vendredi 7 septembre 2018

À moi les enfants de la veuve !


Tout le monde le sait, ces mots sont ceux du SOS maçonnique, le cri de détresse que peut accompagner le geste symbolique rituel allant avec, c’est-à-dire une certaine manière de superposer les mains sur le front. L’histoire maçonnique est riche d’anecdotes à ce sujet. 
L’invitation par Emmanuel Macron le mardi 4 septembre pour un dîner à l’Élysée des grands maîtres des plus impôrtantes obédiences maçonniques en France m’a évidemment un peu fait penser à cela. Bien sûr, cette intéressante occurrence n’était pas dans une ambiance de tragédie, d’autant que cela releva dans la forme des traditionnelles agapes maçonniques, et des meilleures, puisque le cuisinier de l’Élysée avait mis « les petits plats dans les grands » et qu’il avait pris soin qu’on puisse les arroser d’un superbe… Châteauneuf-du-pape, ce dont même les plus antipapistes des convives n’auraient pas eu le mauvais goût de se plaindre, d’autant qu’il s’agissait d’un cru de l’excellente année 2016 du domaine de… Beaurenard.

Aucune allusion sans doute au renard gascon ou normand mourant de faim de la courte fable de la Fontaine et dédaignant des raisins (« trop verts… et bons pour des goujats ») qu’il ne pouvait atteindre, mais allusion plus probable à la roublardise du maître des lieux et de la République, voulant certainement rassurer les grands « frangins » sur sa politique de dédain fondamental des valeurs religieuses.

Par sa réception, le grand-maître, par essence, de la franc-macronnerie put donc leur manifester combien il demeurait celui qui avait inauguré son règne de monocratie républicaine devant même la pyramide très symboliquement et perversement voulue en la cour du Louvre par son prédécesseur François Mitterrand.

Mais il n’y a que les plus ignares en la matière de connaissance maçonnique pour croire qu’Emmanuel Macron aurait accompli, avec la tenue de ces agapes, un acte de séparation sans ambiguïté de toute religion.

La franc-maçonnerie n’est en effet d’apparence antireligieuse que pour les gogos. Car elle se veut et elle est religion ; et d’abord « la religion secrète de la République », comme cela a été écrit ou proclamé dans maints textes et discours de ses hiérarques.

Et c’est une religion avec ses dogmes, fût-ce le dogme sans cesse rappelé du dogmatisme féroce de l’antidogmatisme.

Une religion avec ses pompes et ses œuvres, ses liturgies et ses rites, et ses cérémonies initiatiques, et les titres pour le moins grandiloquents donnés aux « frères » au long de leur parcours, de degré en degré, jusqu’au 33° (et au-delà ?).

Mais religion ésotérique, religion d’un culte du secret, à déguster comme les feuilles de l’artichaut, même si en réalité le secret maçonnique ne relève surtout que d’un symbolisme de pacotille pour lequel un Jean Jaurès n’avait que dédain et sarcasmes. 

Mais en vérité tout de même un secret de connivences dans le mépris partagé de toute vérité révélée.

Mais la connaissance de la Franc-maçonnerie moderne tricentenaire prouve abondamment que les principes d’unité de l’OMU ( Ordre Maçonnique Universel) ne résident que dans l’invocation des valeurs dites « d’émancipation », en réalité de transgression des valeurs du Décalogue.

Et c’est ainsi que le pseudo-humanisme maçonnique débouche surtout sur du transhumanisme.