Bernard
Antony communique :
Le remaniement
gouvernemental, annoncé hier avec une exquise modernité par le moyen du « tuit »,
harmonise superbement le pitoyable et le burlesque.
Quelques heures après l’annonce
cybernétique, François Hollande l’a explicitée à la télévision. Il n’y a
vraiment rien eu de nouveau dans son registre de comédien médiocre et maintenant
bien usé. Toujours le même numéro de la farouche et vertueuse détermination
républicaine, le cœur sur la main bien sûr, tout comme son prédécesseur, mais avec cette manière
reniflarde et pleurnicharde qui n’appartient qu’à lui. Avec Hollande la comédie
républicaine est encore plus lacrymale. Son emploi incertain de la langue
française prône la nécessité de la réforme de l’orthographe mais aussi de la
simplification de la grammaire et de la réduction du vocabulaire !
On se résoudrait à l’indulgence
de ne trouver François Hollande que pitoyable si ce n’était sa réussite
incontestable dans la révolution nihiliste sociétale contre la société. Il a
peut-être souvent des airs de clown triste mais il aura été aussi un grand
nuisible avec ses fulminantes ministres femmes et son premier ministre aux
inquiétants regards de fièvre flamboyante.
Il ne faut pas trop s’attarder
sur le nombre des ministres et sous-ministres porté en une belle inflation de
32 à 38. Très certainement pour d’évidentes raisons d’économie et de
simplification. D’ailleurs il y a même le sous-ministre Placé pour cela,
Jean-Vincent de son prénom, belle figure de l’écologisme politiciennement « radsoc ».
Ce qui a appelé
immédiatement une consternation politico-médiatique générale, c’est le
remplacement de Laurent Fabius par Jean-Marc Ayrault. On peut, comme nous, ne
pas du tout penser du bien dans l’ordre politique de Fabius, un nain diplomatique
en comparaison d’un Hubert Védrine. Mais du moins Fabius a-t-il pour la
fonction diplomatique de l’urbanité, des manières, une certaine élégance, et
même un mode d’expression convenable avec quelques relents d’accents
mitterrandiens.
Le triste et glabre
Jean-Marc Ayrault, lui, a été plutôt psycho-morphologiquement formaté pour
jouer au cinéma des rôles de non-plaisantin, de brutal sinon de butor. Un « tonton
flingueur » peu réjouissant. Une belle gueule de puritain jacobin, tout le
charme d’un procureur robespierriste de tribunal révolutionnaire. Plus
incorruptible certainement, c’est son bon côté, qu’un Cahuzac.
Pour remplacer nombre
pour nombre la radicale socialiste et sœur franc-maçonne Taubira, voici redevenir
ministre son mentor, le délicat Jean-Michel Baylet, incarnation à lui tout seul
de la république radicale qui « roule les r », celle du Grand-Orient.
Un bien ingrat électorat l’a quitté.
À l’Aménagement du
territoire, il pourra se consoler de ses échecs sans se fatiguer autant que
certains autres frères de la même obédience dans le gouvernement qui, tels
Cazeneuve ou Le Drian, et bien sûr Valls ne chôment certes pas. Une analyse
plus poussée devrait permettre de vérifier si environ près de la moitié des
ministres appartenant au Grand-Orient, les autres obédiences laïques, et d’abord
la Grande Loge, y auraient leur juste place, les obédiences dites « régulières »
recrutant plutôt chez « les Républicains » et même au Front National.
Toujours avide d’une
petite pointe de préférence étrangère dans les « secteurs » éducation
et culture comme on dit à gauche, François Hollande a remplacé Fleur Pellerin,
aussi passionnément subversive qu’inculte par Audrey Azoulay, amie très chère
de Julie Gayet.
Audrey Azoulay vient
renforcer la mouvance féminine franco-marocaine décidément non négligeable au
sommet de l’État. Elle n’est pas musulmane. Son père, appartenant à la petite
minorité de juifs demeurés au Maroc est un personnage très important de la
Cour. Il est « Le conseiller du roi ». L'unique ! Voici donc au moins une
ministre ayant un père royaliste !
Enfin, François Hollande
a confié aussi à une femme la mission sans doute la plus exaltante de ce
gouvernement. Elle s’appelle Ericka Bareigts. Ericka est désormais secrétaire d’État
« chargée de l’égalité réelle ». Que voilà une belle et vaste mission
sur un concept intéressant ! Sans doute est-ce là l’aveu implicite que l’égalité,
le plus souvent, est virtuelle.
Elle pourra très
certainement bénéficier de la réflexion de la socialiste Elisabeth Badinter,
pour qui l’égalité entre les femmes et les hommes existera réellement lorsque
ceux-ci pourront enfin… accoucher.
Pour autant, Elisabeth
Badinter, qui possède personnellement une immense fortune de l’ordre du
milliard et demi d’euros, n’a jamais songé à œuvrer pour l’égalité réelle par
le partage…
Mais ça, c’était la révolution
sociale que prônait l’archéo-socialisme. Aujourd’hui, plus question de s’en
prendre aux capitalistes, la vraie révolution moderne, elle est… sociétale !
Nul doute que l’on y
verra à l’œuvre Emmanuelle Cosse, admirable et si désintéressée
écolo-climato-futurologiste.