- Affaire Mac Carrick : François n’évoque plus « le grand accusateur »
François,
au retour d’Irlande, avait dit aux journalistes sa décision de ne pas commenter
les révélations de Monseigneur Vigano, l’ancien nonce aux États-Unis, sur le
réseau homosexuel au sommet de l’Église et notamment sur le cas de son très
fidèle ami le cardinal Mac Carrick, son protégé jusqu’au mois de juin dernier.
Très courroucé, il avait mis ces révélations au compte de l’œuvre « du grand diffamateur »,
autre nom de Satan.
Soudain,
changement d’attitude : les médias nous ont appris ce samedi qu’après
avoir réitéré sa juste condamnation des abominations pédophiles, il avait
également ordonné une enquête sur Mac Carrick et une perquisition dans ses
appartements. Il faut encore se souvenir que jusque-là, il avait adopté sur le
cas de ce cardinal la même position que sur celui du prêtre homosexuel, le
sulfureux Battista Ricca, un de ses hommes de confiance dans les structures
financières du Vatican que Mac Carrick « couvrait ». Alors François,
interrogé sur son Battista Ricca avait, on s’en souvient, répondu son mot
célèbre : « Qui suis-je pour
juger ? » Et longtemps de même pour Mac Carrick. Comme si, pour un cardinal de la Sainte Église des
relations homosexuelles avec de jeunes séminaristes (sans parler des scandales
financiers) ne relevaient pas de l’autorité et du jugement du pape ?
« Qui suis-je
pour juger ? » nous dis-tu, François ? Mais enfin, tu es le
pape ! Et si Dieu seul sonde les reins et les cœurs, à toi, successeur de
Pierre, sur lequel le Christ a bâti son Église, il appartient en effet pour le
moins de juger et réprimer les comportements scandaleux même et surtout ceux d’un
cardinal qui a joué un grand rôle dans ton élection.
Et puis, de qui te
moques-tu enfin ? Comme si on n’avait pas en mémoire un de tes premiers
discours de pape devant la Curie, impitoyable, fulminant sans ménagement contre
les tares des membres de cette institution que tu comparas aux écuries d’Augias,
dénonçant alors pas moins de quinze maladies mentales et morales qui, selon toi, l’affecteraient. Ce jour-là, tous ceux de la Curie, tu les avais tout de même
jugés, et sans appel !
À te croire
alors, il n’y en aurait donc pas eu un seul de respectable puisque tu te gardas
de toute parole de prudence coutumière qui veut que, au moins au sommet de
l’Église, on ne mette pas tous les membres d’un corps –et quel corps !-
dans le même sac.
Somme toute, tu
avais lancé ce jour-là un très populiste « tous pourris ! » à
l’adresse de toute la Curie.
Évidemment,
c’était là aussi, une condamnation de tes prédécesseurs à l’évidence coupables
d’avoir laissé perdurer une pareille putréfaction morale dans les organes
centraux de gouvernement de l’Église.
Or,
pourtant, il y en avait bien tout de même quelques-uns, et sans doute y
en-a-t-il encore, on l’espère, des hommes intègres à la Curie. Et par exemple
ce monseigneur Carlo Maria Vigano, reconnu par tous quand il était secrétaire
général de la Cité du Vatican avant d’être nonce en Amérique, comme un grand
serviteur de l’Église, d’une intégrité sourcilleuse et vigilante. Ce dernier
était accablé par la tristesse du fait que jamais le pape ne semblait prendre
en considération les abominations indubitables dont il l’informait. En
conscience, il se résolut alors à les rendre publiques.
Mais
c’est son travail de salubrité catholique que François, dans un premier temps,
mit au compte du « grand accusateur ». Seulement voilà, comme c’était
à prévoir, il n’a pu tenir sur sa ligne de déni de la réalité du réseau
homosexuel « Mac carrick and co ».
Il
n’en va pas moins persister dans sa subtile dialectique de distinction radicale
des mœurs pédophiles et des relations homosexuelles. Au mépris du fait que, en
Amérique, ce sont des évêques notoirement homosexuels qui ont prôné
l’abaissement de 15 à 14 ans de l’âge de la légalité des relations sexuelles.
Au mépris du fait que si tous les homosexuels ne sont pas pédophiles, néanmoins
beaucoup de pédophiles sont homosexuels. Et que le sage Benoît XVI écrivait en
2009 que les hommes avec « des
tendances homosexuelles profondément ancrées ne doivent pas devenir
prêtres ».
- Cette Chine communiste si idéale
Nous
avons commenté, il y a peu, avec grande tristesse, l’accord passé entre le
Vatican et le gouvernement communiste chinois du dictateur tout-puissant Xi
Jinping. Nous y avions à nouveau rappelé le stupéfiant jugement, il y a
quelques temps, sur la Chine, de monseigneur Marcello Sanchez Sorondo de
l’Académie pontificale des Sciences sociales et conseiller de François. Ce
dernier avait, en effet, émis l’observation originale selon laquelle
aujourd’hui, c’est le régime chinois qui est le plus proche de la doctrine
sociale de l’Église.
À
l’aune de ce jugement, on comprend que François ait tenu à faire rentrer ses
brebis catholique de Chine, fidèles à Rome, dans le troupeau de l’Église
nationale parfaitement soumise au Parti communiste.
Mais
malgré aussi les quatre pages titrées « China
Watch » du journal « China
Daily de la République populaire de Chine », insérées mensuellement
comme supplément au Figaro, nul, de bonne foi, ne peut aujourd’hui nier que
l’empire rouge de Xi est le plus gigantesque état totalitaire et policier de la
planète.
La
nouvelle de la disparition depuis fin septembre du directeur d’Interpol, le
chinois Meng Hongwei, a redonné l’occasion de maintes émissions sur le mode de
respect des droits de l’homme en Chine. Tout ce que l’on sait désormais de Meng
Hongwei, c’est qu’il a disparu aussitôt après son arrivée à Pékin, emmené dès
sa descente d’avion. Seule information chinoise, il a été entendu par des
autorités disciplinaires sur des accusations de corruption. Sans doute n’était-il
plus en bonne grâce auprès de Xi. Et comme des dizaines de hauts cadres du
parti disgraciés, nul ne peut aujourd’hui savoir dans quelle prison il a été
englouti.
À
vrai dire, le sort de Meng nous laisse plutôt indifférent. Avant d’être à
Interpol, Meng n’était-il pas vice-ministre de la Sécurité publique en Chine et
à ce titre chargé de la lutte contre les dissidents ? On sait ce que cela
signifie : une mission de remplisseur de Laogaï et notamment avec les
chrétiens non soumis au marxisme-léninisme maoïste.
Cela
dit, on sait que François, qui a tant aimé Fidel Castro et qui apprécie tant son
frère Raoul, voudrait rencontrer Xi. Peut-être pourrait-il profiter de l’avis
de ce dernier sur la question « que faire des dissidents ? »