lundi 18 décembre 2017

« J’ai rencontré des gens ordinaires » : l’aveu du non extraordinaire intello-bobo-maoïste non repenti Alain Badiou.




Hier dimanche, vers 13 h 30 sur France-Inter, l’écoute de l’émission « Le grand débat » avec la charmante Natacha Polony et Raphaël Glucksman. On y disserte délicieusement entre gens bien nés, les uns tenants du libéralisme sociétal, les autres archéo ou néo-marxistes, des contradictions dialectiques dans les expériences révolutionnaires selon qu’elles prônent l’émancipation individuelle d’abord ou la fusion dans l’action collective. 

Bref, rien de bien nouveau chez les intellos. Et bla et bla. Sans doute l’imprégnation de l’air du temps, mais voici que ressurgit de l‘enfouissure de notre mémoire les mots d’un refrain de Johnny du temps jadis : « Tu parles trop, tu parles du soir au matin… Toujours les mêmes mots, toujours les mêmes refrains, bla-bla, c’est ton défaut… »

Ces bavards professionnels s’accordent à peu près sur la constatation des échecs du communisme, avec des jugements plus différenciés, c’est selon, sur les injustices ou sur l’abomination du système capitaliste. On écoute avec le respect dû  à un gourou, sans l’interrompre, le docte camarade philosophe communiste maoïste Alain Badiou. Ce dernier, a été de la cuvée soixantuitarde des Althusser (l’étrangleur de sa femme), Sartre, et autres Miller et Lacan, sans oublier dame Roudinesco. Je les évoque dans mon livre « Réflexions sur le monde actuel ». 

Badiou est demeuré communiste et cite toujours, sans aucune vergogne, les enseignements de son maître Mao. 

Le fait que le communisme a échoué toujours et partout, de tchékas en goulags et de massacres en génocides, avec plus de cent millions de morts, n’a pas amené ce collabo impénitent à quelque repentance que ce soit. Il ne regrette pas les monstruosités du communisme ; il regrette seulement l’effondrement du communisme du XX° siècle ! Et c’est sur France-Inter qu’il professe tout doctement que la conséquence de cet effondrement, c’est qu’il faut repartir à zéro, reconstruire le communisme.

Dans le studio, nul ne moufte, ni Polony, ni Glucksman, nul ne lui assène quelque expression d’indignation, de mépris, sinon de colère.

Parce qu’enfin, que se passerait-il si un invité un peu fêlé, amateur de seifuku radiophonique, s’avisait d’émettre l’énormité que, puisqu’il s’est effondré, le nazisme doit être reconstruit ? Or Lénine, Staline, Mao, Pol Pot et les autres étaient-ils moins abominables qu’Hitler ?

Mais il est vrai qu’avec son parler de bourgeois condescendant, Badiou, dans le droit fil du génial Mao, l’idole de sa jeunesse et de sa vieillesse, a émis aussi dans le même entretien une très puissante et innovatrice observation révolutionnaire : celle de reconstruire en s’appuyant sur la base ! 

À l’appui de cela, n’a-t-il pas confié  ceci : « Dans ma vie militante, j’ai rencontré des gens ordinaires » (sic !). Quel honneur pour ces manants ! Quel honneur pour ces prolos que d’avoir rencontré le grand camarade révolutionnaire Alain Badiou !

J’imagine qu’à sa mort, après son incinération, dans quelque salon une pétulante bourgeoise rouge dira à sa compagne : « Figurez-vous, ma chère, notre camarade Badiou allait jusqu’à fréquenter des gens ordinaires ! ».