vendredi 30 mars 2018

Mai 68 : un cinquantenaire mimétique


Contrairement à l’adage bien connu, l’histoire n’est pas tout à fait un éternel recommencement.  

Mais elle est riche en modèles que certains rêvent d’imiter. Ainsi de « mai 68 » dont les événements précurseurs commencèrent bien avant et que certains voudraient refaire aujourd’hui. D’apparentes analogies d’abord, avec les occupations de facultés qui semblent se multiplier et avec les frémissements d’une grève dure dans les transports qui pourrait s’étendre à d’autres secteurs. Et dans certains médias, comme ceux de Radio-France, les journalistes ne dissimulent pas leur contentement à se faire les amplificateurs des mots d’ordre.

D’évidence, ça y est, ils veulent rejouer le mai 68 de leurs aînés.

Mais il y a des différences notables : cette fois-ci la CGT n’aura pas à prendre (avec le PC) le train en marche. Elle est d’emblée la locomotive du mouvement, même s’il s’agit pour cela d’arrêter… les trains.

Et ce sont les organisations étudiantes, et d’abord de l’UNEF bien contrôlée, qui collent aux syndicats des salariés. Pour l’heure donc, pas de rivalité entre les meneurs ouvriers et les meneurs étudiants et lycéens. D’ailleurs dans l’université, les « maos » n’existent plus et les trotskos de mai 68, souvent reconvertis dans les privilèges politiciens, médiatiques et affairistes, n’ont pas eu beaucoup d’enfants.

D’autre part, et surtout, la révolution « sociétale » est au pouvoir avec emblématiquement le duo Macron-Bendit formant triade avec Marlène Schiappa.

La grève et l’agitation semblent donc ne pas devoir facilement passer du social au sociétal. La CGT, la CFDT, SUD et les autres se garderont certainement de trop embrayer par exemple sur la banalisation de l’euthanasie à laquelle la majorité des retraités et pré-retraités n’aspirent pas forcément. 

Alors que Macron y voit un excellent moyen d’équilibrage des comptes de l’assurance-maladie et des caisses de retraite. 

Nous verrons bien sur quoi déboucheront les grèves des transports et les transports de joie des étudiants de gauche en imitation soixantuitarde. En attendant, si vous pouvez sans trop de difficultés demeurer chez vous, encore une fois, Bonnes Pâques !