vendredi 16 février 2018

Ce très intelligent Luc Ferry qui fut « tout bêtement gaulliste » : « bêtement », en effet !


Dans la page Opinions du Figaro d’hier, un article intéressant de Luc Ferry titré « penser enfin Mai 68 ».

Ferry narre son récent dîner « avec un vieil ami qui fut l’un des leaders trotskistes de Mai 68 », ajoutant : « une époque où j’étais moi, déjà, tout bêtement gaulliste ».

Il écrit avoir dit à son vieil ami « qu’il serait quand même temps de reconnaître que lui et ses « camarades » ont en réalité soutenu des idéologies totalitaires et des tyrans sanguinaires, Trotski, Lénine, Mao, Guevara ou Castro ».

Il est bien que Ferry ait rappelé cela à son vieil ami « trotskard ». et sa liste des tyrans n’est pas exhaustive, mais n’est pas non plus tout à fait satisfaisante son évocation de Mai 68.

On ne lui reprochera pas de ne s’être guère signalé alors par un quelconque militantisme ou prise de position anti-gauchiste. Cela, c’était une affaire individuelle. Cependant, puisqu’il parle de lui, un petit mot ici, sur mon cas. Ce n’est pas en effet sans quelque mélange de fierté et de nostalgie que je regarde quelquefois la photo que j’ai publiée dans « Combats pour mon pays », où je brûle un drapeau vietcong devant le siège de l’UNEF à Toulouse, rue des Lois.

Mes amis et moi avions été l’arracher (non sans difficulté…) de la fenêtre où il était accroché. Cela se termina comme souvent au commissariat de police de la rue du Rempart Saint-Etienne pour un énième interrogatoire.

Après ce petit succès, accompli notamment avec nos très courageux amis étudiants vietnamiens anticommunistes, ce furent ensuite hélas des journées de déferlement des marées rouges et noires dans cette ville de Toulouse, fief de toutes les organisations des nombreux « républicains » espagnols réfugiés en France : anarchistes de la FAI, trotskystes du POUM, et cocos « orthodoxes » bien sûr.

Mais tout ce monde de révolutionnaires écumants d’une rage de revanche, nostalgiques des massacres de l’autre côté des Pyrénées (118 curés assassinés sur 122 dans le seul diocèse de Barbastro), tout ce monde, encore plein des rivalités et des haines « interrépublicaines » était provisoirement unifié par l’émulation dans le soutien international au Vietcong. Et notamment par le biais des « Comités Vietnam de base » que trop longtemps le gouvernement gaulliste ne vit pas d’un mauvais œil et qu’il appuya même, discrètement, dans la ligne de son anti-américanisme. 

Luc Ferry était en effet alors, très précisément, « bêtement gaulliste », il ne croit pas si bien dire…

Gaulliste donc, comme un Jacques Chirac qui, il n’y avait pas si longtemps, avait vendu l’Humanité à la criée et qui soutint toujours les chefs communistes vietnamiens, jusqu’à les recevoir chez lui en Corrèze, quand il était président de la République, comme Lee Kha Phieu, le patron du parti invité à Paris comme un chef d’État.

Sans cesse, nous nous battîmes donc en Mai 68 un peu partout en France contre le cancer communiste. Et pour cela taxés de tous les vocables (d’extrémistes, fascistes, et j’en passe). Dans les facultés de Paris ou de Nanterre, résistaient en effet aux hordes gauchistes des groupes animés par Marie-France Charles (devenue Stirbois), ou encore Bruno Gollnisch et Alain Sanders, et tant d’autres encore, et ceux de nos groupes solidaristes en union avec les « dissidents » soviétiques, et ceux aussi du mouvement Occident, avec Alain Robert, Gérard Longuet et Alain Madelin, et ceux de l’Action Française.

Tous d’ailleurs étaient enthousiastes à manifester avec le Front uni de soutien au Sud-Vietnam du légendaire para Roger Holeindre. Contre ce dernier une très nombreuse escouade gauchiste dirigée par une fille de ministre lança, au 44 rue de Rennes, un assaut à vingt contre un, s’efforçant ensuite de pendre Roger à une rampe d’escalier et blessant sévèrement les dix militants qui s’étaient battus comme des lions et devaient soignés à l’hôpital Laënnec. 

Dieu merci, depuis Mai 68, bien des choses ont changé, non sans tout de même qu’une grande partie de l’intelligentsia progressiste, qui a tant admiré Mao (« ce phare de la pensée universelle » selon Giscard d’Estaing), n’ait exprimé en 1975, avec les journalistes du Monde, les Patrice de Beer, et les Jean Lacouture, leur soutien à la révolution « rustique » au Cambodge du maoïste Pol-Pot.

Avant de s’apercevoir, mais un peu tard, que cette révolution était le génocide que l’on sait. 
Cependant, Mai 68 se sera amplement déroulé aussi dans l’Église catholique en France alors massivement subvertie ; ce que reconnaîtra plus tard, à la fin de sa vie, le cardinal Decourtray évoquant « la collaboration de secteurs entiers de l’Église française avec le communisme ».

Ce que semble hélas ne pas bien peser aujourd’hui un certain nombre de prêtres et religieux, certes plus « classiques », « conservateurs » ou « traditionnalistes » que leurs aînés « soixantuitards », mais au sein d’un clergé numériquement très diminué. Et dont certains semblent ne pas bien comprendre que nous ne comprenions vraiment pas du tout certains propos et positions de complaisance au plus haut niveau de l’Église pour le castrisme et pour la Chine toujours maoïste.

Après tant et tant de persécutions et de millions de victimes.

Ce qui n’est pas seulement une position sur le passé, mais bel et bien sur le présent et surtout sur l’avenir. Mais nous reviendrons plus longuement sur cela.