C’est dans l’avion le
menant au Danemark qu’Emmanuel Macron a appris tôt ce matin la démission de son
cyclothymique ministre Nicolas Hulot.
Monsieur Hulot en
vacances, ce ne sera pas une catastrophe. Certes, ce dernier n’avait sans doute
pas tort sur tous les dossiers et notamment sur ceux d’une agriculture par trop
devenue une sous-production des industries chimiques à force de course à la
productivité et à l’épuisement des sols avec les fâcheuses conséquences
sanitaires que l’on sait.
Quoi qu’il en soit, la
déficience majeure de Nicolas Hulot, c’est qu’il n’a jamais été, c’est qu’il n’a
jamais voulu être un défenseur de l’écologie fondamentale, celle du respect, d’abord,
de la vie humaine. Car y a-t-il acte plus fondamentalement anti-écologique et
inhumain que le meurtre de l’enfant à naître, que la privation de son droit de
naître à l’enfant conçu ?
Car une société où l’on
érige l’avortement non seulement comme un droit mais comme une valeur, une
société, où le mal de la mort infligée à l’être le plus innocent qui soit est
exalté comme un bien en une absolue inversion du sens de la liberté, n’est-elle
pas vouée à son propre avortement collectif, à sa radicale Interruption
Volontaire de Civilisation ?
Monsieur Macron est en
politique un personnage pervers pouvant tenir des discours contradictoires mais
dont les décisions de gouvernement sont pour la plupart nuisibles. Il peut
quelquefois à l’occasion citer quelque pensée de la philosophe et mystique de l’enracinement
Simone Weil ou exalter la mémoire de Soljenitsyne. Mais il puise hélas
davantage dans le modèle idéologique de Simone Veil et, avec une Marlène
Schiappa, vouloir une politique nihiliste abominable de déconstruction
familiale et sociale.
Dans le droit fil de la
politique destructrice de son ancien chef et prédécesseur François Hollande, il
entend d’évidence parachever le démantèlement de ce qu’il y avait de plus
nécessaire et juste dans notre édifice social, à savoir le système des
allocations familiales. Celui-ci fut une grande œuvre du catholicisme social,
celle du patronat chrétien pendant la guerre de 1914 (Emile Romanet) et des
syndicats ouvriers chrétiens, qui allaient en 1919 se confédérer dans la CFTC,
ce en réaction à l’idéologie individualiste du libéralisme et à celle
collectiviste du socialisme.
Après la scandaleuse
limitation sous Hollande des déductions fiscales proportionnelles au nombre de
tous les enfants d’une famille, voici que l’on annonce désormais leur
non-indexation sur le coût de la vie.
En résumé, on va continuer à payer les « IVG »
mais on va de moins en moins aider les familles. C’est bien là la
politique de ce que j’ai désigné dès l’an dernier comme le phénomène de « franc-macronnerie »,
non pas pour le plaisir d’un jeu de mot mais parce que significatif de l’imprégnation
des idées de Macron par les thèmes essentiels des idéologies dominantes dans
les principales obédiences maçonniques (Grand-Orient, Grande Loge, Droit Humain,
Libre Pensée et autres).
Mais laissons donc pour
aujourd’hui M. Macron auquel le départ de M. Hulot aura en quelque sorte rendu
le service indirect de capter l’attention des médias, la détournant au moins
pour un temps des péripéties de l’affaire Ben Allah.
François : des turbulences pas seulement aériennes.
Dans l’avion où il aime
tant bavarder, on vient de voir que François sait choisir aussi son mode à lui
d’Église du silence.
Jusqu’ici, ce pape venu
des confins des Andes avait en effet donné l’impression qu’il était peut-être
grisé par l’altitude au point, dans son aéronef, de se livrer à bien des
considérations, selon certains pas toujours bien contrôlées, pour d’autres au
contraire parfaitement mesurées par ce pape « un poco furbo » « un
peu rusé » ,comme il se plût jadis à se camper lui-même. Cette fois-ci, au
retour d’Irlande, c’est à deux séquences successives qu’il se sera livré.
François, l’homosexualité, la pédophilie et la psychiatrie.
C’est selon son emploi
souvent curieux des phrases et du sens des mots que François a d’abord abordé
la question de l’homosexualité qui relève hélas dans l’Église catholique d’une
actualité qui dure.
Il a notamment déclaré :
« Qu’est-ce que je dirais à un papa
qui verrait que son fils ou sa fille a cette tendance ? Je lui dirais
premièrement de prier, ne pas condamner, de dialoguer, de comprendre, de donner
une place au fils ou à la fille, de donner une place pour qu’il s’exprime. Et puis,
je regarderais à quel âge se manifeste cette inquiétude de son fils ? C’est
important. Une chose est quand cela se manifeste dès l’enfance : il y a
alors beaucoup de choses à faire par la psychiatrie pour voir comment les
choses se présentent ».
