Non, je ne suis pas
devenu un défenseur de Nicolas Sarkozy en souhaitant que Mouammar Khadafi n’ait
pas été éliminé comme un supposé témoin gênant de versements de fonds de son
trésor à ce dernier.
Et d’ailleurs, Nicolas
Sarkozy me semble s’être bien défendu sur ce point, arguant du fait que si tel
avait été le cas, alors que la France avait déclenché contre lui une guerre d’élimination,
Khadafi n’aurait pas manqué de le faire savoir. Je ne suis donc pas un défenseur
de l’ancien chef de l’État en trouvant tout simplement monstrueuse l’allégation
précitée, susurrée contre lui.
Mais en revanche je ne
suis pas non plus un défenseur de la personne de Khadafi (qu’on me relise :
« Certes, il avait été dictateur, terroriste, assassin ») en arguant
de ma conviction, étayée sur les faits, de ce que son élimination a été, plus
qu’une faute, une criminelle erreur dont l’islamisme terroriste profite
toujours dans les immensités des pays du nord de l’Afrique et du Sahel. Là a
résidé selon moi l’accablante responsabilité de Sarkozy et le fait qu’il ait
été mal influencé n’y change rien, au contraire. Le rôle d’un chef ne
consiste-t-il pas à choisir ses influences ? Et celle de Bernard-Henri
Lévy fut catastrophique.
Mais ce qui me paraît
intolérable aussi dans cette affaire comme dans plusieurs autres, c’est le rôle
accusatoire désormais dévolu à Mediapart, qui est devenu peu à peu comme une
sorte d’organe inquisitorial de la République devant bénéficier de toutes les
collaborations de l’institution judiciaire au mépris du principe de la séparation
des pouvoirs (qui mériterait par ailleurs d’être précisé).
Comment est-il possible
que cet organe devenu « médiatico-flico-judiciaire » soit
systématiquement informé dans les minutes qui suivent après le début ou la fin d’une
garde à vue d’importance ?
Cela est inacceptable. Edwy
Plenel serait-il donc en effet devenu le titulaire craint et respecté de la
plus haute fonction de notre triste démocratie française trop souvent devenue « démocrature » ?
Un peu comme le grand
Inquisiteur de Castille faisait jadis trembler tous les grands d’Espagne, voire
le roi lui-même ! Bel accomplissement de carrière tchékiste pour ce
militant trotskyste de la LCR, qui se définit toujours comme un « trotskyste
culturel ».
Et qu’on me pardonne de
revenir sur son cas et le mien en m’apercevant que si je dus batailler
judiciairement et médiatiquement pendant des années pour démolir sa diffamation
à mon égard, m’imputant un incroyable propos antisémite, j’eus le tort de ne
pas assez rappeler que ce personnage, plus tard défenseur de l’islamisme de
Tariq Ramadan, avait dès 1972, dans Rouge, pris la défense du groupe terroriste
palestinien Septembre Noir qui venait de massacrer onze athlètes israéliens
lors des Jeux Olympiques à Munich.
Il écrivait ainsi : « Aucun révolutionnaire ne peut se
désolidariser de Septembre Noir. Nous devons défendre inconditionnellement face
à la répression les militants de cette organisation… »
On peut s’étonner du
fait que les vigilants policiers de la pensée dans les médias aient oublié
cela.
PS : « 15 procès face aux calomnies médiatiques –
contre Edwy Plenel et les autres », par Bernard Antony, 22 € franco de
port. À commander au Centre Charlier, 70 bd Saint-Germain, 75005 PARIS.