· Trump et Jérusalem
Avec sa
psycho-morphologie de bison brutal, le personnage de Trump nous a toujours inquiété.
Monstre politique capable comme ce gros animal prodigieusement agile de retournements
inattendus en un instant.
Annonçant dans sa
frénésie « tweeto-maniaque » les coups de sabots et de cornes, le
plus souvent dans le vide, impulsés par ses sautes d’humeur et revirements
stratégiques. Dangereusement imprévisible mais quelquefois capable d’une
volte-face rassurante. Ainsi, vis-à-vis
de la Corée du nord où, semble-t-il, sa politique s’engagerait subitement et
heureusement dans une voie de pourparlers plutôt que dans celle d’une punition
nucléaire.
On verra bien.
Pour ce qui est de l’importance
de son annonce de transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem, il faut la
relativiser. Il n’a pas ainsi enterré le pseudo « processus de paix »
israélo-palestinien mais simplement jeté dessus la dernière pelletée de terre.
Selon moi, les chefs
palestiniens représentatifs et réalistes ne pourront plus bientôt revendiquer
un État distinct mais, en désespoir de cause, une égalité de droits entre juifs
et arabes. Et comme ces derniers seront bientôt, sur l’ensemble
israélo-palestinien, aussi nombreux que les premiers, alors qu’en sera-t-il ?
Une situation analogue à celle de l’Afrique du sud ? Mais pré ou post
apartheid ? Telle est la question, qui n’est pas mince.
La paix en Terre Sainte
n’est décidément pas pour demain.
· Erdogan
Il y a plusieurs années
déjà, nous titrions ainsi Reconquête : « Le grand retour ottoman ». Aujourd’hui, le ministre (d’extrême-droite)
de la défense d’Israël, Avigdor Lieberman, clame pour sa part que « les jours de l’empire ottoman sont révolus ».
Peut-être. Mais il n’en est pas de même pour ceux de l’impérialisme
turco-ottoman. Quoi qu’il en soit, la longue lune de miel entre Israël et la
Turquie dans sa continuité kémaliste de la deuxième moitié du XX° siècle est de
l’histoire ancienne.
Si Erdogan, il est vrai,
n’a pas (pas encore ?) pris le titre de sultan, il se voit bien en nouveau
rassembleur, autour du socle turc, des anciennes possessions ottomanes, donnant
surtout à la Turquie un rôle d’équilibre géopolitique entre les deux autres
premières entités de l’islam : l’arabe et la perse. Et ce n’est pas rien que
les représentants de 48 des 57 pays membres de l’Organisation de la Coopération
Islamique (OCI) aient participé à Ankara à un « sommet extraordinaire »
de cette internationale musulmane.
Certes, c’est au tour de
la Turquie d’en assurer la présidence tournante mais l’importance de la
participation est révélatrice de ce que, sur bien des tableaux, Erdogan joue et
gagne. Le personnage, ardent islamiste, n’est pas sans talent. Il est en
politique extérieure dans la continuité de la remarquable diplomatie ottomane
puis turco-kemaliste. Avigdor Lieberman pourrait bien un jour se mordre les
doigts pour son jugement un peu léger sur le poids de la Turquie dans son
soutien à la cause palestinienne.
· Poutine et Xi Jing Ping : eux aussi d’une autre
envergure que Trump !
Mais Erdogan n’est pas
le seul à côté duquel les coups de menton de Trump n’apparaissent pas comme l’expression
d’une haute volée diplomatique. En regard, un Poutine, un Xi Jing Ping, avec
leur habituelle impassibilité, quelquefois teintée d’ironie, avec en d’autres
moments leur bonhomie apparente, amènent à penser, sans grand risque d’erreur,
qu’ils sont en politique comme de redoutables joueurs d’échecs ou de ma-jong.
Hélas sans doute.
