Cela semble du gag. Macron
fait penser à un chauffard drogué qui, ayant percuté un mur, l’avant de son
véhicule bousillé, et ayant pu faire une marche arrière besogneuse,
annoncerait, têtu et le regard fixe, qu’il va repartir de l’avant !
Dans la même direction
et à nouveau droit vers le même mur.
C’est en tout cas ce qui
ressort de maints articles ce matin, et notamment de celui du Figaro n’hésitant
pas à titrer sur ses pages2 et 3 : « Macron veut tourner la page des gilets jaunes ».
Comme si la vérité, ce n’était
pas plutôt que ce sont les « gilets jaunes » qui entendent tourner la
page de la macronnerie.
Mais évidemment Macron demeure,
avec sa cour ministérielle, dans un persistant déni de réalité et aveuglement
partagé.
Ainsi, Marc Fesnau, son
ministre chargé des Relations avec le Parlement, digne disciple du docteur
Coué, assène-t-il : « Nous ne
renoncerons pas au cap de la réforme ».
Droit devant donc, vous
le voyez bien. Mais c’est le char de l’État que conduit le chauffard Macron. Un
véhicule qui non seulement n’a plus de pare-choc, et est cabossé de partout,
mais dont, du réservoir percé, fuit de plus en plus de combustible sans
possibilité d’adjonction d’énergie renouvelable.
Et il n’y a même plus d’Alexandre
Benalla dans l’équipe pour aller piquer quelques jerricans moyennant quelques
taloches.
Je lisais la semaine
dernière dans Valeurs Actuelles la
réflexion de Denis Tillinac : « Il
y a dans la morgue des macroniens un côté nouveau riche du savoir qui donne
envie au citoyen le plus paisible de leur botter le train arrière ».
Je pense pour ma part qu’Emmanuel
Macron a beau s’efforcer de jouer dans le registre de la repentance avec, le cœur
sur la main, des accents de mauvais prédicateur télé-évangéliste, il lui sera
très difficile sinon impossible de retrouver de la popularité même dans la
minorité qui l'a élu.
Car, très largement
au-delà des gilets jaunes, certains commentent sa suffisance habituelle en lui
décernant le premier prix dans un rôle de « tête à claques ».
La vérité, c’est que
lui-même et son équipe sont d’abord incompétents humainement, et qu’ils sont de
surcroît d’une désastreuse technocratique incompétence.
Macron qui a voulu
donner des leçons à l’Europe entière et notamment à l’Italie et à la Pologne,
est désormais la risée de tous les gouvernements européens. Et on ne manque pas
d’associer dans cette ironie Pierre Moscovici, le très docte et condescendant
commissaire européen, passé via DSK du trotskysme kriviniste à la gouvernance
eurocratique la plus autoritaire.
Combien durera pour
Macron la deuxième partie de son quinquennat ? C’est désormais ce qui
nourrit les réflexions des politologues. Toujours est-il que pour l’heure, il
va continuer à revenir dans le mur tout en tablant électoralistement sur la
montée de Marine Le Pen face à laquelle il se verrait à nouveau en rempart
salvateur de la République. Pitoyable.