Je suis resté hier au soir devant mon poste un peu plus
longtemps que d’ordinaire, principalement en raison du scrutin en Catalogne.
Comme
les Écossais indépendantistes, ceux de Catalogne semblent avancer dans leur
projet de faire sortir leur peuple de leurs respective appartenance actuelle au
Royaume-Uni et au royaume d’Espagne. Preuve est faite, au passage, que ces
choses-là peuvent être menées avec des scrutins honnêtes plus pacifiquement que
par l’insurrection armée comme dans le Donbass ukrainien…
Mais
à Barcelone comme à Edinburgh, ce sont les mêmes mensonges des chefs
séparatistes et les mêmes illusions pour leurs partisans et électeurs.
Comment
en effet oser parler d’indépendance alors que l’on n’évoque pas ce qui
constitue de plus en plus la véritable dépendance, celle du pouvoir toujours
plus totalitaire de l‘eurocratie bruxelloise ?
Pauvres
Écossais, pauvres Catalans qui, s’ils votent demain majoritairement la
séparation définitive des uns avec Londres, des autres avec Madrid,
s’apercevront qu’ils n’y auront gagné qu’en contraintes bureaucratiques
tatillonnes et dictature idéologique.
Il
est vrai que pour ce qui est de la culture de mort et le génocide par
substitution démographique, les uns et les autres sont déjà bien avancés.
Cela
dit, en Catalogne comme en Écosse, ils ne sont pas encore majoritaires ceux qui
veulent de cette pseudo-indépendance.
Pour
ce qui est de la Catalogne, les lieux communs et idées reçues sur sa
supériorité économique, par rapport à la région de Madrid commencent d’ailleurs
à être fortement remis en question par bien des analystes et observateurs
impartiaux.
Enfin,
la nouvelle dynamique rouge dans cette région marquée au siècle dernier par
« la guerre civile dans la guerre civile » entre bolchéviques et
anarcho-trotskystes de la FAI et du POUM va réveiller des craintes chez les
autonomistes modérés.
Je
ne suis donc pas sûr que les élections législatives prochaines accentuent la
dynamique indépendantiste. Je le souhaite, parce que lorsque, comme cela nous
arrive deux fois l’an, nous allons manger des calamars à Cadaques, et plus
exactement à Port Lligat, le petit port de Salvador Dali, c’est en Catalogne
Espagnole que nous allons. Et s’il y en avait bien un à n’être pas
indépendantiste (il était d’ailleurs ardemment partisan du Général Franco),
c’était bien sûr ce grand fou souvent génial qui n’avait que superbes sarcasmes
pour « les cocus du vieil art moderne ».
Tout
en relisant trop distraitement quelques pages de la roborative
« exégèse des lieux communs » de Léon Bloy, je me suis promené
dans les chaînes : un aperçu instantané de M. Fillon dialoguant avec la
femenologue Caroline Fourest. Finalement, ils vont pas mal ensemble dans une
triste et conformiste médiocrité. Avec ces deux-là, les
« regardants » dépressifs n’étaient pas prêts de sortir de leur
neurasthénie.
À
deux ou trois reprises, ça et là, l’indigent spectacle de François Hollande
proférant d’ineptes assertions sur le bombardement du camp d’entraînement à
Deir ez-Zor pour les jihâdistes qui, paraît-il, ont besoin d’aller là-bas, si
loin, pour apprendre à tirer à la kalach, à dégoupiller une grenade ou à placer
une charge. Toutes choses pourtant que n’importe quel caïd de Marseille se
ferait une joie de leur enseigner juste pour le plaisir du service rendu.
Mais
le pire, ce n’est pas qu’il prend les Français pour des billes, c’est qu’il
parle la langue de Mitterrand comme une lourde vache batave avec des mots
impropres, des pronoms relatifs inappropriés, et des accords du participe
massacrés. Cela ne manque pas de provoquer les quolibets des orateurs africains
qui tous, je l’ai vérifié jadis dans les rencontres du Parlement Européen, se
font un point d’honneur de s’exprimer parfaitement dans la langue de Bossuet.
Enfin,
j’ai suivi avec un grand plaisir par contraste le débat avec Marine Le Pen. On
le sait, je n’en suis pas un inconditionnel et sur plusieurs points, je suis
plus proche de Zemmour. Mais hier, avec
Marine, c’était un peu comme lors des grands moments télévisuels de Jean-Marie
Le Pen. En écoutant et regardant la fille, je croyais voir et entendre le père.
Fabuleux mimétisme par lequel sans doute s’explique en grande partie
psychiatriquement la rupture…