jeudi 14 décembre 2017

Les « grands dirigeants » et les événements du monde.




·       Trump et Jérusalem

Avec sa psycho-morphologie de bison brutal, le personnage de Trump nous a toujours inquiété. Monstre politique capable comme ce gros animal prodigieusement agile de retournements inattendus en un instant.

Annonçant dans sa frénésie « tweeto-maniaque » les coups de sabots et de cornes, le plus souvent dans le vide, impulsés par ses sautes d’humeur et revirements stratégiques. Dangereusement imprévisible mais quelquefois capable d’une volte-face  rassurante. Ainsi, vis-à-vis de la Corée du nord où, semble-t-il, sa politique s’engagerait subitement et heureusement dans une voie de pourparlers plutôt que dans celle d’une punition nucléaire.

On verra bien.

Pour ce qui est de l’importance de son annonce de transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem, il faut la relativiser. Il n’a pas ainsi enterré le pseudo « processus de paix » israélo-palestinien mais simplement jeté dessus la dernière pelletée de terre.

Selon moi, les chefs palestiniens représentatifs et réalistes ne pourront plus bientôt revendiquer un État distinct mais, en désespoir de cause, une égalité de droits entre juifs et arabes. Et comme ces derniers seront bientôt, sur l’ensemble israélo-palestinien, aussi nombreux que les premiers, alors qu’en sera-t-il ? Une situation analogue à celle de l’Afrique du sud ? Mais pré ou post apartheid ? Telle est la question, qui n’est pas mince.

La paix en Terre Sainte n’est décidément pas pour demain.

·       Erdogan

Il y a plusieurs années déjà, nous titrions ainsi Reconquête : « Le grand retour ottoman ». Aujourd’hui, le ministre (d’extrême-droite) de la défense d’Israël, Avigdor Lieberman, clame pour sa part que « les jours de l’empire ottoman sont révolus ». Peut-être. Mais il n’en est pas de même pour ceux de l’impérialisme turco-ottoman. Quoi qu’il en soit, la longue lune de miel entre Israël et la Turquie dans sa continuité kémaliste de la deuxième moitié du XX° siècle est de l’histoire ancienne.

Si Erdogan, il est vrai, n’a pas (pas encore ?) pris le titre de sultan, il se voit bien en nouveau rassembleur, autour du socle turc, des anciennes possessions ottomanes, donnant surtout à la Turquie un rôle d’équilibre géopolitique entre les deux autres premières entités de l’islam : l’arabe et la perse. Et ce n’est pas rien que les représentants de 48 des 57 pays membres de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) aient participé à Ankara à un « sommet extraordinaire » de cette internationale musulmane.

Certes, c’est au tour de la Turquie d’en assurer la présidence tournante mais l’importance de la participation est révélatrice de ce que, sur bien des tableaux, Erdogan joue et gagne. Le personnage, ardent islamiste, n’est pas sans talent. Il est en politique extérieure dans la continuité de la remarquable diplomatie ottomane puis turco-kemaliste. Avigdor Lieberman pourrait bien un jour se mordre les doigts pour son jugement un peu léger sur le poids de la Turquie dans son soutien à la cause palestinienne. 

·       Poutine et Xi Jing Ping : eux aussi d’une autre envergure que Trump !

Mais Erdogan n’est pas le seul à côté duquel les coups de menton de Trump n’apparaissent pas comme l’expression d’une haute volée diplomatique. En regard, un Poutine, un Xi Jing Ping, avec leur habituelle impassibilité, quelquefois teintée d’ironie, avec en d’autres moments leur bonhomie apparente, amènent à penser, sans grand risque d’erreur, qu’ils sont en politique comme de redoutables joueurs d’échecs ou de ma-jong.  

Hélas sans doute.

Car reconnaître et admirer des qualités chez des dirigeants étrangers, cela ne signifie pas du tout, en considération de nos valeurs ou de l‘intérêt français, qu’il faille se réjouir de leur politique.

On mesure aussi sans cesse davantage, comme je l’ai analysé dans mes « Réflexions sur le monde actuel », ce qu’il en est de la réalité du « mondialisme », idéologie d’unification planétaire, mais à la réalité complexe et multiple. 

Je le répète, parce qu’on ne m’apporte pas la preuve du contraire, il n’y a pas un seul mondialisme mais plusieurs. Ainsi, celui structuré autour de la Russie de Poutine, de l’Iran et de la Chine de Xi Jing Ping. Or ce n’est pas rien en regard du mondialisme de Trump et des alliés des États-Unis.

·       La politique chez nous

Cela nous amène à quelques observations sur la vie politique ou plutôt politicienne de notre pays. 

En bref, l’ultra-gauche pseudo-écolo et anarcho-communiste se renforce, jouant de la terreur que ses violences inspirent aux gouvernements, dans la crainte de quelque dite « bavure policière » dans le rétablissement de l’ordre. On imagine les sarcasmes de Poutine, d’Erdogan et de Xi devant pareille trouille. Chez eux, des zaddistes tels que ceux de Notre-Dame des Landes ne tiendraient pas deux heures avant d’être embarqués pour de lointains et durables séjours de travail d’intérêt patriotique.

 À moins, sait-on jamais, que Macron, avec une détermination de Clémenceau ou de Ramadier, ne s’avise de prouver que le temps de se moquer de l‘autorité de l’État républicain est révolu.

Mais nous n’en croyons rien. Les zaddistes enfiévrés de joie fêteront bientôt leur victoire et de grandes volutes de cannabis monteront sur les campements néo-tartares de leurs ébats collectifs interlopes et transgenres.

Pour ce qu’il en est des icebergs et autres débris de la banquise morcelée de la gauche, nous nous contenterons aujourd’hui de noter que le pauvre camarade Benoît Hamon n’a pas trouvé mieux pour intituler son « nouveau » parti socialiste que de l’appeler « Générations » tout comme l’ouvrage (bien oublié, mais pas par nous !) de Patrick Rotman et… Hervé Hamon, au premier tome sous-titré « les années de rêve ». Pas très novateur donc, ce pauvre Benoît Hamon !

Pour ce qui est de « Les Républicains », Xavier Bertrand les a donc quittés. Très logiquement, ce « frangin » du Grand-Orient se sentait depuis longtemps attiré par la franc-maçonnerie où tant de frères de cette obédience s’épanouissent désormais. Mais qu’on se rassure, bien d’autres frères ne feront pas défaut à Laurent Wauquiez, ni même à Marine Le Pen, même après le départ de Philippot.

Notons que Marine a émis à propos de Wauquiez : « Il va se recentrer, parce qu’à droite ils ne savent faire que cela ». Ce n’est certes pas faux mais c’est la réaffirmation explicite que le Front National n’est pas de droite, d’une droite qui ne se recentrerait pas. En quoi se différencient de Marine tous ceux qui, au FN, persistent plus que jamais à se positionner, comme nous d’ailleurs, dans une droite nationale, celle que nous appelons « droite de conviction ».

Cela semble être d’ailleurs la ligne d’Isabelle Ménard qui était hier au soir sur LCI. Isabelle Ménard n’a selon nous rien à envier, pour ce qui est de sa personnalité, à Marion Maréchal Le Pen. Plus douce peut-être mais non moins déterminée. Et elle, elle est là ! Selon nous, susceptible sans doute de rallier bien des sympathies. Elle a, a priori, la nôtre. Resterait à vérifier ce que sont plus précisément pour elle les valeurs de droite ? Y intègre-t-elle l’écologie primordiale, celle du respect de la nature humaine ?