lundi 15 mai 2017

La franc-macronnerie en marche




Si j’ai à l’occasion utilisé dans mes écrits pour Reconquête l’expression de « franc-macronnerie », ce n’était pas du tout pour céder à la facilité d’un jeu de néologisme conceptuel. Il me paraissait et il toujours plus évident qu’Emmanuel Macron, qu’il appartienne ou non à telle obédience ou loge spécifique, est imprégné de religiosité et d’idéologie maçonnique.

Tous ceux qui sont un peu au fait des mots et des gestes de l’appartenance maçonnique ont noté bien sûr l’extraordinaire signe de connivence qu’a constitué sa manière d’apothéose électorale sous la pyramide du Louvre. 

Triangles, truelles, équerres et pyramides, et aussi titres grandiloquents du falbala néo-pharaonique autant que du pseudo-biblique, et autres niaiseries templières, abondent en effet dans les rituels initiatiques et le vocabulaire du symbolisme maçonnique bien au-delà des loges de Memphis Misraïm.

Macron a notamment utilisé hier le mot-clé de l’idéologie maçonnique : « émancipation ».

Comprendre par là l’émancipation de la loi morale naturelle du Décalogue. Les yeux de bien des frangins de différentes obédiences brillaient hier d’un infini contentement. Et surtout, les téléspectateurs purent voir combien le maire de Lyon, Gérard Collomb, haut-gradé du Grand-Orient, mentor essentiel en stratégie politique de Macron, ne pouvait réfréner de sincères larmes d’émotion devant son poulain arrivant au faîte des honneurs de la République.

Le progressisme en marche

Emmanuel Macron n’est donc pas de ceux qui veulent faire sur tous les plans « du passé table rase ». C’est à toutes les déconstructions nécessaires à sa philosophie de l’émancipation qu’il adhère. Mais, on le voit, lui qui a épousé Brigitte par ailleurs, grand-mère et qui aime son grand-père Collomb, n’est pas du tout hostile à sa manière au culte des ancêtres, même si, à ce jour, il ne semble guère avoir éprouvé le désir d’avoir des enfants à lui. Il semble que ceux de Brigitte, enfants et petits-enfants, lui suffisent. 

En quoi il peut aussi se rapprocher des modes de la succession pharaonique qui, après tout, dura au long de maintes dynasties. Mais l’essentiel n’est-il pas que, discrètement, et même secrètement, et sous le couvert des discours prônant sans cesse l’égalité républicaine, se renforce toujours plus le pouvoir de la caste de « l’hyperclasse » chère à Jacques Attali ? Celle des technocrates d’aujourd’hui dans la ligne du « gouvernement des banquiers et des savants » prôné au XIX° siècle par le comte de Saint-Simon. Ne résumait-il pas ainsi son idéal politique : « Substituer au gouvernement des hommes l’administration des choses » ? Engels reprit cela à son compte. Mais n’est-ce pas finalement le secret de la pensée politique – ou plutôt technocratiquement antipolitique – d’Emmanuel Macron ?