Bernard Antony, président de l’Institut du Pays Libre,
communique :
Dans le Figaro de samedi, une pleine page est consacrée à la
« colorisation » de l’excellent Tintin au pays des Soviets, le
premier des albums d’Hergé. On y interroge Michel Barreau, directeur artistique
des éditions Moulinsart, et Philippe Goddin, « hergéologue ». La
dernière question est la suivante : « Le contenu de l’album est tout de même clairement antibolchevique… ».
Voilà la réponse de Goddin : « Bien
sûr, Hergé n’a que 21 ans. Il est encore sous la coupe de l’abbé Wallez, qui
lui sert de mentor. Mais justement, la colorisation adoucit tout cela. Et l’on
se rend compte que l’aventure est plus burlesque qu’ " engagée" »
(sic).
On reste pantois devant cette réponse. Imagine-t-on ce qui
se passerait si, analogiquement, un coloriateur
d’ancienne bande dessinée d’esprit antinazi voulait excuser l’antinazisme trop
évident du créateur ? Ainsi faut-il maintenant excuser Hergé d’avoir été
antibolchevique, mettre cela sur le compte d’une erreur de jeunesse et de la
mauvaise influence d’un abbé peu enclin à la sympathie pour le régime
communiste lénino-stalinien qui, déjà en 1929, devait avoir à son actif
plusieurs millions de déportés dans les camps du Goulag et plusieurs centaines
de milliers de massacrés, notamment prêtres et religieux, par les tueurs de la
Tchéka et les bandes de la Terreur bolchevique.
Alors que l’on est entré dans l’année de commémoration d’un
siècle de crimes communistes contre l’humanité, depuis la Révolution de 1917,
il est abominable que les exploitants de Tinitin expriment une triste
complaisance négationniste.
Bernard Antony