Chrétienté-Solidarité vient d’apprendre avec une très
grande émotion la belle nouvelle du prochain grand voyage du pape François et
ses principales étapes. Il se déroulera depuis Rome via la Roumanie, l’Ukraine
et la Russie jusqu’aux pays de l’Extrême-Orient communiste, dans les deux Corées,
en Chine et en Indochine.
C’est
qu’après avoir très véhémentement dénoncé à maintes reprises, et surtout en
Amérique, les immenses injustices du libéralisme et du capitalisme financier,
il entend maintenant condamner avec une vigueur proportionnée à leur étendue et
à leur atrocité les monstruosités d’hier et d’aujourd’hui perpétrées par les
différents régimes totalitaires de ce que Jean-Paul II désignait comme
« le communisme réel ».
François devrait d’abord s’arrêter en Roumanie pour
célébrer un office œcuménique devant la prison de Pitesti où la cruauté sans
limite de la Securitate roumaine, jadis modèle pour la police cubaine,
atteignit des sommets de sadisme excrémentiel dans des délires de pornographie
blasphématoire.
De
son avion survolant l’Ukraine, le pape fera mémoire des six millions de
victimes des grandes famines génocidaires organisées en 1921 – 1922, et en 1932
– 1933, accompagnées des exécutions et tortures de masse bolchéviquement
nécessaires.
Il
s’arrêtera ensuite, le deuxième jour, pour une grande convergence mémorielle de
tous les peuples slaves et baltes sur un des espaces encore accessibles des
chantiers du Bielomorkanal (canal mer
Blanche-Baltique) où des dizaines de milliers de forçats affamés et sans cesse
matraqués trouvèrent la mort. Le canal fut inauguré en grande pompe par Staline
avant même de s’avérer inutilisable.
François
prononcera là un discours sur l’effroyable gaspillage humain de grands projets
communistes plus absurdes et plus meurtriers que ceux de Suez et de Panama.
Le
troisième jour l’amènera par avion puis par hélicoptère au centre de la Sibérie
sur l’emplacement, dans la région de Novossibirsk, de l’un des camps du Goulag,
très exactement au nombre de 1976, construits entre 1920 et 1970 et où
moururent par millions des déportés, hommes, femmes et enfants.
Après
une quatrième journée sur place consacrée à des rencontres avec des détenus
rescapés et avec le clergé de la région, il volera le cinquième jour vers Madagan à l’extrême-orient de la
Russie.
Là
en effet arrivèrent sans cesse par bateaux, durant trois dizaines d’années, les
déportés embarqués à Vladivostok. Le
plus grand nombre était ensuite convoyé vers les camps d’exploitation des mines
d’or de la Kolyma, région au froid toujours intense (jusqu’à – 70 °) et où le
travail était de rigueur jusqu’à – 50 °.
Le
pape y conduira une méditation sur ce système d’exploitation particulièrement
exterminateur puisque en ces seuls camps on a pu comptabiliser deux millions de
morts (par le dénombrement des passagers des bateaux faisant le transport des
condamnés et rentrant toujours vides). De là, le sixième jour, il partira vers
la Corée du Nord, survolant le Birobidjan, territoire dont Staline fit une assez extraordinaire république juive, pas
franchement un succès, et que le fleuve Amour sépare de la Chine.
François,
qui a déjà rencontré Castro, souhaite de même à Pyongyang pouvoir présenter son
respect au « lider maximo » du régime, le camarade Kim Jong Un. Mais
celui-ci n’a pas la chaleur latine des Castro et pour l’heure il y a encore
incertitude sur son acceptation d’une rencontre, fût-elle brève et sur le
tarmac de l’aéroport.
François,
quoi qu’il en soit, entend évoquer l’immense souffrance du peuple de la Corée
du Nord, avec ses milliers de morts dans ses camps d’extermination et par les famines. Il le fera donc assurément en
Corée du Sud, où, de Séoul, il pourrait se rendre sur le « check
point » de la ligne de démarcation et s’avancer alors, à la grâce de Dieu,
à la rencontre du Nord, tel un migrant avide de partager le calvaire de ses
frères en humanité et souvent dans la foi. Et puis ce sera « la Chine
immense et rouge ».
François,
se voulant tel François d’Assise rencontrant Saladin, a d’ores et déjà fait
demander à Xi Jinping son accord pour un entretien à Pékin. Mais survolant le
rouge empire du milieu, il entend bien évoquer coûte que coûte les 80 millions
de victimes du maoïsme dans les massacres de la révolution culturelle ou des
« grands bonds en avant ». Il n’omettra pas, bien sûr, de rappeler
les terribles persécutions infligées, toujours aujourd’hui, aux catholiques
chinois et aux autres chrétiens, ainsi qu’aux Tibétains.
Selon
la possibilité de demeurer ou non en Chine, et dans ce cas, deux jours pour le
moins, le pape entend demander alors que soient respectées les libertés
religieuses et nationales des Tibétains, et aussi des Ouigours.
Les
deux dernières étapes du voyage de solidarité chrétienne et humaine de François
seront nécessairement dans les pays d’Indochine où les catholiques ont été
tellement persécutés. Au Vietnam, il célèbrera, à n’en pas douter devant
d’immenses foules, une messe à Hanoï et le lendemain à Saïgon, non sans avoir
délicatement mais instamment demandé aux autorités le rétablissement de la
liberté religieuse véritable.
Au
Cambodge, pays certes encore à faible population chrétienne, il célèbrera
néanmoins une messe pour les milliers de fidèles qui l’attendent, à la mémoire
du million et demi de victimes du génocide. Il rencontrera le président de la
république et autres personnalités ; et puis, bien sûr, les dignitaires
des grandes pagodes bouddhistes, sans oublier les œuvres humanitaires
authentiques comme celle des « Enfants du Mékong ».
Enfin,
pour le moment, on ne sait toujours pas si François pourra ou non être reçu au
Laos où l’on persécute sans cesse les chrétiens comme à Cuba jadis, aux pires
moments du castrisme. Il évoquera assurément les petits peuples des Hmong et
Méos des Hauts-Plateaux en voie d’extermination finale par les communistes laotiens
et vietnamiens.
À
son retour, pendant les quelque douze heures de vol de Saïgon à Rome, François
aura évidemment bien mérité de se reposer. Mais tout indique qu’il entend bien
œuvrer pour que 2017 soit une année non seulement de repentance de la Russie et
de l’Europe où le communisme est né mais une période décisive pour la
libération des grands peuples qui souffrent et meurent encore sous son carcan.
Nul doute qu’à cette fin, François, de toute sa
fervente prière de pape, implorera Notre-Dame de Fatima pour les plus de cent
millions d’assassinés par le communisme et pour ses deux milliards de victimes
toujours aujourd'hui.