lundi 28 septembre 2015

Devant mon poste.

Je suis resté hier au soir devant mon poste un peu plus longtemps que d’ordinaire, principalement en raison du scrutin en Catalogne.

Comme les Écossais indépendantistes, ceux de Catalogne semblent avancer dans leur projet de faire sortir leur peuple de leurs respective appartenance actuelle au Royaume-Uni et au royaume d’Espagne. Preuve est faite, au passage, que ces choses-là peuvent être menées avec des scrutins honnêtes plus pacifiquement que par l’insurrection armée comme dans le Donbass ukrainien…

Mais à Barcelone comme à Edinburgh, ce sont les mêmes mensonges des chefs séparatistes et les mêmes illusions pour leurs partisans et électeurs.

Comment en effet oser parler d’indépendance alors que l’on n’évoque pas ce qui constitue de plus en plus la véritable dépendance, celle du pouvoir toujours plus totalitaire de l‘eurocratie bruxelloise ?

Pauvres Écossais, pauvres Catalans qui, s’ils votent demain majoritairement la séparation définitive des uns avec Londres, des autres avec Madrid, s’apercevront qu’ils n’y auront gagné qu’en contraintes bureaucratiques tatillonnes et dictature idéologique.

Il est vrai que pour ce qui est de la culture de mort et le génocide par substitution démographique, les uns et les autres sont déjà bien avancés.

Cela dit, en Catalogne comme en Écosse, ils ne sont pas encore majoritaires ceux qui veulent de cette pseudo-indépendance.

Pour ce qui est de la Catalogne, les lieux communs et idées reçues sur sa supériorité économique, par rapport à la région de Madrid commencent d’ailleurs à être fortement remis en question par bien des analystes et observateurs impartiaux.

Enfin, la nouvelle dynamique rouge dans cette région marquée au siècle dernier par « la guerre civile dans la guerre civile » entre bolchéviques et anarcho-trotskystes de la FAI et du POUM va réveiller des craintes chez les autonomistes modérés.

Je ne suis donc pas sûr que les élections législatives prochaines accentuent la dynamique indépendantiste. Je le souhaite, parce que lorsque, comme cela nous arrive deux fois l’an, nous allons manger des calamars à Cadaques, et plus exactement à Port Lligat, le petit port de Salvador Dali, c’est en Catalogne Espagnole que nous allons. Et s’il y en avait bien un à n’être pas indépendantiste (il était d’ailleurs ardemment partisan du Général Franco), c’était bien sûr ce grand fou souvent génial qui n’avait que superbes sarcasmes pour « les cocus du vieil art moderne ». 

Tout en relisant trop distraitement quelques pages de la roborative « exégèse  des lieux communs » de Léon Bloy, je me suis promené dans les chaînes : un aperçu instantané de M. Fillon dialoguant avec la femenologue Caroline Fourest. Finalement, ils vont pas mal ensemble dans une triste et conformiste médiocrité. Avec ces deux-là, les « regardants » dépressifs n’étaient pas prêts de sortir de leur neurasthénie.

À deux ou trois reprises, ça et là, l’indigent spectacle de François Hollande proférant d’ineptes assertions sur le bombardement du camp d’entraînement à Deir ez-Zor pour les jihâdistes qui, paraît-il, ont besoin d’aller là-bas, si loin, pour apprendre à tirer à la kalach, à dégoupiller une grenade ou à placer une charge. Toutes choses pourtant que n’importe quel caïd de Marseille se ferait une joie de leur enseigner juste pour le plaisir du service rendu.    

Mais le pire, ce n’est pas qu’il prend les Français pour des billes, c’est qu’il parle la langue de Mitterrand comme une lourde vache batave avec des mots impropres, des pronoms relatifs inappropriés, et des accords du participe massacrés. Cela ne manque pas de provoquer les quolibets des orateurs africains qui tous, je l’ai vérifié jadis dans les rencontres du Parlement Européen, se font un point d’honneur de s’exprimer parfaitement dans la langue de Bossuet.


Enfin, j’ai suivi avec un grand plaisir par contraste le débat avec Marine Le Pen. On le sait, je n’en suis pas un inconditionnel et sur plusieurs points, je suis plus proche de Zemmour.  Mais hier, avec Marine, c’était un peu comme lors des grands moments télévisuels de Jean-Marie Le Pen. En écoutant et regardant la fille, je croyais voir et entendre le père. Fabuleux mimétisme par lequel sans doute s’explique en grande partie psychiatriquement la rupture…