mardi 9 avril 2019

Grand débat : manipulation ou conditionnement ?


À la vérité, le « grand  débat » macroniquement concocté n’aura pas été mené, ou fort peu, avec un emploi massif de la manipulation des citoyens par l’utilisation frauduleuse des lois de la dynamique des groupes. Cette manipulation repose en effet sur ce que les psychologues et pédagogues à la mode au siècle dernier ont appelé la « pédagogie non directive ».

Cette pédagogie est fondée sur un mode d’acquisition des connaissances ou d’élaboration des idées dans lequel il n’y a pas un maître qui parle et des élèves qui écoutent (pédagogie directive) mais un « animateur » dont le travail n’est pas tant d’enseigner que de faire travailler le groupe, d’en faire jaillir toute la richesse du savoir collectif.

Le dogme sur lequel repose cette pédagogie est qu’un groupe sait toujours plus qu’un seul. Le rôle de l’animateur est de stimuler le groupe, d’en recueillir les idées foisonnantes, d’en proposer la reformulation après élagage des digressions et puis d’en faire une synthèse unanimement approuvée.

Entendons-nous bien, il n’est pas manipulatoire d’organiser, par exemple dans la formation professionnelle, des journées de confrontation et de recueil des expériences respectives des participants.

Mais la manipulation, à des fins idéologiques, consiste en une habile et malhonnête reformulation des idées émises selon, somme toute, une application intellectuelle de la « tactique du voleur chinois ». On sait que celle-ci consiste à dérober un objet en le déplaçant sans avoir l’air d’y toucher, maintes fois, imperceptiblement, de telle sorte que nul ne s’ aperçoive du vol.

Ainsi en est-il dans les manipulations de la pédagogie « non directive », par changement habile des mots, par la subreptice modification des idées émises, par la proposition d’une synthèse finale unanimement acceptée.

La mode fut ainsi, trop longtemps dans le monde des entreprises d’envoyer sans savoir des collaborateurs dans des stages dits de « relations humaines » où des animateurs plus ou moins subversifs se livraient, sous couvert de faire échanger les participants et d’améliorer leur créativité, à un sale travail de déconstruction.

Ce fut pour moi, dans ma vie professionnelle, un grand plaisir que de m’inscrire à de pareils stages pour déconstruire les déconstructeurs freudo-marxistes. Au moment que je sentais opportun, je prenais la parole pour expliquer aux participants comment le pseudo-animateur ne s’employait en fait qu’à démolir leurs valeurs et leurs convictions, sans annoncer la couleur ! Il me fallait par la suite faire comprendre aux chefs d’entreprises ce qu’il en était réellement de certains stages, à la fois escroqueries financières et idéologiques !
Macron n’a pas du tout fait de même. Il n’est pas du genre à faire parler les autres pendant des heures et à juste s’employer à faire passer ses idées en récupérant leurs propos.

Lui, il veut bien écouter quelques questions ou revendications mais pour pouvoir parler, et parler encore et encore, des heures durant, dans une évidente grande complaisance narcissique pour lui-même. Cela, bien sûr, retransmis sur toutes les chaînes en continu. Si bien que le fameux « grand débat » a consisté principalement en une très longue prise de parole, des jours durant, d’Emmanuel Macron.

Certes, toutes les questions posées n’étaient pas absurdes. Mais pourtant, les sujets les plus graves, les thèmes les plus important pour l’avenir de notre France, n’ont pas été formulés.
- Rien sur la « tsunamigration », rien sur l’ « islamigration », rien sur l’islamisation de la France. Immigration, islam, ces mots sont sans doute tabous ! Terreur ou censure ?
- Rien sur la démographie française, rien sur l’avortement, personne pour exprimer à Macron, même timidement, que c’est un meurtre, que c’est tout de même un acte de suppression de vie, un acte d’interdiction du droit humain le plus fondamental, le droit de naître.
 Rien sur les racismes antifrançais, antichrétien, antiblanc.

Comment cela s’explique-t-il ? Non pas tant, redisons-le, par la manipulation mais par le conditionnement général exercé sur nos compatriotes , par le martèlement incessant dans les medias, à longueur d’émissions et dans la culture, dans l’éducation nationale, dans les églises trop souvent encore, dans la publicité, du prêt-à-penser du politiquement correct et de l’idéologie  nihiliste du soi-disant antiracisme.

Il est dur, il est méritoire d’échapper à ce conditionnement émanant sans cesse de ce Big-Brother collectif. Dont Macron n’est sur l’essentiel qu’un porte-parole conformiste dans l’utopie du meilleur des mondes.