jeudi 18 octobre 2018

« La République, c’est moi ! »


Concédons  au moins au jacobin robespierriste et néo-castriste Jean-Luc Mélenchon qu’il nous aura pour une fois bien fait rire avec ses envolées et éructations tonitruantes d’aspirant « conducator » contre ses « perquisiteurs » judiciaires et policiers.

Drapé dans une indignation digne de l’antique, et fulminant une resucée mimétique du mot apocryphe prêté à Louis XIV (« L’État, c’est moi ! »), lui, l’admirateur inconditionnel de Robespierre s’est splendidement ridiculisé avec une tartarinade façon bistrot du vieux Port : « La République, c’est moi ! »

Comme si son modèle de 1793, à la fois le premier grand idéologue de la systématisation de la Terreur au nom des droits de l’homme et organisateur s’était gêné, ordonnant bien plus que les perquisitionneurs du Parquet 2018, pour notamment faire arrêter puis guillotiner allègrement toute une longue brochette de députés de la Convention, persuadés eux aussi, bien longtemps avant notre tempétueux insoumis à la lippe tombante de biberonneur de gros rouge, que la République, c’était eux…

Après quoi, la Révolution étant « grande dévoreuse d’hommes », comme le rappelait prémonitoirement pour son cas le camarade Trotski, ce fut au tour de Robespierre lui-même de très justement goûter, après le malencontreux et douloureux échec d’une tentative de suicide au pistolet, la conclusion par le couperet du docteur Guillotin d’une vie si admirablement vouée à la République.

Cela dit, je ne suis pas du tout sûr que le camarade-citoyen Mélenchon ne paiera pas tôt ou tard le prix de sa furie imprécatrice et postillonneuse contre, selon la formule consacrée, la justice de son pays…

En effet, comme me le disait jadis un de mes chers amis avocat un brin sarcastique, « la justice est une vieille rombière rancunière qui tôt ou tard se venge ».