mardi 28 août 2018

Ni le bien de la France avec Macron, ni hélas celui de l’Église avec François !


C’est dans l’avion le menant au Danemark qu’Emmanuel Macron a appris tôt ce matin la démission de son cyclothymique ministre Nicolas Hulot.
 
Monsieur Hulot en vacances, ce ne sera pas une catastrophe. Certes, ce dernier n’avait sans doute pas tort sur tous les dossiers et notamment sur ceux d’une agriculture par trop devenue une sous-production des industries chimiques à force de course à la productivité et à l’épuisement des sols avec les fâcheuses conséquences sanitaires que l’on sait.

Quoi qu’il en soit, la déficience majeure de Nicolas Hulot, c’est qu’il n’a jamais été, c’est qu’il n’a jamais voulu être un défenseur de l’écologie fondamentale, celle du respect, d’abord, de la vie humaine. Car y a-t-il acte plus fondamentalement anti-écologique et inhumain que le meurtre de l’enfant à naître, que la privation de son droit de naître à l’enfant conçu ?

Car une société où l’on érige l’avortement non seulement comme un droit mais comme une valeur, une société, où le mal de la mort infligée à l’être le plus innocent qui soit est exalté comme un bien en une absolue inversion du sens de la liberté, n’est-elle pas vouée à son propre avortement collectif, à sa radicale Interruption Volontaire de Civilisation ?

Monsieur Macron est en politique un personnage pervers pouvant tenir des discours contradictoires mais dont les décisions de gouvernement sont pour la plupart nuisibles. Il peut quelquefois à l’occasion citer quelque pensée de la philosophe et mystique de l’enracinement Simone Weil ou exalter la mémoire de Soljenitsyne. Mais il puise hélas davantage dans le modèle idéologique de Simone Veil et, avec une Marlène Schiappa, vouloir une politique nihiliste abominable de déconstruction familiale et sociale.

Dans le droit fil de la politique destructrice de son ancien chef et prédécesseur François Hollande, il entend d’évidence parachever le démantèlement de ce qu’il y avait de plus nécessaire et juste dans notre édifice social, à savoir le système des allocations familiales. Celui-ci fut une grande œuvre du catholicisme social, celle du patronat chrétien pendant la guerre de 1914 (Emile Romanet) et des syndicats ouvriers chrétiens, qui allaient en 1919 se confédérer dans la CFTC, ce en réaction à l’idéologie individualiste du libéralisme et à celle collectiviste du socialisme.

Après la scandaleuse limitation sous Hollande des déductions fiscales proportionnelles au nombre de tous les enfants d’une famille, voici que l’on annonce désormais leur non-indexation sur le coût de la vie. 

En résumé, on va continuer à payer les « IVG » mais on va de moins en moins aider les familles. C’est bien là la politique de ce que j’ai désigné dès l’an dernier comme le phénomène de « franc-macronnerie », non pas pour le plaisir d’un jeu de mot mais parce que significatif de l’imprégnation des idées de Macron par les thèmes essentiels des idéologies dominantes dans les principales obédiences maçonniques (Grand-Orient, Grande Loge, Droit Humain, Libre Pensée et autres).

Mais laissons donc pour aujourd’hui M. Macron auquel le départ de M. Hulot aura en quelque sorte rendu le service indirect de capter l’attention des médias, la détournant au moins pour un temps des péripéties de l’affaire Ben Allah.



François : des turbulences pas seulement aériennes.

Dans l’avion où il aime tant bavarder, on vient de voir que François sait choisir aussi son mode à lui d’Église du silence.

Jusqu’ici, ce pape venu des confins des Andes avait en effet donné l’impression qu’il était peut-être grisé par l’altitude au point, dans son aéronef, de se livrer à bien des considérations, selon certains pas toujours bien contrôlées, pour d’autres au contraire parfaitement mesurées par ce pape « un poco furbo » « un peu rusé » ,comme il se plût jadis à se camper lui-même. Cette fois-ci, au retour d’Irlande, c’est à deux séquences successives qu’il se sera livré.

François, l’homosexualité, la pédophilie et la psychiatrie.

C’est selon son emploi souvent curieux des phrases et du sens des mots que François a d’abord abordé la question de l’homosexualité qui relève hélas dans l’Église catholique d’une actualité qui dure.

Il a notamment déclaré : « Qu’est-ce que je dirais à un papa qui verrait que son fils ou sa fille a cette tendance ? Je lui dirais premièrement de prier, ne pas condamner, de dialoguer, de comprendre, de donner une place au fils ou à la fille, de donner une place pour qu’il s’exprime. Et puis, je regarderais à quel âge se manifeste cette inquiétude de son fils ? C’est important. Une chose est quand cela se manifeste dès l’enfance : il y a alors beaucoup de choses à faire par la psychiatrie pour voir comment les choses se présentent ».

