Pour cette réflexion
sous ce titre, je précise d’abord que je n’entrerai pas beaucoup dans la
distinction entre « la politique »
et « le politique » telle
que mise en avant au mois d’octobre 2016 dans le texte titré Conseil permanent de la Conférence des
évêques de France aux habitants de notre pays et intitulé « dans un monde qui change, retrouver
le sens du politique ».
Bien évidemment, il s’agissait
pour l’épiscopat de se prémunir précautionneusement de toute accusation d’intrusion
directe dans les débats de la vie politique. J’ai développé alors dans
Reconquête ce que je pensais de ce document hélas d’une affligeante médiocrité
aussi bien dans sa forme que sur le fond.
Il s’agissait pourtant,
semble-t-il, pour les porte-parole de l’épiscopat, de placer leur réflexion
dans le registre de l’essence de la politique, de son art, désigné ainsi comme « le
politique ». On cherchait hélas en vain dans leur texte ce qui pouvait bien
ressembler à des réflexions d’Aristote ou de Platon, de Bossuet ou de Maistre,
d’Auguste Comte ou de Jaurès, de Maurras, de Maritain ou de Simone Weil.
Laissons donc là pour l’heure
des pensées sur l’art politique pour ne considérer que l’actualité de la vie
politique en France.
On n’y peut pas trouver grand-chose
de bien admirable, à la hauteur d’une recherche du bien commun français.
Désormais, les grands événements
de la vie politique, et qui font l’actualité médiatique, semblent être prioritairement ceux de la
captation plus ou moins frauduleuse ou orchestrée de propos plus ou moins
privés.
Hier, ce fut l’affaire
des enregistrements de Nicolas Sarkozy par Patrick Buisson. Aujourd’hui celle
des propos de Laurent Wauquiez. Et remarquez qu’il en est de même, et pire
encore, aux États-Unis où, depuis le « Watergate » jusqu’aux secrets
de l’arrivée de Trump à la Maison Blanche, la vie politique et médiatique (c’est
tout un) semble ne se dégager jamais de questions d’enregistrements vrais ou
faux, « off » ou pas « off » comme on dit dans le jargon de
la faune journalistique.
Oh certes, ce n’est pas
d’aujourd’hui que datent les coups tordus de la désinformation
politico-médiatique. Mais, comme j’en ai traité dans mes « Réflexions sur
le monde actuel », « l’internetisation » et l’interconnexion universellement
généralisée ont sécrété la formidable révolution de l’instantanéité entraînant
ce que je désigne comme « le terrorisme de l’indiscrétion ».
Big-Brother nous
regarde, nous surveille, nous retransmet, peut nous jeter en pâture à la vindicte
de la masse, comme le génial et prophétique Orwell lui-même ne pouvait en son
temps le concevoir.
Je ne veux donc accorder
aucune attention à ce qu’a dit ou n’a pas dit Laurent Wauquiez, et donc à ce qu’il
dit en avoir dit ; aucune attention au déferlement de bavardage que cela
me paraît avoir suscité quand j’ouvre la radio ou la télé ; ce qui me conduit
à rechercher aussitôt autre chose.
Par ailleurs, je ne
trouve rien de fondamentalement nouveau dans les déclarations de « Les Républicains » ;
que du marketinge.
Pas davantage ne me
séduisent les jeux de positionnement et de pseudo-rénovation au sein du Front
National et de sa scission philopotarde.
Je suis totalement
indifférent au fait que le parti de Marine Le Pen doive changer bientôt d’enseigne
sans toutefois qu’elle change de nom.
En revanche, je ne
serais pas indifférent à ce que chez Wauquiez ou chez Le Pen, on s’avise enfin
de vouloir œuvrer pour une écologie intégrale ; donc, d’abord pour une
écologie humaine moderne de réponse au nihilisme des « transes »
actuelles de la révolution sociétale : transhumances des peuples, transsexualité
des individus, transhumanisme…
En fait, déshumanisation
généralisée vers » le meilleur des mondes » dans la continuité
infernale de tous les déracinements.
J’ai précédemment assez
traité ici et dans Reconquête, et dans la Griffe, de la politique macronienne
pour n’avoir, pour l’heure, pas grand-chose à ajouter.
Pour l’essentiel hélas « le
génocide français » que j’ai observé il y a bien longtemps se poursuit dans
la complémentarité de notre effondrement démographique et de la tsunamigration.
Je sais bien que la devise maçonnique de quelques-uns des principaux ministres
qui nous gouvernent est « ordo ab chaos ».
Mais en réalité, la
maçonnerie n’a jamais fait que sécréter toujours plus de chaos dans ce qui
restait encore d’ordre dans les ruines de l’ancienne société. Pour nous, au
contraire, si étendu soit le champ de ruines de notre civilisation, la tâche
est d’œuvrer avec ceux qui, avec leurs familles, maintiennent des fragments de
société et dans l’amitié de ceux qui, par leur vocation et leurs prières,
apportent, dans les ténèbres du moderne obscurantisme totalitaire, les lumières
de l’Espérance.