fêtes de Pâques !