mardi 16 janvier 2018

L’heureux exemple d’Oulan-Bator. Le musée Lénine reconverti en lieu d’exposition des squelettes de dinosaures ramenés au pays !

 C’est une belle victoire passée trop inaperçue de la belle discipline de paléontologie qui a été réalisée contre la fausse science idéologique du matérialisme dialectique en la capitale de la Mongolie : le musée Lénine n’est plus. Il a été remplacé par des salles d’exposition des squelettes de dinosaures des steppes mongoles indûment dispersés dans le monde.

D’une vaste superficie de plus d’un million et demi de km2, le pays qui fut la base du plus vaste empire encore de Gengis Khan, grand humaniste modéré, n’a guère plus de trois millions d’habitants dont un tiers vivent à Oulan-Bator. Les aberrations de l’industrialisation selon le génie soviétique ont fait longtemps de cette ville, malgré les espaces qui l’entourent, l’une des plus polluées au monde. Mais, aux yeux même bridés des Mongols fiers, la pire des pollutions était constituée par le Musée Lénine. Celui-ci avait été édifié par les potentats bolchéviques du régime puisque Staline avait fait de la Mongolie un État sous emprise soviétique mais non rattaché, étant également dans l’espace géopolitique chinois.  

Toujours est-il que le régime communiste s’effondra en Mongolie dans la foulée de l’effondrement de l’URSS.
Et c’est peu après, en 1996, que commence à se manifester à Oulan-Bator une remarquable jeune femme alors âgée de trente ans, Oyungerel Tsedevdamda, futur ministre de la culture et écrivain, auteur d’un roman « Le moine aux yeux verts », excellemment recensé dans le Figaro de ce lundi 15 janvier par Arnaud de La Grange.

Mais avant de rentrer en littérature, et après son poste de ministre, Oyungerel Tsedevdamda a mené la mission essentielle de présider le Comité de Réhabilitation des victimes des purges et massacres de l’ère lénino-stalinienne, notamment dans les années 1930.
Car dans la petite population de la Mongolie le communisme a fait aussi des dizaines de milliers de morts dont presque tous les moines – le peuple mongol est majoritairement bouddhiste – des six cent monastères incendiés.

Avec l’appui massif de la population mongole Oyungerel Tsedevdamda a donc mené l’opération de reconversion du Musée Lénine en salles de conservation et d’exposition des squelettes de dinosaures bien plus anciens que ceux des apparatchiks lénino-staliniens.
Le Musée dit « Lénine » n’est plus. La paléontologie a triomphé. Place désormais aux vénérables squelettes antédiluviens des grands dinosaures qui jadis broutaient pacifiquement les prairies sur lesquelles, bien plus tard, chevaucheraient les hordes de Gengis Khan.

Mais que voilà un bon exemple à Oulan-Bator pour ce qui devrait être fait à Moscou. Poutine ne pourrait-il pas exposer dans le mausolée de la Place Rouge un beau squelette de mammouth de la taïga plutôt que la momie de Lénine ? Car, rappelons une fois encore la phrase de Soljenitsyne : « Tant que la charogne de Lénine demeurera sur la Place Rouge le chancre du communisme n’aura pas été définitivement extirpé ».