lundi 3 décembre 2018

Ma chronique, nullement macronienne, au soir des émeutes du 1er décembre


- Stupidité ou provocation policière ?
Dès le matin, vers 8 h 30, notre ami Didier Rochard est en situation de reportage pour nos radios. Il se trouve au croisement de la rue Bassano et des Champs-Élysées et me narre ce qu’il vient de voir. Un barrage filtrant de CRS fouille les personnes voulant accéder aux Champs. Ça bouchonne.
Une courageuse petite vieille dame (80/85 ans) s’impatiente et manifeste donc avec une voix étonnamment sonore son soutien aux gilets jaunes. D’autant qu’elle n’est porteuse que d’un pauvre sac à main et d’un parapluie de quatre sous, et compte-tenu du respect que requiert son âge, on pourrait tout de même la laisser pénétrer sans la faire poireauter.
Mais c’est le contraire qui va hélas se produire. Un immense hoplite républicain, deux fois grand comme la frêle vieille dame et cent fois plus fort, lui intime l’ordre de circuler. Refus donc, incroyable, qu’elle puisse entrer sur les Champs. Alors la petite dame indignée lui cause à sa façon de la République, des droits de l’homme, des impôts et de la méga stupidité macronienne. Et elle n’entend pas reculer d’un pouce. Et c’est alors que Didier et l’attroupement de gilets jaunes en attente « d’ausweiss » n’en croient pas leurs yeux. Le grand crétin casqué abat sa matraque sur la nuque de la mamie qui chancelle et s’écroule avant de pouvoir péniblement s’asseoir sur la chaussée.
Et là c’est le début ! Le début, au moins en ce lieu, d’une manifestation de braves gens dont certains effarés vont maintenant clamer leur indignation. Un gradé a certes remis dans les rangs le grand abruti. Mais le mal est fait. Les hourvaris fusent contre les CRS et leur patron, le catastrophique Castaner, et bien sûr : « Macron démission ! » Et devant cela, la pire des réactions : la poussée des CRS, et puis les tirs de lacrymogènes.
Les CRS ont à l’évidence reçu l’ordre de faire refluer sans ménagement ces gens qui, eux aussi, comme d’autres ayant pu passer, voulaient simplement manifester pacifiquement. Non, en cet endroit et à cette heure-là, ce n’était pas vraiment contre des casseurs que s’employaient les CRS ! Et hélas, selon plusieurs témoignages sur les chaines d’infos en continu, ce ne fut pas ce matin-là la seule scène de ce genre.
Aurait-on voulu fabriquer des enragés que l’on ne s’y serait pas mieux pris ! Mais déjà les vrais enragés, eux, les « antifas », les « anars » les plus violents et les premiers guérilleros plus ou moins islamistes venus des quartiers commençaient leurs grandes manœuvres. De plus en plus nombreux au fil des heures.

- Les chiffres de Castaner
Nous avons déjà traité dans un précédent article de la grande science de comptage du sieur Castaner, célèbre pour son annonce, la semaine précédente, du chiffre de 106 301. Pas un de plus !
Le brillant secrétaire d’État Nunez, adjoint de Castaner, a brillé, lui, ce samedi par ses hésitations sur les chiffres de 5 000 (!) puis de 10 000, ce dernier tour à tour le nombre total de gilets jaunes à Paris puis celui des casseurs. En fait, il n’en savait rien. Ce qui était sûr, c’est que sa police, mal commandée, a été toujours débordée, maintes fois enfoncée.

- Le recours à l’armée
Si bien que c’est le grand syndicat de policiers, « Alliance », qui a lancé un appel en faveur du recours à l’armée. C’est que, à Alliance, comme dans toutes les forces de gendarmerie, de CRS, et autres polices, on sait parfaitement à quoi s’en tenir : si les « quartiers » de l’islam « jihadiste » déferlent la semaine prochaine sur la capitale, alors ce sera la grande catastrophe. Et Macron n’aura pas comme le général de Gaulle en Mai 68 la possibilité de s’en aller trouver un Massu à Baden-Baden pour s’assurer de la fidélité d’une armée alors bien plus nombreuse et bien plus équipée qu’aujourd’hui.
Ironie de l’histoire, fera-t-on appel aujourd’hui aux derniers de ces régiments paras que jadis, en 1960, on craignait tant de voir sauter sur l’Élysée et la Chambre ? En tout cas, il y en a un qui doit bien se féliciter d’avoir démissionné à temps : c’est le gars Gérard Collomb ! Épuisé qu’il était par l’autisme du chef de l’État, par sa suffisance et son déni de la réalité que l’on va vers un inéluctable affrontement. Citons-le à nouveau : « En France, il y a un séparatisme. Il y a des quartiers qui sont sous la loi des narcotrafiquants et des islamistes. Aujourd'hui, les Français vivent côte à côte ; demain, ils pourraient vivre face à face ».

