Contrairement à l’adage
bien connu, l’histoire n’est pas tout à fait un éternel recommencement.
Mais elle est riche en
modèles que certains rêvent d’imiter. Ainsi de « mai 68 » dont les
événements précurseurs commencèrent bien avant et que certains voudraient refaire
aujourd’hui. D’apparentes analogies d’abord, avec les occupations de facultés
qui semblent se multiplier et avec les frémissements d’une grève dure dans les
transports qui pourrait s’étendre à d’autres secteurs. Et dans certains médias,
comme ceux de Radio-France, les journalistes ne dissimulent pas leur
contentement à se faire les amplificateurs des mots d’ordre.
D’évidence, ça y est, ils
veulent rejouer le mai 68 de leurs aînés.
Mais il y a des
différences notables : cette fois-ci la CGT n’aura pas à prendre (avec le
PC) le train en marche. Elle est d’emblée la locomotive du mouvement, même s’il
s’agit pour cela d’arrêter… les trains.
Et ce sont les
organisations étudiantes, et d’abord de l’UNEF bien contrôlée, qui collent aux
syndicats des salariés. Pour l’heure donc, pas de rivalité entre les meneurs
ouvriers et les meneurs étudiants et lycéens. D’ailleurs dans l’université, les
« maos » n’existent plus et les trotskos de mai 68, souvent
reconvertis dans les privilèges politiciens, médiatiques et affairistes, n’ont
pas eu beaucoup d’enfants.
D’autre part, et
surtout, la révolution « sociétale » est au pouvoir avec
emblématiquement le duo Macron-Bendit formant triade avec Marlène Schiappa.
La grève et l’agitation
semblent donc ne pas devoir facilement passer du social au sociétal. La CGT, la
CFDT, SUD et les autres se garderont certainement de trop embrayer par exemple
sur la banalisation de l’euthanasie à laquelle la majorité des retraités et
pré-retraités n’aspirent pas forcément.
Alors que Macron y voit
un excellent moyen d’équilibrage des comptes de l’assurance-maladie et des
caisses de retraite.
Nous verrons bien sur
quoi déboucheront les grèves des transports et les transports de joie des
étudiants de gauche en imitation soixantuitarde. En attendant, si vous pouvez
sans trop de difficultés demeurer chez vous, encore une fois, Bonnes Pâques !