vendredi 8 décembre 2017

Aide aux chrétiens d’Orient : des rivalités indécentes !



Président de Chrétienté-Solidarité, association n’ayant jamais exprimé que de l’amitié pour toutes les autres oeuvrant dans le même sens, je suis aujourd’hui affligé de constater les pratiques contre d’autres œuvres par des responsables catholiques en quelque sorte jaloux de leur « pré carré » caritatif.

Depuis les années 1986, les militants de Chrétienté-Solidarité ont œuvré pour apporter de l’aide aux peuples du Liban, de Pologne, d’Indochine, de Lituanie et de Croatie et aujourd’hui encore à des centaines d’enfants sinistrés ou orphelins dans plusieurs pays du Proche-Orient (Liban – Égypte – Irak – Jordanie). Lors des veillées de prière et de solidarité que nous avons naguère organisées, nous avons invité bien des responsables d’autres associations.

Nous avons toujours dit notre admiration aussi bien pour l’Aide à l’Église en détresse (AED), pour l’association « Enfants du Mékong », pour l’Oeuvre d’Orient. Et de même, lorsque s’est très dynamiquement développé SOS Chrétiens d’Orient. Et lorsque nos amis de la Nef organisent une soirée d’aide avec le courageux Mgr Rey que nous aimons tant, comment n’appellerions-nous pas à les soutenir ? 

Pourquoi donc, au sein même de l’Église de France, certains dénoncent-ils cette initiative ou encore SOS Chrétiens d’Orient ? Ne s’agit-il pas d’un triste reste de cléricalisme désuet ?  

La diversité des œuvres, voire leur émulation, est une excellente chose tant, hélas, les besoins sont immenses. Seule, la modestie de notre organisation nous permet de reverser intégralement les sommes que nous recevons pour les parrainages des enfants. Mais nous comprenons que d’autres, menant des taches de plus grande ampleur aient à faire face à des frais importants d’organisation. La bienveillance devrait être le principe fondamental des relations entre œuvres chrétiennes.

Cela n’exclut pas quelque particularité. Ainsi, pour ce qui est de nous, compte tenu de notre engagement ancien pour un Liban libéré de la criminelle oppression syrienne (Solange Gemayel est notre présidente d’honneur !), on comprendra, même si les temps et la conjoncture ont changé, notre refus de toute action nécessitant des appuis syriens. 

Mais nous ne critiquons pas du tout et nous comprenons ceux qui, plus jeunes que nous, n’ont pas notre réticence et peuvent ainsi courageusement œuvrer en Syrie.

Dernier point : un nouvel archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, vient de succéder au cardinal André Vingt-Trois.

Ce dernier crut bon de manifester naguère son désaccord avec notre campagne en faveur de la libération d’Asia Bibi, cette mère de famille chrétienne, ignominieusement condamnée au Pakistan à un enfermement jusqu’à sa mort, faussement accusée d’avoir blasphémé le prophète. On nous fit savoir du Pakistan que notre manifestation, pacifique, de plusieurs milliers de personnes devant l’ambassade à Paris avait été accueillie avec espoir par les chrétiens de ce pays. Mais Mgr Vingt-Trois avait dit que ce n’était pas ainsi qu’il fallait réagir et qu’il fallait faire confiance à l’action diplomatique. Alors, nous n’avons, sans doute à tort, plus rien organisé. Aujourd’hui Mgr Vingt-Trois s’en va mais Asia Bibi est toujours dans sa geôle, oubliée de tous. L’action diplomatique pour sa libération, s’il y en a eu une, n’a guère abouti.

Bernard Antony