lundi 18 avril 2016

François à Lesbos en pleine praxis, et François Hollande à Beyrouth en pleine débâcle.


La simultanéité du déplacement de François dans l’île grecque de Lesbos et de celui de notre encore président de la République n’est pas de surcroît sans analogies de postures et de politique.
Pour ce qui est du premier, son geste consistant à ramener avec lui à Rome 12 quémandeurs d’asile, tous musulmans, s’inscrit évidemment dans sa « praxis », mot jusqu’ici du vocabulaire et de l’idéologie marxiste, signifiant que l’action est supérieure au Verbe.
François l’a utilisé dans sa dernière exhortation post-synodale, premier pape à faire ce curieux emprunt à la phraséologie marxiste-léniniste. À Lesbos il a voulu accomplir une action à haute portée significative allant en effet au-delà de ses appels et de sa pression politique sur les États européens et leurs institutions pour des mesures d’accueil sans limite et sans aucune discrimination de toutes les populations désireuses de s’installer en Europe.
Or, si les unes fuient la guerre, très nombreuses sont celles aussi qui migrent dans l’espoir de meilleures conditions de vie et de protection sociale.
Mais le pape entend manifestement balayer toute objection prudentielle sur les déséquilibres et les nouvelles situations conflictuelles qu’entraîneront toujours plus des implantations massives de populations dont l’assimilation à la culture de ceux qui les reçoivent ne sera pas forcément la préoccupation essentielle.
On sait combien il traite avec impatience ceux qui lui parlent des dangers d’un tel processus pour le présent et l’avenir du bien commun des nations européennes. François d’évidence n’est pas dans la continuité des soucis de saint Jean-Paul II qui lançait son exhortation pressante : « Tenez à l’identité culturelle de vos nations comme à la prunelle de vos yeux !». Et qui, dans son livre testament « Mémoire et identité » exaltait le modèle de « Jean III Sobieski qui sauva l’Europe du danger ottoman à la bataille de Vienne en 1683 – Victoire qui éloigna ce danger pour l’Europe pour une longue période » (ed. Flammarion, p 168).
François, indéniablement, ne veut pas considérer le refus explicite d’accueil de réfugiés musulmans par la plupart des 57 pays d’islam, et notamment les plus riches, tous adhérents à l’OCI (l’Organisation de la Coopération Islamique), institution fondamentale de « l’oumma » islamique. À ceux-là, il ne réclame rien !
Aussi les migrants musulmans, en très grande majorité rejoignent quasi inéluctablement les territoires de forte implantation en Europe de cette « oumma » où s’imposent totalitairement en tous domaines les prescriptions de la loi islamique, la charia.
Même s’il semble qu’il n’ait guère lu le Coran et les Hadîths qui, contrairement à ce qu’il affirme sans savoir, ne sont pas des livres de paix et de tolérance, François ne peut ignorer ce qu’il en est toujours en pays dominés par l’islam des populations non musulmanes dites « gens du livre », chrétiennes, juives, zoroastriennes. Elles sont vouées à un sort oscillant « entre jihâd et dhimmitude » selon l’expression de la grande historienne juive Bat Ye’Or.
La praxis de François non seulement n’incite pas à une politique de solidarité prioritaire pour nos frères chrétiens persécutés mais il pose un acte à des fins d’exemplarité.
Veut-il  que soit prépondérante l’implantation en Europe des masses islamiques alors que s’enflent les vagues migratoires des fidèles de l’oumma en un phénomène que nous avons qualifié de « tsunamigration » ?
On pourra toujours débattre pour savoir si François entendait imposer une politique selon sa charité ou une charité selon sa politique.
Mais il nous semble que la charité en politique avait toujours pour le moins consisté à épargner aux peuples des politiques s’étant avérées catastrophiques pour d’autres.
Et justement, nous revoilà sur l’exemple du Liban où l’on sait de quel prix de guerre civile fut payé l’accueil généreux sans mesures de prudence appropriée de Palestiniens fuyant jadis le jeune État d’Israël.
Ce Liban, en grande partie enclavé dans la Syrie, a aujourd’hui reçu environ un million et demi de réfugiés. Mais la vérité aussi, c’est que chacune de ses trois composantes majeures de population a accueilli ses réfugiés « frères » à des fins d’équilibre numérique et de survie : les sunnites avec les sunnites, les chiites avec les chiites, les chrétiens avec les chrétiens.
François Hollande, désatreusement inculte sur cette réalité, comme sur tant d’autres, a cru se rendre plus populaire là-bas que chez nous en allant prodiguer à bon compte des promesses financières avec un argent que la France n’a pas, à la différence des puissances islamiques protectrices du chiisme ou du sunnisme.
On ne pouvait être qu’apitoyé en considérant combien il adoptait mimétiquement les postures du François de Rome. Mais si ce dernier a suscité la tristesse voire la révolte de tant de chrétiens se sentant abandonnés, Hollande a du moins réussi à faire pour quelques heures l’unanimité libanaise : suscitant en effet une moquerie générale.

Pauvre chrétiens abandonnés ! Et pauvre France !