« Que les glorieux accents
De notre race sans tutelle
S’élèvent dans un même élan
Où veille son âme éternelle,
Qui fera le pays le plus grand ! »
Certaines indiscrétions nous sont parvenues selon
lesquelles les organisations antiracistes
se seraient mises à frémir d’indignation, se seraient apprêtées à saisir
les procureurs de la République en apprenant que dans certaines écoles les
enfants, chaque matin, devaient chanter l’hymne ci-dessus, selon elles aux
évidents accents racistes, nationalistes, impérialistes et religieux.
Nous
avons en effet vérifié l’exactitude de l’information. L’embêtant pour les
sourcilleux surveillants de la sûreté antiraciste, c’est qu’ils ne savaient pas
qu’il s’agit des écoles de la République du Niger et que ce que chantent ainsi
les enfants, c’est tout simplement… l’hymne national nigérien.
Consulté
sur cette abomination, le grand penseur du devoir d’ingérence, Bernard-Henri Lévy
a expliqué que le devoir d’exalter la « négritude » chère au grand
Léopold Sedar Senghor n’excusait pas cette inqualifiable expression d’orgueil
raciste et qu’il fallait que cela cesse.
Aux
dernières nouvelles, fort de son expérience libératrice en Libye, il
rechausserait une nouvelle paire de Pataugas de la dernière mode pour aller,
avec l’héroïsme qu’on lui connaît, et non sans accompagnement médiatique,
impulser un nécessaire printemps nigérien. À l’ambassade du Niger à Paris, on
déclare ne rien savoir de cette affaire ; mais si le grand philosophe
français vient dans leur pays, on veillera à ce qu’il puisse chaque matin
disposer d’une blanche chemise immaculée.