lundi 8 juin 2015

Mon regard non conformiste sur l’actualité



1)    Décès de Tarek AZIZ.

On a appris vendredi le décès de Tarek Aziz, le ministre des affaires étrangères de l’Irak  sous le régime de Saddam Hussein.

Je tiens à rendre hommage à cet homme et je le ferai mercredi sur les ondes de Radio-Courtoisie.

C’est lors d’un voyage à Bagdad avec Jany Le Pen et Jean-Michel Dubois que je le rencontrai, avec eux, le 10 novembre 1999. J’avais en effet accepté d’apporter le soutien de Chrétienté-Solidarité à l’association « SOS enfants d’Irak » créée par Jany Le Pen. 

Tarek Aziz était un catholique chaldéen que l’on pouvait d’ailleurs rencontrer le dimanche à la messe de sa paroisse à Bagdad. Il me fit une forte impression. Je crus percevoir dans ses paroles pesées avec finesse et prudence entre deux bouffées de son éternel cigare tout ce qu’il pouvait dire et aussi tout ce qu’il ne pouvait pas dire.

Cet homme avait la charge accablante de représenter et défendre l’Irak auprès de toutes les autorités internationales et en même temps il était comme la garantie de survie des chrétiens d’Irak de tous rites, aussi bien les chaldéens que les derniers Assyro-chaldéens. Il fut souvent reçu par Jean-Paul II mais aussi par presque tous les chefs d’État du monde et Donald Rumsfeld, son homologue américain, le recevait chez lui et le présentait comme un ami,  de même que les diplomates français qui tous l’admiraient.

On mesure ainsi combien il fut indécent pour le gouvernement des Etats-Unis de ne pas assurer un sort plus humain à un homme estimable qui était leur interlocuteur et en aucun cas un criminel comme le rappellent aujourd’hui la plupart des commentateurs. Tarek Aziz en effet fut condamné à mort par le tribunal du pouvoir alors totalement aux ordres des Américains. Il ne fut pas pendu comme Saddam Hussein mais maintenu depuis 2003 jusqu’à ces derniers jours dans des conditions de détention très dures alors que la maladie le minait.

On peut peser en cette occasion les aberrations des politiques occidentales au Moyen-Orient, que ce soit en Iran avec l’appui à l’élimination du Shah, en Irak avec celle de Saddam Hussein, sans solution de remplacement et de même en Libye.

2) Élections en Turquie.

Bien sûr, il est heureux que l’AKP du sinistre islamiste fanatique Recep Tayyip Erdogan n’ait pas obtenu, avec à peine 40 % des voix, la majorité  aux élections d’hier. Et il est heureux que par le biais du HDP, le parti essentiellement kurde, obtenant 13 %, d’autres minorités aussi soient représentées.

Mais avec l’extrême-droite pan-ottomane à 25 % parfaitement dans la continuité des Jeunes-Turcs génocidaires, il n’y a toujours vraiment aucun signe d’espérance pour qu’émerge un courant d’affirmation du principe véritable de liberté religieuse. J’ai regardé hier soir les retransmissions du discours ( traduit ) du premier ministre Hamet Davutoglu à la foule des islamistes de l’AKP. Primaire, brutal, répétitif, décousu, mais aux accents guerriers, il ne faisait pas dans la dentelle !

Il est donc à craindre que le nouveau gouvernement, obligatoirement de coalition, ne modifie pas sa position par rapport à l’État islamique : réprobation de façade et complaisance sur le fond.

Mais l’antagonisme turco-kurde est une réalité !

On observera donc avec intérêt les nouvelles formes et les cheminements du « vivre ensemble » à la manière ottomane.

2)   Qatar : on recrute des bourreaux !

Le Qatar, comme l’Arabie Saoudite et bien sûr d’autres états islamiques, sont des pays vis-à-vis desquels la vigilance de la République Française pour le respect des droits de l’homme, à en croire François Hollande, ne saurait bien sûr se démentir. Comme d’ailleurs vis-à-vis de la Chine…

Mais nos très subtils gouvernants l’appliquent avec beaucoup plus de prudence qu’à l’égard de la Syrie de Bachar el Assad. C’est que l’on ne saurait mépriser l’or qui vient de l’or noir de ces pays qui nous achètent tant de choses. Alors on ne saurait trop se formaliser du fait que ces pays capitalistiquement si civilisés lancent des appels d’offre pour le recrutement de bourreaux compétents chargés d’effectuer les décapitations et amputations prévus comme châtiments par la charia, telle que merveilleusement édictée selon la volonté d’Allah « le miséricordieux » par le prophète Mahomet, « béni soit-il ».

J’ai écouté sur ce point les propos de monsieur Philippot, le vice-président du FN. Manifestement, il n’est pas un qatarophile convaincu et je ne saurais l’en blâmer. Il réitère avec raison sa dénonciation de la barbarie des châtiments que j’ai évoqués et notamment le supplice du fouet pour les homosexuels.

Mais, pas plus que Marine Le Pen ou que les autres hommes politiques, il n’évoque la question de la liberté religieuse en pays d’islam. Or, la conversion des musulmans à une autre religion n’est pas seulement punie de mort en Arabie, au Qatar, en Iran, au Soudan (etc,etc…) mais elle est partout, de jure ou de facto, réprimée dans tous les pays d’islam.

À ce jour, il n’y a donc toujours aucun dirigeant des grands partis politiques à s’aviser que ce n’est que par le respect de la liberté religieuse que commencerait pour ces pays la réalité d’une égalité de tous devant la loi et l’exercice des autres libertés. Tant qu’ils n’auront pas compris cela, tant qu’ils s’indigneront plus exclusivement des coups de fouet pour les homosexuels alors qu’ils ne dénoncent jamais la pendaison ou la décapitation pour les musulmans convertis au christianisme, leur bla-bla sur l’islamisme qui ne serait pas l’islam demeure celui d’un débile déni de vérité.