mercredi 28 novembre 2018

Macron : « stratégie ». L’inflation du mot, l’atrophie de la réalité.


« Stratégie » : combien de fois M. Macron a-t-il répété ce mot dans son discours de mardi ? Assurément, plusieurs dizaines de fois. Mais de même que « trop d’impôt tue l’impôt », on avait envie de lui dire : « trop de stratégies tue la stratégie ». 

Mais, on le voit bien, dans son mimétisme bonapartien (il n’est pas encore un Napoléon !), notre Macron se délecte de ce mot, n’hésitant pas à infliger aux Français comme une leçon d’état-major sur les objectifs à atteindre et les moyens à mettre en œuvre pour réussir ce qu’il appelle la transition énergétique. 

Je ne me risquerai pas à argumenter aujourd’hui sur le fait de savoir si le réchauffement climatique, pour le moment semble-t-il indéniable, est principalement du fait de l’homme ou plutôt des alternances climatiques de chaud et froid, dues à bien d’autres facteurs, comme notre planète en a souvent connues au long des millénaires. Aussi, ce dont je ne suis pas du tout sûr, c’est que la fin de notre monde dépendrait de celle des moteurs diesel et des chaudières à mazout.   

D’autant qu’en comparaison de la Chine qui continue à créer de fantastiques centrales à charbon, l’utilisation chez nous de ces moteurs et chaudières ne constitue qu’un centième du potentiel polluant. Aussi, la laisser progressivement s’interrompre sans la schlague étatique ne changerait à peu près rien sinon d’éviter des angoisses quelquefois suicidaires chez nos compatriotes les plus désargentés.

Ne faudrait-il donc pas laisser les chaudières à mazout mourir de leur belle mort et les voitures rouler de même au moteur diesel, aux pollutions peut-être pas pires à terme que celles des batteries électriques ?

Quant à notre stratégissime Macron, plutôt que de créer encore et encore d’onéreux conseils, comités et commissions d’experts, n’aurait-il pas mieux fait de s’atteler à l’objectif qu’il avait promis, sans même esquisser de le réaliser, à savoir la diminution du taux des prélèvements obligatoires, en quoi notre pays est désormais tristement le premier en Europe ?

Mais est-il maintenant encore temps ?  

La révolte des gilets jaunes ne semble pas en effet devoir rapidement s’éteindre. Et la vérité, c’est que l’inquiétude gagne de jour en jour le gouvernement et l’ensemble des élus de la Macronie.

Il ne suffit pas de causer césaristement dans les entrailles de notre porte-avions et d’aligner cinquante ou soixante stratégies pour reconquérir un minimum d’approbation populaire.
Et Macron, ce mardi, a encore parlé trois ou quatre fois trop longtemps. Le général De Gaulle, son modèle, dans les tourmentes, ne commettait pas cette erreur.