Je ne regrette pas ce que j’ai écrit très synthétiquement
ici, la semaine dernière, sur la Grèce.
J’ai
écouté longuement depuis hier au soir les commentaires sur la victoire du non
au référendum habilement concocté par le très manœuvrier Alexis Tsipras. On
vérifie au fil des heures que sa tactique est bien celle des « deux pas en
avant, un en arrière ».
Certains pensaient que les « deux pas en
avant », c’était vers la sortie de la zone euro, voire de l’Union
Européenne, ce que l’on appelle le « Grexit ». Or, le grand cri
aujourd’hui du gouvernement grec et de ses sympathisants mélenchoniens et
autres à travers l’Europe, c’est qu’il ne faut sortir ni de la zone euro ni de
l’Union mais transformer celles-ci en zone de solidarité économique et sociale.
C’est
là qu’il y a à la fois illusion et tromperie. Entendons-nous bien : la
crise grecque, au départ, a résidé dans la conjonction du fanatisme idéologique
eurocratique et mondialiste et de la corruption de la classe politique. (Les
eurocrates, toujours avides d’expansion, voulaient en effet de la Grèce dans
leur édifice pour tout ce qu’elle représente selon eux de symbolisme
euro-démocratique).
Les
Caramanlis de droite et les Papandréou de gauche et autres grandes familles
dirigeantes d’un système de parlementarisme oligarchique corrompu voyaient
quant à eux dans l’Union Européenne une vache à lait à traire sans mesure par
le biais de la politique des subventions accordées par les différents
programmes bruxellois. Et surtout par la possibilité d’emprunts généreusement
octroyés. Cela évidemment ne pouvait durer, d’autant que le système bancaire
mondial était gangrené par les emprunts toxiques (Goldman Sachs,…)
Mais
cela est une longue histoire dans laquelle s’enchevêtrent les responsabilités.
Avec
Syriza et Tsipras, le peuple grec revendique haut et fort sa fierté et les
grandes valeurs de l’indépendance et de la démocratie. Un peu de reconnaissance
de ses propres torts collectifs ne serait pourtant pas inconvenant. Car c’est
bien lui qui a globalement approuvé chaleureusement la politique d’intégration
dans le système eurocratique et de la zone euro.
Or,
de ce système, pour l’heure donc, Tsipras ne veut pas sortir et attend de
nouvelles aides et surtout, d’une manière ou d’une autre, l’extinction de la
dette.
Cela
évidemment est insupportable pour les pays qui se sont pliés et se plient aux
injonctions de l’eurocratie germano-bruxelloise d’assainir leurs finances. Ça
ne pourra durer.
On
regarderait avec sympathie le « non » grec d’hier s’il était assorti
d’un peu de cohérence. Et la cohérence, c’est le « Grexit » !
D’autant que si la Grèce a souffert du système bancaire et de ses emprunts
toxiques, son rôle aujourd’hui en Europe est très toxique aussi. Elle laisse en
effet entrer sans contrôle, selon l’idéologie gauchiste de ses dirigeants,
indistinctement tous les réfugiés ou pseudo-réfugiés et elle leur accorde les
titres de séjour leur permettant ensuite d’essaimer dans toute l’Europe.
On
comprendra donc que nous soyons pour le moment beaucoup plus circonspects que
Marine Le Pen et Florian Philippot sur la signification réelle du non des
Grecs. Leur non pour l’heure ressemble en effet toujours trop à la persistance
d’une exigence et même d’un chantage « au beurre et à l’argent du
beurre » de l’Union Européenne.
Et
il est vrai que sur le plan des valeurs « sociétales » ou plutôt
des anti-valeurs, rien ne sépare Tsipras de l’idéologie eurocratique d’une
Europe sans frontières à l’immigration sans limites.