- Mini Macron et maxi Xi
Le sommet sino-africain ce lundi
à Pékin a indubitablement été un des événements majeurs de l’actualité
mondiale.
Le nouvel empereur rouge Xi Jinping, tel un Mao II mais
d’une puissance économico-militaire plus vaste y a réussi l’exploit de réunir
les cinquante principaux chefs d’État africains, tous les pays étant
représentés à l’exception de l’ « eSwatini », nom un peu bizarre
mais en fait nom « précolonial » du pays plus connu jusque là sous le
nom de Swaziland, et qui a conservé ses relations diplomatiques avec Taïwan.
On a pu d’abord mesurer à Pékin combien, avec sa puissance
financière et ses investissements dans de gigantesques travaux, l’influence
chinoise s’étendait sur tout le continent africain.
C’est qu’il y a une politique chinoise en Afrique alors
que « simultanément, comme jadis annoncé par notre inénarrable Macron,
voulant en finir avec la « Françafrique », « il n’y a pas de
politique française en Afrique ».
Bien sûr il y a encore une présence française, militaire,
économique, culturelle, diplomatique, mais, on le sait, Macron un peu comme le
pape François, ne résiste pas au plaisir de formules provocatrices ou non
mesurées.
Quoi qu’il en soit, il apparait bien ainsi, comme je n’ai
cessé de le dire, qu’il n’existe guère de « super gouvernement
mondial ». La mondialisation est une réalité déjà ancienne, les idéologies
et utopies mondialistes aussi, et avec cela, sans aucun doute, des connivences
pour la réalisation de cette utopie. Mais, quand j’en entends certains affirmer
les puissances principales, selon eux, du pouvoir mondialiste mais sans qu’y
participent le Chine, la Russie avec tous les nombreux pays de leur influence,
je ne puis que les inviter à ne pas substituer de la fantasmagorie à la
réalité.
Samedi dernier, à Chiré-en-Montreuil, devant une
chaleureuse assistance j’avais émis la supputation d’une entrée de Cohn-Bendit
au gouvernement. Sur le chemin du retour, les radios m’apprirent qu’il en avait
été en effet question mais qu’après une heure de discussion avec son ami
Macron, « Dany le vert » avait décliné l’offre. À bien des égards il
est idéologiquement pervers le Dany, mais pas si fou ! Il est plus facile
d’être conseiller que d’être à la manœuvre. Même pour une mauvaise politique
d’écologie négatrice de la nature humaine.
- Secousses telluriques au Vatican
À propos d’écologie, je n’ai jamais été subjugué par
l’encyclique « Laudato si » et autres déclarations dans cette veine
du pape François. J’ai été quelque peu stupéfait de l’enthousiasme
d’inconditionnels que certains amis, bons penseurs, bons orateurs et bons
écrivains, déployaient pour prétendre admirables des lignes dans lesquelles je
ne trouve pour ma part, et bien d’autres avec moi, que des lieux communs,
quelquefois débiles, sur le fond (l’extinction des ventilateurs…) et souvent du
galimatias dans la forme.
Mais aujourd’hui, il faut hélas que les choses aillent
mal, très mal dans l’Église pour que à la Une du Figaro soit publiée une photo
de François sous le titre « Scandales en série : le Vatican
dans la tourmente » ; et que, sous le titre « Cette
tempête qui s’abat sur le Vatican » soit consacrée l’intégralité
des pages 2 et 3.
En effet, la direction et la rédaction des pages
religieuses du Figaro est le fait du très mesuré et compétent Jean-Marie
Guénois, tout sauf un journaliste anti-catholique, tout sauf un amateur de
scandales, tout sauf un papophobe.
Hélas encore, si on parle désormais de « scandales en
série », ce n’est pas seulement de la révélation d’abominations pédophiles
dont il s’agit. Ce sont celles qu’ a dû
dénoncer en conscience Monseigneur Vigano, un grand diplomate du
Vatican, un homme « aussi rigide qu’intègre » selon J-M Guénois.
Mgr Vigano fut de 2009 à 2011 le secrétaire général du
gouvernement de la cité du Vatican nommé par Benoit XVI. Petit territoire mais
d’immense influence….
Il s’attela à y traquer la corruption financière dont il
faisait remonter les pratiques et le nom des responsables à Benoit XVI. Ceci
filtra dangereusement et ce dernier préféra alors, pour la sécurité de Mgr
Vigano, l’envoyer comme nonce aux États-Unis.
À ce poste aussi, de 2011 à 2016, Mgr Vigano observa des
réalités scandaleuses dont il informait Benoit XVI et notamment la confirmation
des mœurs infâmes du cardinal Théodore Mc Carrick sur lequel ce pape avait déjà
diligenté une enquête interne. Benoit XVI avait alors exigé le retrait de ce
dernier de toute activité publique.
Non seulement Mc Carrick refusa d’obtempérer mais
s’employa à œuvrer puissamment pour l’élection du cardinal Bergoglio comme
pape.
Or ce dernier, expert, un peu comme Macron en pratiques
contradictoires simultanées, continua alors, malgré tout ce qu’il savait des
mœurs et de la corruption de son ami Mc Carrick, à s’appuyer sur lui et à le
promouvoir jusqu’à en faire son conseiller spécial (sic) pour l’Amérique du
Nord. Ce dernier put alors obtenir la nomination de nombre d’évêques
« pros-gays » aux USA. Ce que François ne pouvait ignorer.
Ayant appris que la révélation de ce fait aller éclater,
au mois de juillet dernier seulement, François dut enfin, mais un peu tard, se
résoudre à imposer à Mc Carrick de se retirer. François souvent si prompt à
parler aux journalistes, décida alors d’une stratégie de silence. On peut
penser que celle-ci ne sera pas durablement possible.
François ne pourra guère tenir dans la contradiction hélas
éclatante de ses justes discours de condamnation de la pédophilie et de ses
actes protecteurs jusqu’ici du plus éminent voyou pro-gay de la
hiérarchie épiscopale américaine.
Il est à noter que désormais ses discours et actes très
politiquement corrects sur les questions des migrations et de l’islam ne
constituent plus pour lui un facteur de protection médiatique.
Monseigneur Vigano demande hardiment sa démission
suscitant ainsi des désapprobations mais pas beaucoup d’indignation. Le temps
viendrait-il de revoir trois papes simultanément en vie ? Mais cette fois,
non pas comme il y en eut il y a longtemps, un seul légitime et deux autres ne
l’étant pas, mais deux à la retraite et un troisième leur succédant au
gouvernail de la barque de Pierre.
Il sera tout de même bienvenu le moment où celle-ci
s’arrêtera de trop tanguer.