On dirait le titre d’un
de ces plaisants romans policiers de Charles Exbrayat que l’on ne trouve plus
guère aujourd’hui que chez les bouquinistes et que découvrent presque toujours
avec un certain émerveillement certains amis de passage, me demandant de quoi lire
agréablement sans trop se fatiguer les méninges, l’espace d’un après-midi d’été
en vacances.
Il m’arrive donc de leur suggérer ainsi le
choix possible d’un Exbrayat non sans avoir préconisé d’abord, dans d’autres
registres, des lectures de pages délicieuses, pétillantes d’esprit, de quelques
ouvrages du grand auvergnat Alexandre Vialatte ou de notre indépassable Jacques
Perret (les deux écrivains s’admiraient).
Mais revenons à Marion,
qui, pour l’heure, et sans doute tant mieux pour elle, n’est pas une héroïne de
roman policier même si elle est le dernier grand et sympathique personnage en
date de la saga des Le Pen.
Bien sûr que j’ai gardé
plusieurs amis au sein du Front National et même de très bonnes relations avec
certains des dirigeants (Bruno, Nicolas et les autres…) et avec nombre de
toujours courageux militants.
Je les écoute donc
volontiers, avec attention, notant que la plupart, un peu ou beaucoup déçus par
Marine, me disaient, comme si j’étais encore de la boutique : il faut
attendre le retour de Marion.
Or voilà que pour eux,
telle une jeune hirondelle de haut vol ayant traversé l’Atlantique, cette
dernière a comme annoncé le retour de son printemps depuis Washington où, sans
aucun doute, elle a pu ne pas déplaire à la gentry républicaine.
On me raconte donc que
ce coup d’aile de sa jeune nièce, annonciateur d’un très possible retour en
politique droitisante, n’a pas du tout plu à sa tante Marine en pleine activité
de refondation.
Rappelons d’ailleurs que
le véritable prénom de cette dernière est « Marion » !
Rien n’est simple chez
les Le Pen. Pour ma part, je persiste à penser que le FN ne sortira pas de l’ornière
dans laquelle il s’est enfoncé des années durant avec le malicieux jacobin
Philippot en demeurant dans la ligne « ni droite ni gauche ». Et le fait
de changer d’enseigne, ne changera rien au fait que le malheur du FN, et donc
le malheur pour la France, c’est d’avoir été infidèle aux valeurs de la droite
de conviction, c’est-à-dire, tout simplement, les valeurs du Décalogue.
Je ne sais si Marion
concrètement les assumera mieux. Du moins elle n’est pas sur la ligne « ni-ni ».
Pour l’heure, je ne puis
que souhaiter bon vent à l’hirondelle fugace de la troisième génération post
Jean-Marie, portant le nom de Le Pen par unique transmission féminine après le
mâle fondateur ce qui n’est pas dénué d’intérêt anthropologique.
La succession de type
héréditaire demeure ainsi chez les Le Pen certes sans aucun retour possible
pour l’heure à la loi salique.
En revanche, pour ce qui
est de Macron, on ne voit guère de possible succession dynastique. Sauf à
revenir à quelque forme des successions pharaoniques par adoption ou cooptation
sans oublier les particularités des traditions incestueuses.
À la vérité, je crois
que les formes capétiennes de transmission de la couronne, ce n’était pas si
mal.