Talleyrand disait « il y a
des moments dans l’histoire où le pouvoir n’est pas à prendre, il est à
ramasser ».
Le spectacle donné par les
zigottos au pouvoir mais aussi par ceux qui en ont été les précédents
détenteurs rend très probable que c’est vers un pareil moment que l’on
s’achemine.
Pour ce qui est du dindonnant
François Hollande, chaque jour nous apporte le flot de ses déclarations creuses
sinon ineptes, de lieux communs, de consternants constats dans une alternance
de niaise euphorie et de propos larmoyants.
Nul doute que son déplacement
pendant quelques heures à Vesoul, avec tout un falbala interministériel,
restera dans les mémoires comme un acte sublime de la « reconquête des
zones rurales » ainsi que présentée par différents médias.
Glorieux non ? En cette occasion, et comme d’ordinaire en pareil cas, il est arrivé avec un plein cabas de distribution de subventions témoignant de
sa grande générosité.
Mais surtout il a proféré de
profondes pensées telles que celle de son perspicace et si original refus
d’opposer les villes et les campagnes. Comme j’habite à la campagne me voilà
rassuré ! Surtout est venue la preuve qu’il inscrit son action dans une
grande perspective de sagesse philosophico-politique.
Toute sa suite et son auditoire
sont demeurés très admirativement pensifs lorsqu’il a émis la très profonde
réflexion que voici : « Ce qui menace notre pays ce n’est pas de
perdre son identité mais de perdre l’idée qu’il se fait de lui-même ».
Ça, c’est sacrément bien dit, ont
murmuré les penseurs authentiquement républicains. Et parmi eux, quelques
vénérables de loges spéculativement très initiés d’émettre l’observation :
« mais c’est purement du Kant ! ». Beaucoup d’autres, sans nul
doute, auront passé le soir un long moment de réflexion avant de s’endormir,
s’interrogeant sur l’idée que le pays ainsi considéré comme un ensemble
conscient et réfléchi peut bien avoir de lui-même.
Car, quelle idée pourrait
« se faire de lui-même » un « étant », comme disent les
philosophes, sans identité ? Nul doute que les dames Taubira,
Vallaud-Belkacem, Pellerin et el-Khomri, ne seront pas sur ce point sans
réponse quitte à faire venir le grand penseur Peillon et convoquer les mannes
de Jaurès.
Cependant qu’Hollande, tout en
distribuant ses petits crédits, s’efforce également de jouer ainsi dans le
registre de la haute réflexion, on ne peut que constater l’inanité presque
égale des propos du trio de « Les républicains ».
Les trois pieds nickelés en
compétition (Sarkozy-Croquignol, Fillon-Filochard et Juppé-Ribouldingue) sont
sans doute aussi incapables que François Hollande de comprendre et en tout cas
d’oser dénoncer le processus génocidaire qui emporte notre peuple.
Aucun des trois, on l’a maintes
fois vérifié, n’a à cœur de se doter d’un minimum de connaissances de
l’idéologie islamique. Quant à la décadence morale, manifestement elle ne les
obsède pas.
Alors, au train où va la
décomposition politicienne, il se pourrait que Marine Le Pen n’ait finalement
qu’à ramasser le pouvoir. De cela nous aurons le temps de reparler.