Car reconnaître et
admirer des qualités chez des dirigeants étrangers, cela ne signifie pas du
tout, en considération de nos valeurs ou de l‘intérêt français, qu’il faille se
réjouir de leur politique.
On mesure aussi sans
cesse davantage, comme je l’ai analysé dans mes « Réflexions sur le monde
actuel », ce qu’il en est de la réalité du « mondialisme », idéologie
d’unification planétaire, mais à la réalité complexe et multiple.
Je le répète, parce qu’on
ne m’apporte pas la preuve du contraire, il n’y a pas un seul mondialisme mais
plusieurs. Ainsi, celui structuré autour de la Russie de Poutine, de l’Iran et
de la Chine de Xi Jing Ping. Or ce n’est pas rien en regard du mondialisme de Trump
et des alliés des États-Unis.
· La politique chez nous
Cela nous amène à
quelques observations sur la vie politique ou plutôt politicienne de notre
pays.
En bref, l’ultra-gauche
pseudo-écolo et anarcho-communiste se renforce, jouant de la terreur que ses
violences inspirent aux gouvernements, dans la crainte de quelque dite « bavure
policière » dans le rétablissement de l’ordre. On imagine les sarcasmes de
Poutine, d’Erdogan et de Xi devant pareille trouille. Chez eux, des zaddistes
tels que ceux de Notre-Dame des Landes ne tiendraient pas deux heures avant d’être
embarqués pour de lointains et durables séjours de travail d’intérêt
patriotique.
À moins, sait-on jamais, que Macron, avec une
détermination de Clémenceau ou de Ramadier, ne s’avise de prouver que le temps
de se moquer de l‘autorité de l’État républicain est révolu.
Mais nous n’en croyons
rien. Les zaddistes enfiévrés de joie fêteront bientôt leur victoire et de
grandes volutes de cannabis monteront sur les campements néo-tartares de
leurs ébats collectifs interlopes et transgenres.
Pour ce qu’il en est des
icebergs et autres débris de la banquise morcelée de la gauche, nous nous
contenterons aujourd’hui de noter que le pauvre camarade Benoît Hamon n’a pas
trouvé mieux pour intituler son « nouveau » parti socialiste que de l’appeler
« Générations » tout comme l’ouvrage (bien oublié, mais pas par nous !)
de Patrick Rotman et… Hervé Hamon, au premier tome sous-titré « les années
de rêve ». Pas très novateur donc, ce pauvre Benoît Hamon !
Pour ce qui est de « Les
Républicains », Xavier Bertrand les a donc quittés. Très logiquement, ce « frangin »
du Grand-Orient se sentait depuis longtemps attiré par la franc-maçonnerie où
tant de frères de cette obédience s’épanouissent désormais. Mais qu’on se
rassure, bien d’autres frères ne feront pas défaut à Laurent Wauquiez, ni même
à Marine Le Pen, même après le départ de Philippot.
Notons que Marine a émis
à propos de Wauquiez : « Il va
se recentrer, parce qu’à droite ils ne savent faire que cela ». Ce n’est
certes pas faux mais c’est la réaffirmation explicite que le Front National n’est
pas de droite, d’une droite qui ne se recentrerait pas. En quoi se
différencient de Marine tous ceux qui, au FN, persistent plus que jamais à se
positionner, comme nous d’ailleurs, dans une droite nationale, celle que nous appelons
« droite de conviction ».
Cela semble être d’ailleurs
la ligne d’Isabelle Ménard qui était hier au soir sur LCI. Isabelle Ménard n’a
selon nous rien à envier, pour ce qui est de sa personnalité, à Marion Maréchal
Le Pen. Plus douce peut-être mais non moins déterminée. Et elle, elle est là !
Selon nous, susceptible sans doute de rallier bien des sympathies. Elle a, a
priori, la nôtre. Resterait à vérifier ce que sont plus précisément pour elle
les valeurs de droite ? Y intègre-t-elle l’écologie primordiale, celle du
respect de la nature humaine ?