- « L’ordre républicain » : l’incantation
Scrogneugneu, ils n’ont tous que ces deux mots à la bouche, les Macron, les Philippe, les Castaner et tous les dirigeants, et tous les députés de tous les partis ; et attendons nous, je vous le parie, à ce que les évêques comme les imams, les pasteurs et les rabbins, et bien sûr les « frangins », y aillent de leur couplet sur le sujet. L’ordre républicain, vous dis-je, y’a que ça ! Tous bien sûr, y vont et iront de leur très grandiloquents et solennels discours sur le péril que font courir les casseurs à la République. Mais qui donc, se le demandent-ils un tant soit peu, a produit une vaste proportion de ces casseurs, les a importés et continue de les importer à des doses massives avec les bons discours de l’immigrationnisme, et de l’antiracisme ?
Et dans notre si grandiose Éducation nationale, aux mains des syndicats et des grands pédagogues de gauche et d’extrême-gauche, se remet-on en cause un tant soit peu aussi ? Qui a donc formé ou plutôt déformé, et même massacré, tant de masses d’inadaptés et de révoltés ?
La vérité n’est-elle pas qu’il y a de moins en moins d’ordre dans notre pays ? Et aussi par ce qu’ils ont fait de la République, c’est-à-dire de la chose publique, c’est-à-dire de la gestion du bien commun, une idéologie.
Leur ordre, soi-disant républicain, n’est-il pas en réalité le désordre produit par leur idéologie de mépris de la nature humaine, avec toutes les entreprises des déconstructions systématiques de tous les facteurs de civilisation et de progrès véritable ?
La grande casse idéologique, ce fut certes Mai 68. Ses conséquences se payent aujourd’hui. Et Macron a pris son cher ami Cohn-Bendit comme conseiller !
Encore une petite remarque sur les incantateurs de l’ordre républicain : ne sont-ils pas souvent de ceux qui admirent la prise républicaine de la Bastille et ses têtes coupées brandies sur des piques, et les massacres des Tuileries et les massacres de Septembre et la guillotine, et les colonnes infernales ?
Quant à beaucoup de ceux qui déplorent (nous aussi d’ailleurs) les incendies du 1er décembre, n’ont-ils pas souvent exalté la Commune de Paris et ses gigantesques destructions par le feu d’un immense patrimoine national ?
Un peu de logique messieurs !

- Parlons des voitures incendiées
C’est évidemment choquant de voir sur les plus belles avenues de notre capitale les carcasses de véhicules brûlés. Mais à y bien réfléchir, n’y a-t-il pas depuis des années et des années la continuité d’un immense scandale dans le fait que chaque année, lors du Réveillon, ce sont des centaines de voitures que flambent les incendiaires de la racaille des « quartiers » ? Voitures difficilement payées à force d’économies par ces « dhimmis » méprisés ne pouvant qu’habiter encore à la périphérie des zones de non-droit que dominent les « grands frères », mais des « frères » seulement pour ceux de l’oumma…
Au fait, messieurs de la justice, combien d’incendiaires condamnés ?

- Profanation de l’Arc de triomphe
Avant d’en parler plus avant, notons que nombre de ceux qui s’indignent (et nous aussi !) n’ont pour la plupart, manifesté aucune indignation –ou si peu- lorsque les fanatiques de la secte des Femen ont profané La Madeleine et Notre-Dame. Femhaines poursuivis par l’Agrif mais quasi systématiquement relaxées par les tribunaux.
Ceci rappelé, l’occupation et les souillures de l’Arc de triomphe, c’est une chose odieuse mais c’est aussi une fantastique gifle anarchiste donnée à Emmanuel Macron. Et d’abord un immense échec de notre police nationale et du ministre de l’Intérieur. Comment a-t-il pu se faire que les forces de police n’aient même pas pu protéger le monument le plus emblématique, le plus nationalement et internationalement connu de notre histoire républicaine et impériale ? Leurs responsables n’ont-ils pas été prévenus à temps du déplacement de l’émeute vers ce haut-lieu ? N’ont-ils même pas pu ou pas su y déplacer le renfort de quelques unités de forces de l’ordre pour le tenir face aux casseurs ?
Va-t-on devoir considérer que nos CRS sont plus aptes à matraquer des vieilles dames et autres manifestants pacifiques qu’à résister à des émeutiers de la diversité « anar », antifas, black bloc ou issus des quartiers où, selon l’expression de Gérard Collomb, on est passé de la réalité de deux populations côte à côte mais ne se rencontrant pas, à celle de deux populations de plus en plus « face à face ».
Ce n’est évidemment pas sur un Castaner que l’on peut tabler pour sortir la France de pareille situation. De ce dernier, qui produit une ineptie à peu près chaque fois qu’il prend la parole, est tout de même sorti un bel aveu : « On s’est planté ». Oui, mais quand on se plante à ce point, on en tire les conséquences, on démissionne !

