Voici plusieurs jours
que Carlos Ghosn, pour une grande part sauveur et fédérateur des trois plus
grands groupes de l’industrie automobile française et japonaise subit une garde
à vue particulièrement féroce.
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Isolement
total hors des heures d’interrogatoires, d’ailleurs menés sans la présence de
son avocat.
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Interdiction
d’emploi de toute autre langue que le japonais alors que son épouse , autorisée
à de très rares et courtes visites sous surveillance, ne le parle pas.
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Interdiction
de s’allonger un tant soit peu durant la journée sur son bat-flanc dans sa
cellule de 6 m2.
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Interdiction
de s’asseoir sinon dans la posture appelée chez nous « en tailleur ».
Faut-il donc que Carlos
Ghosn soit un grand criminel pire que les pires yakuzas japonais pour lui
infliger un pareil cruel traitement de détention rapprochant de fait la « justice »
japonaise de la chinoise ?
Et au fait, que font
donc les habituels pétitionnaires pour le respect des droits de l’homme et en
particulier de la défense ? Certes, comme je l’ai déjà écrit, Carlos Ghosn
n’a jamais manifesté des idées politiques proches des nôtres. Et de surcroît il
se faisait attribuer des émoluments dignes d’un M’Bappé.
Seraient-ce là des
raisons pour ne pas trouver inadmissible son incarcération indigne et vraiment
suspects les griefs invoqués contre lui par son tombeur à la tête de Nissan,
Hiroto Saïkawa ?
Bien sûr, Carlos Ghosn n’est
pas traité comme Louis Renault à la Libération, qualifié sans procès de « collabo »,
torturé et assassiné.
Mais les autorités
judiciaires du Japon pèsent-elles que par-delà l’admiration qu’on peut éprouver
pour ce grand peuple, des Français n’oublient pas non plus les atrocités que
leurs troupes d’occupation exercèrent en 1945 en Indochine sur les civils
français de Hanoï et autres villes ?
Le traitement de Carlos
Ghosn risque d’être durablement dissuasif pour les chefs d’entreprise français
qui auraient voulu lancer des affaires avec ce pays.