Tout le monde le sait, ces mots sont ceux du SOS maçonnique, le cri de détresse que peut accompagner le geste symbolique rituel allant avec, c’est-à-dire une certaine manière de superposer les mains sur le front. L’histoire maçonnique est riche d’anecdotes à ce sujet.
L’invitation par
Emmanuel Macron le mardi 4 septembre pour un dîner à l’Élysée des grands
maîtres des plus impôrtantes obédiences maçonniques en France m’a évidemment un
peu fait penser à cela. Bien sûr, cette intéressante occurrence n’était pas
dans une ambiance de tragédie, d’autant que cela releva dans la forme des
traditionnelles agapes maçonniques, et des meilleures, puisque le cuisinier de
l’Élysée avait mis « les petits plats dans les grands » et qu’il
avait pris soin qu’on puisse les arroser d’un superbe… Châteauneuf-du-pape, ce
dont même les plus antipapistes des convives n’auraient pas eu le mauvais goût
de se plaindre, d’autant qu’il s’agissait d’un cru de l’excellente année 2016
du domaine de… Beaurenard.
Aucune allusion sans
doute au renard gascon ou normand mourant de faim de la courte fable de la
Fontaine et dédaignant des raisins (« trop verts… et bons pour des goujats »)
qu’il ne pouvait atteindre, mais allusion plus probable à la roublardise du
maître des lieux et de la République, voulant certainement rassurer les grands «
frangins » sur sa politique de dédain fondamental des valeurs religieuses.
Par sa réception, le
grand-maître, par essence, de la franc-macronnerie put donc leur manifester
combien il demeurait celui qui avait inauguré son règne de monocratie
républicaine devant même la pyramide très symboliquement et perversement voulue
en la cour du Louvre par son prédécesseur François Mitterrand.
Mais il n’y a que les
plus ignares en la matière de connaissance maçonnique pour croire qu’Emmanuel
Macron aurait accompli, avec la tenue de ces agapes, un acte de séparation sans
ambiguïté de toute religion.
La franc-maçonnerie n’est
en effet d’apparence antireligieuse que pour les gogos. Car elle se veut et
elle est religion ; et d’abord « la
religion secrète de la République », comme cela a été écrit ou
proclamé dans maints textes et discours de ses hiérarques.
Et c’est une religion
avec ses dogmes, fût-ce le dogme sans cesse rappelé du dogmatisme féroce de l’antidogmatisme.
Une religion avec ses
pompes et ses œuvres, ses liturgies et ses rites, et ses cérémonies initiatiques,
et les titres pour le moins grandiloquents donnés aux « frères » au
long de leur parcours, de degré en degré, jusqu’au 33° (et au-delà ?).
Mais religion
ésotérique, religion d’un culte du secret, à déguster comme les feuilles de l’artichaut,
même si en réalité le secret maçonnique ne relève surtout que d’un symbolisme
de pacotille pour lequel un Jean Jaurès n’avait que dédain et sarcasmes.
Mais en vérité tout de
même un secret de connivences dans le mépris partagé de toute vérité révélée.
Mais la connaissance de
la Franc-maçonnerie moderne tricentenaire prouve abondamment que les principes
d’unité de l’OMU ( Ordre Maçonnique Universel) ne résident que dans l’invocation
des valeurs dites « d’émancipation », en réalité de transgression des
valeurs du Décalogue.
Et c’est ainsi que le
pseudo-humanisme maçonnique débouche surtout sur du transhumanisme.