L’adjectif « orwellien »
est désormais usité pour désigner des phénomènes tels qu’admirablement décrits,
à partir de l’actualité ou visionnairement anticipés, par Georges Orwell dans
son grand roman.
C’est avec grande
attention que, rentrant ce samedi d’une bonne rencontre près de Langon avec des
adhérents de l’AGRIF, j’ai eu le loisir d’écouter un débat sur France Culture avec
une deuxième traductrice, plus de soixante ans après la première, de « 1984 »
en langue française.
J’ai été très attentif à l’exposé par cette dernière de la conception
de son travail, sans doute plus littéraire, assorti de la lecture de certains
passages.
Dès que possible, j’achèterai
et lirai cette nouvelle traduction.
Elle n’enlève rien, je
crois, sur l’essentiel, à l’immense mérite de la première. Car celle-ci a
révélé l’admirable compréhension d’Orwell non seulement des totalitarismes de
son temps mais de son anticipation de la constance totalitaire à notre époque
fondée sur la bienpensance relativiste généralisée fourrier du nihilisme. Tout sauf
2+2=4 ! Ainsi que devra l’accepter le principal personnage de « 1984 ».
Je me plais à imaginer
ce qu’Orwell aurait dit des six cent millions de caméras désormais utilisées par
l’État du Big Brother Xi Jingping, pour filmer les moindres faits et gestes de
tous les camarades citoyens afin de noter constamment, (comme il en est,
insupportablement déjà pour notre permis de conduire), le degré de civisme
socialiste de chacun.
Mais ne nous dit-on pas
au Vatican par la voix de l’argentin Mgr Marcelo Sanchez, un proche de
François, chancelier de l’Académie pontificale de sciences et aussi de l’Académie
sociale, que « ceux qui mettent le
mieux en œuvre la doctrine sociale de l’Église sont les chinois ».
Frédéric Le Play, Albert
de Mun, Frédéric Ozanam doivent être, là-haut, bien perplexes. On s’interroge
en effet sur ce que pourrait être une doctrine sociale conseillée par ce
camarade, et ce, même dans les structures de l’Église.
Sans doute, y a-t-il
déjà beaucoup de caméras au Vatican pour filmer les faits et gestes de ceux qui
ne font pas partie de la camarilla du cardinal marxiste Reinhard Marx…
« Italia fara da se ! »
L’Italie semble donc
reprendre la ligne de ce qui fut au XIX° siècle le slogan de la conquête de son
unité et de sa souveraineté.
Le chef de la Ligue, non
plus dite du nord mais aujourd’hui nationale, Matteo Salvini, désormais ministre
de l’Intérieur a en effet annoncé des mesures décisives contre ce que nous
avons appelé la « tsunamigration ».
Cela pourra avoir
peut-être pour effet immédiat d’empêcher la noyade de malheureux migrants
exploités par des passeurs pour leur illusion de trouver un « eldorado »
en Europe. Mais il faut aussi se rappeler de ce que les responsables de ces
drames sont ceux qui ont vendu l’illusion des printemps arabes, en Tunisie puis
en Libye.
Oui, j’ai écrit que,
pour l’honneur de la France, je ne voulais pas croire que Nicolas Sarkozy, que
je n’appréciais pas politiquement, aurait pu faire éliminer le colonel Khadafi
pour l’empêcher de révéler comment il l’aurait financé. Je persiste. Sarkozy aurait
en effet perpétré ainsi un acte de haute abomination valant, dans un État digne
de ce nom, un peloton d’exécution.
Mais, même blanchi de
cette infâme accusation, il n’en a pas moins perpétré, sous l’influence
désastreuse de Bernard Henri-Lévy, ce « philosophe du café du commerce »,
selon, jadis, Raymond Aron, un véritable crime politique en éliminant le
colonel bédouin.
Certes, ce dernier était
un dictateur et avait été un infâme terroriste. Mais pourquoi l’avoir alors
reçu en grande pompe, l’autorisant à planter sa tente et à dispenser son
folklore dans les jardins jouxtant l’Élysée ? Or Khadafi n’était plus qu’un
volcan éteint et était devenu, avec son petit livre vert fort peu coraniquement
orthodoxe, l’ennemi juré de tous les islamistes.
Et quelle envolée,
grotesque de grandiloquence, de Sarkozy déclarant, après avoir fait abattre son
hôte de naguère, que « désormais
tous les dictateurs sauront ce qui les attend ». On imagine l’angoisse
d’un Erdogan, d’un Xi Jingping et d’une quinzaine d’autres encore à la pensée d’une
telle menace…