jeudi 29 novembre 2018

Le traitement infligé à Carlos Ghosn n’honore pas la « justice » japonaise.


Voici plusieurs jours que Carlos Ghosn, pour une grande part sauveur et fédérateur des trois plus grands groupes de l’industrie automobile française et japonaise subit une garde à vue particulièrement féroce.

-        Isolement total hors des heures d’interrogatoires, d’ailleurs menés sans la présence de son avocat.

-        Interdiction d’emploi de toute autre langue que le japonais alors que son épouse , autorisée à de très rares et courtes visites sous surveillance, ne le parle pas. 

-        Interdiction de s’allonger un tant soit peu durant la journée sur son bat-flanc dans sa cellule de 6 m2.

-        Interdiction de s’asseoir sinon dans la posture appelée chez nous « en tailleur ».

Faut-il donc que Carlos Ghosn soit un grand criminel pire que les pires yakuzas japonais pour lui infliger un pareil cruel traitement de détention rapprochant de fait la « justice » japonaise de la chinoise ?

Et au fait, que font donc les habituels pétitionnaires pour le respect des droits de l’homme et en particulier de la défense ? Certes, comme je l’ai déjà écrit, Carlos Ghosn n’a jamais manifesté des idées politiques proches des nôtres. Et de surcroît il se faisait attribuer des émoluments dignes d’un M’Bappé. 

Seraient-ce là des raisons pour ne pas trouver inadmissible son incarcération indigne et vraiment suspects les griefs invoqués contre lui par son tombeur à la tête de Nissan, Hiroto Saïkawa ?

Bien sûr, Carlos Ghosn n’est pas traité comme Louis Renault à la Libération, qualifié sans procès de « collabo », torturé et assassiné.

Mais les autorités judiciaires du Japon pèsent-elles que par-delà l’admiration qu’on peut éprouver pour ce grand peuple, des Français n’oublient pas non plus les atrocités que leurs troupes d’occupation exercèrent en 1945 en Indochine sur les civils français de Hanoï et autres villes ? 

Le traitement de Carlos Ghosn risque d’être durablement dissuasif pour les chefs d’entreprise français qui auraient voulu lancer des affaires avec ce pays.