On
peut traduire : « Je crains les grecs, surtout quand ils nous font
des cadeaux… ».
Ces
mots des pages roses du Larousse sont souvent utilisés à l’appui de
l’expression d’une méfiance à l’égard d’interlocuteurs ou adversaires cherchant
à vous convaincre de leurs bonnes intentions.
On
sait bien que la politique est un théâtre mais avec les Grecs, tout
particulièrement.
Sur
le fond des choses, on le sait, les responsabilités sur la crise grecque sont
très partagées :
-
D’un côté la superbe rouerie des gouvernants arrivant à faire désirer et très
vite intégrer leur pays par l’Union Européenne.
-
De l’autre, l’extraordinaire aveuglement par idéologie des grands experts
économiques et financiers de cette Union Européenne boulimique qui ont voulu à
toute force absorber une nation qui, après des siècles de joug ottoman, ne
s’était pas subitement transformée en une sorte de Luxembourg.
Mais
aujourd’hui, le spectacle civilisationnel de l’art de la négociation est
vraiment grandiose. On y voit s’affronter d’une part les très sérieux tenants
nordiques du respect des règles économiques et budgétaires, de l’autre, de
superbes roublards combinant le cynisme révolutionnaire bolchévique et la
grande tradition orientale des marchands de tapis, tels que Lénine enseignant
stratégiquement la combinaison « un pas en arrière, deux en avant ».
Les
dirigeants grecs nous bassinent avec le fait que leur pays a inventé la
démocratie. Moyennant quoi, ils voudraient que tout le monde civilisé puisse
payer une éternelle dette de reconnaissance. Ils ne sont pas les seuls à abuser
un peu de leur origine… D’abord, il faudrait tout de même rappeler ce que fut
la démocratie grecque ; ensuite, se souvenir de sa durable interruption
pour cause byzantine puis ottomane…
L’histoire
a quelquefois bon dos. Il nous semble que le spectacle grec, pour l’heure
encore, mi-comique, mi-tragique ne soit pas terminé. On ne sait pas en combien
d’actes la pièce doit se dérouler.
On
ignore surtout quel rôle peut encore jouer Jupiter, que le premier ministre
Tsipras qui n’est pas chrétien implore, dit-on souvent. On se souvient de ce
que Jupiter, se transformant en magnifique taureau, séduisit jadis Europe, la
fille du roi de Tyr et l’engrossa des monstres Minos et Rhadamanthe dont elle
accoucha en l’île grecque de Crête. Aujourd’hui, on ne peut imaginer le monstre
qui surgirait si venait à Jupiter, pour complaire à Tsipras, l’idée de séduire
Merkel.
Nb :
Vous l’aurez compris, nous avons besoin d’un peu de détente. Ce sera vers la
Bretagne via la Vendée pour une première messe de l’abbé Louis Le Morvan.
Donc,
peut-être, nous l’espérons, à la semaine prochaine.