15300 ! C’est le
chiffre des manifestants, hier à Paris, annoncé sur la radio-gaucho France-Info,
tel que constaté par un institut bénéficiant selon ce media de toutes les
garanties d’objectivité.
C’est dire l’évidence
irréfutable de l’échec de la formidable mobilisation annoncée
syndicalo-politique et multi-groupusculaire. La réalité était certainement bien
en-dessous, gardons néanmoins ce chiffre pour notre constat.
Quand on considère la
masse des permanents syndicaux de toutes les confédérations dans notre pays, se
chiffrant par dizaines de milliers (plus de 5000 pour la seule Éducation
Nationale, plusieurs centaines pour les cheminots, des milliers pour les
fonctionnaires territoriaux), on peut conclure sans risque de sous-évaluation
que le chiffre de 15300 en considération de la population de toute la région
Ile-de-France, c’était quasiment nul, à peine plus d’un citoyen actif sur 500.
Et voilà ce qu’il en a
été hier pour la « convergence des luttes » de tous les partis et des
principaux syndicats dits représentatifs, non sans l’appoint d’étudiants et
lycéens en vadrouille, pour la plupart issus de la rare progéniture qui
pourrait être mue par une sorte de piété filiale pour leurs géniteurs, parents
ou grands-parents érigeurs des barricades d’il y a cinquante ans.
Aussi les facultés « bloquées »
ou « occupées », ne le sont-elles, malgré tous les efforts de
stimulation des nantis gauchistes du fromage médiatique que par de dérisoires
minorités. C’est dire que sauf dramatique événement déclencheur d’un vaste mouvement
de protestation zadiste et mélenchonienne, rien ne nous paraît devoir survenir
qui ressemblerait à mai 68.
Et cela parce que,
globalement, Mai 68 fut un soulèvement dans une conjoncture nationale et
internationale marquée par la guerre du Vietnam, la puissance des
régimes communistes et la domination politico-culturelle marxiste-léniniste.
Mai 68 fut en effet
essentiellement suscité, dirigé, animé par les hérétiques alors du communisme :
trotskystes, maoïstes situationnistes. Tous les chefs parisiens, les Krivine,
les Bensaïd, les Geismar, les Sauvageot, les Weber, comme leurs idoles
intellectuelles, les Sartre et autres Althusser, étaient tous passés par l’église-mère
du parti communiste stalinien avant les scissions de leurs hérésies.
Et même Daniel Cohn-Bendit
s’était affirmé à un certain moment comme étant partisan d’un « communisme
des conseils », c’est-à-dire anarcho-libertaire.
Aujourd’hui, il n’y a
plus d’église-mère avec son Vatican à Moscou et il n’y a plus d’hérésie puisque
à Pékin, on ne se réfère évidemment plus du tout au modèle soviétique disparu.
Si bien que « les
enfants de Lénine, de la faucille et du marteau » tels que dans le chant
de « la jeune garde »ne sont plus aussi nombreux et ne savent plus
bien à quoi se raccrocher. Car Mélenchon n’a ni l’étoffe ni la jeunesse pour devenir
une sorte de Luther bolchevique fondateur d’une nouvelle internationale.
Tout ce que nous venons
d’observer ne signifie hélas pas que l’héritage de mai 68 n’ait point
fructifié. Les vieilles formes du marxisme-léninisme, stalinienne ou trotskyste
ou maoïste, sont moribondes chez nous. Mais pas en Chine et en Indochine, pas à
Cuba et au Venezuela.
Mais chez nous, c’est
plus au pouvoir que dans l’opposition qu’est la révolution : plus « sociétale »
que sociale, plus celle du « meilleur des mondes » de Macron-Bendit
ainsi que nous avons titré dans La Griffe.
La grande tromperie
idéologique d’Emmanuel Macron, c’est de s’affirmer un adepte de « l’enracinement »
tel que magnifiquement prôné par la philosophe mystique Simone Weil (avec un W,
pas celle, avec un V, du Panthéon) alors qu’il poursuit sur bien des plans une
politique sociétale de déracinement et de déconstruction.
Enfin, un autre aspect
des menaces pour le temps présent, c’est l’islamo-gauchisme que nous avons été
avec l’AGRIF les premiers à dénoncer, analyser et seuls à poursuivre avec succès
devant les tribunaux, l’islamo-gauchisme de la camarade-sœur Houria Bouteldja,
de son conseiller Saïd Bouamama et de leur rappeur préféré Saïdou.