mercredi 1 juillet 2015

Crise grecque : « Timeo Danaos et dona ferentes ». (Virgile – Énéide – II, 49)

On peut traduire : « Je crains les grecs, surtout quand ils nous font des cadeaux… ».

Ces mots des pages roses du Larousse sont souvent utilisés à l’appui de l’expression d’une méfiance à l’égard d’interlocuteurs ou adversaires cherchant à vous convaincre de leurs bonnes intentions.

On sait bien que la politique est un théâtre mais avec les Grecs, tout particulièrement.

Sur le fond des choses, on le sait, les responsabilités sur la crise grecque sont très partagées :
- D’un côté la superbe rouerie des gouvernants arrivant à faire désirer et très vite intégrer leur pays par l’Union Européenne.
- De l’autre, l’extraordinaire aveuglement par idéologie des grands experts économiques et financiers de cette Union Européenne boulimique qui ont voulu à toute force absorber une nation qui, après des siècles de joug ottoman, ne s’était pas subitement transformée en une sorte de Luxembourg.

Mais aujourd’hui, le spectacle civilisationnel de l’art de la négociation est vraiment grandiose. On y voit s’affronter d’une part les très sérieux tenants nordiques du respect des règles économiques et budgétaires, de l’autre, de superbes roublards combinant le cynisme révolutionnaire bolchévique et la grande tradition orientale des marchands de tapis, tels que Lénine enseignant stratégiquement la combinaison « un pas en arrière, deux en avant ».

Les dirigeants grecs nous bassinent avec le fait que leur pays a inventé la démocratie. Moyennant quoi, ils voudraient que tout le monde civilisé puisse payer une éternelle dette de reconnaissance. Ils ne sont pas les seuls à abuser un peu de leur origine… D’abord, il faudrait tout de même rappeler ce que fut la démocratie grecque ; ensuite, se souvenir de sa durable interruption pour cause byzantine puis ottomane…

L’histoire a quelquefois bon dos. Il nous semble que le spectacle grec, pour l’heure encore, mi-comique, mi-tragique ne soit pas terminé. On ne sait pas en combien d’actes la pièce doit se dérouler.

On ignore surtout quel rôle peut encore jouer Jupiter, que le premier ministre Tsipras qui n’est pas chrétien implore, dit-on souvent. On se souvient de ce que Jupiter, se transformant en magnifique taureau, séduisit jadis Europe, la fille du roi de Tyr et l’engrossa des monstres Minos et Rhadamanthe dont elle accoucha en l’île grecque de Crête. Aujourd’hui, on ne peut imaginer le monstre qui surgirait si venait à Jupiter, pour complaire à Tsipras, l’idée de séduire Merkel.

Nb : Vous l’aurez compris, nous avons besoin d’un peu de détente. Ce sera vers la Bretagne via la Vendée pour une première messe de l’abbé Louis Le Morvan.

Donc, peut-être, nous l’espérons, à la semaine prochaine.