Concédons au moins au jacobin robespierriste et
néo-castriste Jean-Luc Mélenchon qu’il nous aura pour une fois bien fait rire
avec ses envolées et éructations tonitruantes d’aspirant « conducator »
contre ses « perquisiteurs » judiciaires et policiers.
Drapé dans une
indignation digne de l’antique, et fulminant une resucée mimétique du mot
apocryphe prêté à Louis XIV (« L’État, c’est moi ! »), lui, l’admirateur
inconditionnel de Robespierre s’est splendidement ridiculisé avec une
tartarinade façon bistrot du vieux Port : « La République, c’est moi ! ».
Comme si son modèle de
1793, à la fois le premier grand idéologue de la systématisation de la Terreur
au nom des droits de l’homme et organisateur s’était gêné, ordonnant bien plus
que les perquisitionneurs du Parquet 2018, pour notamment faire arrêter puis
guillotiner allègrement toute une longue brochette de députés de la Convention,
persuadés eux aussi, bien longtemps avant notre tempétueux insoumis à la lippe
tombante de biberonneur de gros rouge, que la République, c’était eux…
Après quoi, la
Révolution étant « grande dévoreuse d’hommes », comme le rappelait
prémonitoirement pour son cas le camarade Trotski, ce fut au tour de Robespierre
lui-même de très justement goûter, après le malencontreux et douloureux échec d’une
tentative de suicide au pistolet, la conclusion par le couperet du docteur
Guillotin d’une vie si admirablement vouée à la République.
Cela dit, je ne suis pas
du tout sûr que le camarade-citoyen Mélenchon ne paiera pas tôt ou tard le prix
de sa furie imprécatrice et postillonneuse contre, selon la formule consacrée,
la justice de son pays…
En effet, comme me le
disait jadis un de mes chers amis avocat un brin sarcastique, « la justice est une vieille rombière
rancunière qui tôt ou tard se venge ».