« Si François critiquait le régime cubain, cela
pourrait nuire aux chrétiens de ce pays, voire entraîner contre eux un
resserrement de la surveillance, et sans doute de nouvelles
persécutions ».
Voilà ce que j’ai en substance
entendu dans certains médias pour légitimer l’attitude très
« prudente » du pape vis à vis de l’ordre communiste castriste. Cela
ne tient pas !
En effet, le système a totalement
échoué et ne peut plus se permettre de demeurer dans un isolement autarcique.
Il ne peut guère durcir davantage son attitude par rapport aux chrétiens car
privé de l’oxygène économique et social que lui apporte son ouverture aux
Etats-Unis, il ne survivrait pas.
Il faut noter d’ailleurs que ceux
qui justifient ainsi la politique globalement si modérée du Vatican vis à vis
du communisme, sont souvent les mêmes qui dénigrent et souvent diffament le
pape Pie XII pour n’avoir pas, selon eux, suffisamment dénoncé le nazisme et
l’extermination des Juifs. Au mépris le plus total de la vérité car Pie XII,
comme le reconnurent les plus grandes personnalités juives de l’après guerre,
d’Einstein à Gold Meïr, fut, avec le général Franco selon Annie Kriegel, le
plus grand sauveur de Juifs de ces années de persécution nazie.
Il n’est pas niable qu’il mesura responsablement son
propos pour pouvoir discrètement mieux agir, oeuvrant directement lui-même pour
sauver le grand rabbin de Rome et des milliers d’autres juifs.
Et nul doute que s’il avait
davantage appelé à la lutte contre le nazisme le Vatican eut été aussitôt occupé et lui-même détenu et
déporté. Les nazis ne se seraient pas gênés pour ne pas mieux traiter le pape
que Napoléon Bonaparte ne le fit !
François, lui, ne risque rien de
tel et Raoul Castro ne peut aujourd’hui enfermer massivement les catholiques
cubains et les massacrer. Souvenons-nous d’ailleurs de ce que, quand l’URSS
était encore une formidable puissance, Jean-Paul II, lui, sut fermement
condamner ce qu’il appelait le « communisme réel », juste comme il le
fallait pour entraîner la victoire de Solidarnosc et, dans la foulée, la chute
du Mur.
Le communisme castriste
s’effondrera bien sûr à Cuba mais on ne pourra guère attribuer cela à François.