« Stratégie » :
combien de fois M. Macron a-t-il répété ce mot dans son discours de mardi ?
Assurément, plusieurs dizaines de fois. Mais de même que « trop d’impôt tue
l’impôt », on avait envie de lui dire : « trop de stratégies tue
la stratégie ».
Mais, on le voit bien,
dans son mimétisme bonapartien (il n’est pas encore un Napoléon !), notre
Macron se délecte de ce mot, n’hésitant pas à infliger aux Français comme une
leçon d’état-major sur les objectifs à atteindre et les moyens à mettre en œuvre
pour réussir ce qu’il appelle la transition énergétique.
Je ne me risquerai pas à
argumenter aujourd’hui sur le fait de savoir si le réchauffement climatique,
pour le moment semble-t-il indéniable, est principalement du fait de l’homme ou
plutôt des alternances climatiques de chaud et froid, dues à bien d’autres
facteurs, comme notre planète en a souvent connues au long des millénaires. Aussi,
ce dont je ne suis pas du tout sûr, c’est que la fin de notre monde dépendrait
de celle des moteurs diesel et des chaudières à mazout.
D’autant qu’en comparaison
de la Chine qui continue à créer de fantastiques centrales à charbon, l’utilisation
chez nous de ces moteurs et chaudières ne constitue qu’un centième du potentiel
polluant. Aussi, la laisser progressivement s’interrompre sans la schlague
étatique ne changerait à peu près rien sinon d’éviter des angoisses quelquefois
suicidaires chez nos compatriotes les plus désargentés.
Ne faudrait-il donc pas
laisser les chaudières à mazout mourir de leur belle mort et les voitures rouler
de même au moteur diesel, aux pollutions peut-être pas pires à terme que celles
des batteries électriques ?
Quant à notre
stratégissime Macron, plutôt que de créer encore et encore d’onéreux conseils,
comités et commissions d’experts, n’aurait-il pas mieux fait de s’atteler à l’objectif
qu’il avait promis, sans même esquisser de le réaliser, à savoir la diminution
du taux des prélèvements obligatoires, en quoi notre pays est désormais
tristement le premier en Europe ?
Mais est-il maintenant
encore temps ?
La révolte des gilets
jaunes ne semble pas en effet devoir rapidement s’éteindre. Et la vérité, c’est
que l’inquiétude gagne de jour en jour le gouvernement et l’ensemble des élus
de la Macronie.
Il ne suffit pas de
causer césaristement dans les entrailles de notre porte-avions et d’aligner
cinquante ou soixante stratégies pour reconquérir un minimum d’approbation
populaire.
Et Macron, ce mardi, a
encore parlé trois ou quatre fois trop longtemps. Le général De Gaulle, son
modèle, dans les tourmentes, ne commettait pas cette erreur.