Et plus avant : « Autre est la situation quand cela se manifeste après 20 ans. Mais je ne dirai jamais que le silence est un remède. Ignorer son fils ou sa fille qui a des tendances homosexuelles est un défaut de paternité ou de maternité. (…) Ne le chassez pas de la famille ».

L’homosexualité, affaire de psychiatrie ?

Il n’en fallut pas plus pour déclencher un formidable tsunami d’indignation et de protestation du « lobby » LGBT dont on sait combien sa présence est puissante dans les médias. 

Faut-il redire ici notre aversion pour ce groupe de pression communautariste ?

Mais sur ces mots du pape, une première question se pose tout de même : ont-ils été prononcés de propos délibéré, mûri, ou par légèreté de conversation ?

Leur suppression par les services officiels de la communication pontificale tendrait à le faire croire. Mais certains pourraient aussi invoquer combien ce pontife « un poco furbo », donc manœuvrier, aurait pu parler ainsi à des fins de détournement de questions très épineuses.
Quoi qu’il en soit, il ne nous paraît pas du rôle du pape et encore moins de sa compétence - il n’est pas médecin – de ranger l’homosexualité dans le registre de la maladie mentale. Car c’est bien ce qu’il fait en proposant à cette caractéristique un traitement psychiatrique. 

L’Église, comme la synagogue avant elle, et toujours, dans le droit fil du Lévitique, ne peut que réprouver l’homosexualité et plus encore le prosélytisme homosexuel. Quoi qu’il en soit, chrétien, juif ou athée, on peut d’ailleurs simplement considérer l’homosexualité comme une pratique en soi contraire à la continuité de la vie et de la société.

Qu’elle relève ou non d’une thérapeutique dans le domaine de la psychiatrie, cela n’incombe pas au magistère pontifical. Mais cela dit, étonnamment les LGBT qui hurlent haineusement contre l’homophobie et les homophobes pratiquent exactement ce qu’ils reprochent à leurs adversaires non homophiles.

Comme si les « phobies » pouvaient être considérées comme d’un ordre non psychiatrique !
Et si le pape ne condamne pas les homosexuels, pourquoi devrait-il condamner les homophobiques ?

Alors, même si la religion peut être à l’écoute de la psychiatrie, et la psychiatrie à l’écoute de la religion, ne vaut-il pas mieux qu’un pape ne se mêle pas directement de préconiser un traitement qui ne fait l’unanimité ni des médecins ni des homosexuels ?

En revanche, ce dont le pape a certes prioritairement à se soucier, c’est bien sûr, non seulement de la réalité des délits et crimes de pédophilie du fait de religieux mais aussi de toute une ramification mafieuse d’homosexuels très influents dans l’Église, à Rome, au Vatican, aux États-Unis et ailleurs.

Et sur cette aujourd’hui indéniable réalité, voici que lui, d’ordinaire si loquace en son avion, il se drape dans le silence ; seule stratégie qui, semble-t-il, lui soit permise pour faire face aux accusations précises formulées par Mgr Carlo Maria Vigano, rien moins qu’ancien nonce apostolique aux États-Unis, ayant été aussi secrétaire général de la cité du Vatican.

Lassé d’avoir eu à dénoncer en vain pendant des années les agissements homosexuels et de favoritisme homosexuel du cardinal Théodore Mac Carrick, conseiller et protégé de François, Mgr Vigano s’est finalement résolu à écrire au pape une lettre ouverte publiée il y a quelques jours dénonçant ses fâcheuses relations de connivence avec ce triste personnage.

Le cardinal Mac Carrick joua en effet, comme le rappelle Jean-Marc Guénois dans le Figaro de ce jour, non seulement « un rôle décisif » dans l’élection de François mais depuis, dans la nomination des évêques américains.

Si bien que nonobstant sa déposition de son poste d’archevêque en 2009 par Benoît XVI, il demeurait très agissant, jusqu’à ce que François, devant le poids de la pression médiatique, ait été obligé de se résoudre, il y a à peine un mois, le 28 juillet dernier, à lui retirer son titre de cardinal et à lui imposer une vie de pénitence.

Le cardinal Vigano demande aujourd’hui la démission de François.

Le hasard des choses fait que c’est hier matin que j’ai reçu le livre « Le pape dictateur » de l’ancien historiographe de l‘Ordre de Malte Henry Sire. Il a été traduit de l’anglais par notre grande amie Jeanne Smits. J’en terminerai la lecture attentive après la rédaction de ce blog.