mercredi 21 février 2018

Politique : triste temps !



Pour cette réflexion sous ce titre, je précise d’abord que je n’entrerai pas beaucoup dans la distinction entre « la politique » et « le politique » telle que mise en avant au mois d’octobre 2016 dans le texte titré Conseil permanent de la Conférence des évêques de France aux habitants de notre pays et intitulé « dans un monde qui change, retrouver le sens du politique ».

Bien évidemment, il s’agissait pour l’épiscopat de se prémunir précautionneusement de toute accusation d’intrusion directe dans les débats de la vie politique. J’ai développé alors dans Reconquête ce que je pensais de ce document hélas d’une affligeante médiocrité aussi bien dans sa forme que sur le fond.

Il s’agissait pourtant, semble-t-il, pour les porte-parole de l’épiscopat, de placer leur réflexion dans le registre de l’essence de la politique, de son art, désigné ainsi comme « le politique ». On cherchait hélas en vain dans leur texte ce qui pouvait bien ressembler à des réflexions d’Aristote ou de Platon, de Bossuet ou de Maistre, d’Auguste Comte ou de Jaurès, de Maurras, de Maritain ou de Simone Weil.

Laissons donc là pour l’heure des pensées sur l’art politique pour ne considérer que l’actualité de la vie politique en France.

On n’y peut pas trouver grand-chose de bien admirable, à la hauteur d’une recherche du bien commun français.

Désormais, les grands événements de la vie politique, et qui font l’actualité médiatique,  semblent être prioritairement ceux de la captation plus ou moins frauduleuse ou orchestrée de propos plus ou moins privés.

Hier, ce fut l’affaire des enregistrements de Nicolas Sarkozy par Patrick Buisson. Aujourd’hui celle des propos de Laurent Wauquiez. Et remarquez qu’il en est de même, et pire encore, aux États-Unis où, depuis le « Watergate » jusqu’aux secrets de l’arrivée de Trump à la Maison Blanche, la vie politique et médiatique (c’est tout un) semble ne se dégager jamais de questions d’enregistrements vrais ou faux, « off » ou pas « off » comme on dit dans le jargon de la faune journalistique.

Oh certes, ce n’est pas d’aujourd’hui que datent les coups tordus de la désinformation politico-médiatique. Mais, comme j’en ai traité dans mes « Réflexions sur le monde actuel », « l’internetisation » et l’interconnexion universellement généralisée ont sécrété la formidable révolution de l’instantanéité entraînant ce que je désigne comme « le terrorisme de l’indiscrétion ». 

Big-Brother nous regarde, nous surveille, nous retransmet, peut nous jeter en pâture à la vindicte de la masse, comme le génial et prophétique Orwell lui-même ne pouvait en son temps le concevoir.

Je ne veux donc accorder aucune attention à ce qu’a dit ou n’a pas dit Laurent Wauquiez, et donc à ce qu’il dit en avoir dit ; aucune attention au déferlement de bavardage que cela me paraît avoir suscité quand j’ouvre la radio ou la télé ; ce qui me conduit à rechercher aussitôt autre chose.

Par ailleurs, je ne trouve rien de fondamentalement nouveau dans les déclarations de « Les Républicains » ; que du marketinge.

Pas davantage ne me séduisent les jeux de positionnement et de pseudo-rénovation au sein du Front National et de sa scission philopotarde.

Je suis totalement indifférent au fait que le parti de Marine Le Pen doive changer bientôt d’enseigne sans toutefois qu’elle change de nom.

En revanche, je ne serais pas indifférent à ce que chez Wauquiez ou chez Le Pen, on s’avise enfin de vouloir œuvrer pour une écologie intégrale ; donc, d’abord pour une écologie humaine moderne de réponse au nihilisme des « transes » actuelles de la révolution sociétale : transhumances des peuples, transsexualité des individus, transhumanisme…

En fait, déshumanisation généralisée vers » le meilleur des mondes » dans la continuité infernale de tous les déracinements.

J’ai précédemment assez traité ici et dans Reconquête, et dans la Griffe, de la politique macronienne pour n’avoir, pour l’heure, pas grand-chose à ajouter.

Pour l’essentiel hélas « le génocide français » que j’ai observé il y a bien longtemps se poursuit dans la complémentarité de notre effondrement démographique et de la tsunamigration. Je sais bien que la devise maçonnique de quelques-uns des principaux ministres qui nous gouvernent est « ordo ab chaos ». 

Mais en réalité, la maçonnerie n’a jamais fait que sécréter toujours plus de chaos dans ce qui restait encore d’ordre dans les ruines de l’ancienne société. Pour nous, au contraire, si étendu soit le champ de ruines de notre civilisation, la tâche est d’œuvrer avec ceux qui, avec leurs familles, maintiennent des fragments de société et dans l’amitié de ceux qui, par leur vocation et leurs prières, apportent, dans les ténèbres du moderne obscurantisme totalitaire, les lumières de l’Espérance.