Et plus avant : « Autre est la situation quand cela se
manifeste après 20 ans. Mais je ne dirai jamais que le silence est un remède. Ignorer
son fils ou sa fille qui a des tendances homosexuelles est un défaut de
paternité ou de maternité. (…) Ne le chassez pas de la famille ».
L’homosexualité, affaire
de psychiatrie ?
Il n’en fallut pas plus
pour déclencher un formidable tsunami d’indignation et de protestation du « lobby »
LGBT dont on sait combien sa présence est puissante dans les médias.
Faut-il redire ici notre
aversion pour ce groupe de pression communautariste ?
Mais sur ces mots du
pape, une première question se pose tout de même : ont-ils été prononcés
de propos délibéré, mûri, ou par légèreté de conversation ?
Leur suppression par les
services officiels de la communication pontificale tendrait à le faire croire. Mais
certains pourraient aussi invoquer combien ce pontife « un poco furbo »,
donc manœuvrier, aurait pu parler ainsi à des fins de détournement de questions
très épineuses.
Quoi qu’il en soit, il
ne nous paraît pas du rôle du pape et encore moins de sa compétence - il n’est
pas médecin – de ranger l’homosexualité dans le registre de la maladie mentale.
Car c’est bien ce qu’il fait en proposant à cette caractéristique un traitement
psychiatrique.
L’Église, comme la
synagogue avant elle, et toujours, dans le droit fil du Lévitique, ne peut que
réprouver l’homosexualité et plus encore le prosélytisme homosexuel. Quoi qu’il
en soit, chrétien, juif ou athée, on peut d’ailleurs simplement considérer l’homosexualité
comme une pratique en soi contraire à la continuité de la vie et de la société.
Qu’elle relève ou non d’une
thérapeutique dans le domaine de la psychiatrie, cela n’incombe pas au
magistère pontifical. Mais cela dit, étonnamment les LGBT qui hurlent haineusement
contre l’homophobie et les homophobes pratiquent exactement ce qu’ils
reprochent à leurs adversaires non homophiles.
Comme si les « phobies »
pouvaient être considérées comme d’un ordre non psychiatrique !
Et si le pape ne
condamne pas les homosexuels, pourquoi devrait-il condamner les homophobiques ?
Alors, même si la
religion peut être à l’écoute de la psychiatrie, et la psychiatrie à l’écoute
de la religion, ne vaut-il pas mieux qu’un pape ne se mêle pas directement de
préconiser un traitement qui ne fait l’unanimité ni des médecins ni des
homosexuels ?
En revanche, ce dont le
pape a certes prioritairement à se soucier, c’est bien sûr, non seulement de la
réalité des délits et crimes de pédophilie du fait de religieux mais aussi de
toute une ramification mafieuse d’homosexuels très influents dans l’Église, à
Rome, au Vatican, aux États-Unis et ailleurs.
Et sur cette aujourd’hui
indéniable réalité, voici que lui, d’ordinaire si loquace en son avion, il se
drape dans le silence ; seule stratégie qui, semble-t-il, lui soit permise
pour faire face aux accusations précises formulées par Mgr Carlo Maria Vigano, rien
moins qu’ancien nonce apostolique aux États-Unis, ayant été aussi secrétaire
général de la cité du Vatican.
Lassé d’avoir eu à
dénoncer en vain pendant des années les agissements homosexuels et de
favoritisme homosexuel du cardinal Théodore Mac Carrick, conseiller et protégé
de François, Mgr Vigano s’est finalement résolu à écrire au pape une lettre
ouverte publiée il y a quelques jours dénonçant ses fâcheuses relations de
connivence avec ce triste personnage.
Le cardinal Mac Carrick
joua en effet, comme le rappelle Jean-Marc Guénois dans le Figaro de ce jour, non
seulement « un rôle décisif »
dans l’élection de François mais depuis, dans la nomination des évêques
américains.
Si bien que nonobstant
sa déposition de son poste d’archevêque en 2009 par Benoît XVI, il demeurait
très agissant, jusqu’à ce que François, devant le poids de la pression
médiatique, ait été obligé de se résoudre, il y a à peine un mois, le 28
juillet dernier, à lui retirer son titre de cardinal et à lui imposer une vie
de pénitence.
Le cardinal Vigano demande
aujourd’hui la démission de François.
Le hasard des choses
fait que c’est hier matin que j’ai reçu le livre « Le pape dictateur »
de l’ancien historiographe de l‘Ordre de Malte Henry Sire. Il a été traduit de
l’anglais par notre grande amie Jeanne Smits. J’en terminerai la lecture attentive
après la rédaction de ce blog.