jeudi 22 février 2018

« En attendant Marion »



On dirait le titre d’un de ces plaisants romans policiers de Charles Exbrayat que l’on ne trouve plus guère aujourd’hui que chez les bouquinistes et que découvrent presque toujours avec un certain émerveillement certains amis de passage, me demandant de quoi lire agréablement sans trop se fatiguer les méninges, l’espace d’un après-midi d’été en vacances.
 Il m’arrive donc de leur suggérer ainsi le choix possible d’un Exbrayat non sans avoir préconisé d’abord, dans d’autres registres, des lectures de pages délicieuses, pétillantes d’esprit, de quelques ouvrages du grand auvergnat Alexandre Vialatte ou de notre indépassable Jacques Perret (les deux écrivains s’admiraient).

Mais revenons à Marion, qui, pour l’heure, et sans doute tant mieux pour elle, n’est pas une héroïne de roman policier même si elle est le dernier grand et sympathique personnage en date de la saga des Le Pen.

Bien sûr que j’ai gardé plusieurs amis au sein du Front National et même de très bonnes relations avec certains des dirigeants (Bruno, Nicolas et les autres…) et avec nombre de toujours courageux militants. 

Je les écoute donc volontiers, avec attention, notant que la plupart, un peu ou beaucoup déçus par Marine, me disaient, comme si j’étais encore de la boutique : il faut attendre le retour de Marion.

Or voilà que pour eux, telle une jeune hirondelle de haut vol ayant traversé l’Atlantique, cette dernière a comme annoncé le retour de son printemps depuis Washington où, sans aucun doute, elle a pu ne pas déplaire à la gentry républicaine.

On me raconte donc que ce coup d’aile de sa jeune nièce, annonciateur d’un très possible retour en politique droitisante, n’a pas du tout plu à sa tante Marine en pleine activité de refondation. 

Rappelons d’ailleurs que le véritable prénom de cette dernière est « Marion » !

Rien n’est simple chez les Le Pen. Pour ma part, je persiste à penser que le FN ne sortira pas de l’ornière dans laquelle il s’est enfoncé des années durant avec le malicieux jacobin Philippot en demeurant dans la ligne « ni droite ni gauche ». Et le fait de changer d’enseigne, ne changera rien au fait que le malheur du FN, et donc le malheur pour la France, c’est d’avoir été infidèle aux valeurs de la droite de conviction, c’est-à-dire, tout simplement, les valeurs du Décalogue.

Je ne sais si Marion concrètement les assumera mieux. Du moins elle n’est pas sur la ligne « ni-ni ».

Pour l’heure, je ne puis que souhaiter bon vent à l’hirondelle fugace de la troisième génération post Jean-Marie, portant le nom de Le Pen par unique transmission féminine après le mâle fondateur ce qui n’est pas dénué d’intérêt anthropologique. 

La succession de type héréditaire demeure ainsi chez les Le Pen certes sans aucun retour possible pour l’heure à la loi salique.

En revanche, pour ce qui est de Macron, on ne voit guère de possible succession dynastique. Sauf à revenir à quelque forme des successions pharaoniques par adoption ou cooptation sans oublier les particularités des traditions incestueuses. 

À la vérité, je crois que les formes capétiennes de transmission de la couronne, ce n’était pas si mal.