- Macron surréaliste !
Dans la soirée de ce flamboyant 1er décembre, Macron est apparu sur les chaînes « en continu » parlant doctement depuis Buenos Aires des dernières nouvelles des chefs d’État sur les fronts du réchauffement climatique. Selon le procédé télévisuel désormais usuel sur ces chaînes, on lui donnait la moitié de l’écran, l’autre retransmettant les scènes d’incendie et de pillage. Il y avait là un faramineux contraste, véritablement surréaliste, entre la triste réalité de la France des cassés et des casseurs et la logomachie climatofolle de ce chef d’État plus coupé que jamais de son peuple, ne disposant même plus d’un ministre assez compétent pour commander les lourdes polices de la République, de plus en plus fatiguées.

- Brassards jaunes de La Manif Pour Tous et gilets jaunes
Qui s’en souvient ? Les bons jeunes gens du service d’ordre de La Manif Pour Tous commandés par le général Dary, belle figure d’officiers courageux mais très « aux ordres » des penseurs stratégiques de la mobilisation, portaient un brassard jaune. Leur mission bien sûr était d’éviter toute provocation ou débordement mais aussi d’interdire drastiquement toute bannière, banderole ou slogan d’affirmation catholique.
J’étais, et je suis d’ailleurs pour ma part, sur le principe de ne pas confondre en effet une manifestation de défense de la famille et une procession religieuse ; à condition tout de même de ne pas tomber dans un refus sourcilleux et stupide de toute expression catholique ; alors que des centaines de prêtres, de religieuses et de religieux se joignaient sans rechercher de prosélytisme à ces cortèges composées à 90 % de fidèles de milliers de paroisses.
J’ai le souvenir qu’après le départ d’un des points de rassemblement à proximité du Pont d’Austerlitz, une escouade de ces bons « brassards jaunes », sérieux comme des CRS se précipite pour tenter d’arracher à un bon gars coiffé d’un drapeau breton une humble bannière brodée du cœur et de la croix, vraiment pas provocatrice. Le bon breton n’entendait pas lâcher sa bannière. Et bien sûr notre sympathie et notre solidarité de chrétienté allaient vers lui. Or, avant même qu’avec quelques amis nous ayons pu commencer d’expliquer aux petits « gardes jaunes » qu’il ne fallait pas être si bêtement exécuteur de directive générale, un sympathique et vigoureux grand gaillard de juif en kippa nous devança. Saisissant deux de ces bons scouts à vocation de CRS, il leur asséna gentiment mais très fermement : « Attention les gamins, n’arrachez pas cette bannière sinon je vais me fâcher, faut quand même veiller à respecter l’identité chrétienne de la France ». Cher Stéphane Zeitoun, ami fidèle de Chrétienté-Solidarité. Les gamins restèrent cois.
Or le hasard des choses voulait que derrière nous s’était ébranlé aussi un cortège précédé des porteurs d’une immense banderole « musulmans de France ». Nous le savions, c’était une délégation importante de l’U.O.I.F., autrement dit les Frères musulmans, auxquels cette gentille étourdie un brin narcissique de Frigide barjot, qui s’était rendue à leur congrès au Bourget, avait dit : « Vous êtes notre espérance et notre avenir ! » (sic) Alors, m’adressant aux brassards jaunes : « Et ça, c’est pas de l’affirmation religieuse ? » Simple anecdote mais Dieu que les catholiques peuvent être masochistes !

- Manuel Valls plus chanceux que Christophe Castaner
Les immenses foules de La Manif Pour Tous contre la loi Taubira n’étaient hélas évidemment pas sur une ligne de durcissement pour la faire retirer, comme cela aurait pu être à l’exemple de 1984 où Mitterrand se résolut à faire retirer le projet de loi socialiste liberticide sur l’école libre.
Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls, vite nommé Manuel Gaz, déchaîna alors toutes ses polices usant abondamment des gaz et des gardes-à-vue contre quiconque portait les tee-shirt roses de La Manif Pour Tous. C’était alors moins dangereux et moins fatiguant pour la police qu’avec les gilets jaunes en colère aujourd’hui. Sans même parler des casseurs antifas et islamo-gauchistes…

- Macron : sa fin politique est proche
Quoiqu’il fasse maintenant, comme l’exprime le slogan coutumier : « Macron t’es foutu, le peuple est dans la rue ». Macron est politiquement perdu. Et d’abord parce qu’il n’est pas aimé, parce qu’il est même parvenu à se faire détester. Et que s’il a peut-être un esprit géométrique de haut niveau, il n’a aucun esprit de finesse. La preuve par les photos obscènes dont il a cru qu’elles serviraient sa popularité. Peut-on plus stupidement confondre le peuple de France et la faune du Marais !
La vérité, c’est qu’il ne peut plus faire autrement que de s’en aller ! Mais la vérité aussi, c’est que la révolte des gilets jaunes est le révélateur de ce que notre France est terriblement diminué, effondrée véritablement et déjà en grande partie génocidée.
Le cynique Talleyrand disait qu’il y a « des moments dans l’histoire où le pouvoir ne se prend pas, on le ramasse » Prions pour qu’il soit ramassé par une bonne et très ferme main.