1)
Décès de Tarek
AZIZ.
On a appris vendredi le décès de Tarek Aziz, le ministre
des affaires étrangères de l’Irak sous
le régime de Saddam Hussein.
Je
tiens à rendre hommage à cet homme et je le ferai mercredi sur les ondes de
Radio-Courtoisie.
C’est
lors d’un voyage à Bagdad avec Jany Le Pen et Jean-Michel Dubois que je le
rencontrai, avec eux, le 10 novembre 1999. J’avais en effet accepté d’apporter
le soutien de Chrétienté-Solidarité à l’association « SOS enfants
d’Irak » créée par Jany Le Pen.
Tarek
Aziz était un catholique chaldéen que l’on pouvait d’ailleurs rencontrer le
dimanche à la messe de sa paroisse à Bagdad. Il me fit une forte impression. Je
crus percevoir dans ses paroles pesées avec finesse et prudence entre deux
bouffées de son éternel cigare tout ce qu’il pouvait dire et aussi tout ce
qu’il ne pouvait pas dire.
Cet
homme avait la charge accablante de représenter et défendre l’Irak auprès de
toutes les autorités internationales et en même temps il était comme la
garantie de survie des chrétiens d’Irak de tous rites, aussi bien les chaldéens que les derniers Assyro-chaldéens. Il fut souvent reçu par Jean-Paul II mais aussi
par presque tous les chefs d’État du monde et Donald Rumsfeld, son homologue
américain, le recevait chez lui et le présentait comme un ami, de même que les diplomates français qui tous
l’admiraient.
On
mesure ainsi combien il fut indécent pour le gouvernement des Etats-Unis de ne
pas assurer un sort plus humain à un homme estimable qui était leur
interlocuteur et en aucun cas un criminel comme le rappellent aujourd’hui la
plupart des commentateurs. Tarek Aziz en effet fut condamné à mort par le
tribunal du pouvoir alors totalement aux ordres des Américains. Il ne fut pas
pendu comme Saddam Hussein mais maintenu depuis 2003 jusqu’à ces derniers jours
dans des conditions de détention très dures alors que la maladie le minait.
On peut peser en cette occasion les aberrations des
politiques occidentales au Moyen-Orient, que ce soit en Iran avec l’appui à
l’élimination du Shah, en Irak avec celle de Saddam Hussein, sans solution de
remplacement et de même en Libye.
2)
Élections en Turquie.
Bien sûr, il est heureux que l’AKP du sinistre islamiste fanatique Recep Tayyip Erdogan n’ait pas obtenu, avec à peine 40 % des voix, la majorité aux élections d’hier. Et il est heureux que
par le biais du HDP, le parti essentiellement kurde, obtenant 13 %, d’autres
minorités aussi soient représentées.
Mais
avec l’extrême-droite pan-ottomane à 25 % parfaitement dans la continuité des
Jeunes-Turcs génocidaires, il n’y a toujours vraiment aucun signe d’espérance
pour qu’émerge un courant d’affirmation du principe véritable de liberté
religieuse. J’ai regardé hier soir les retransmissions du discours ( traduit ) du
premier ministre Hamet Davutoglu à la foule des islamistes de l’AKP. Primaire,
brutal, répétitif, décousu, mais aux accents guerriers, il ne faisait pas dans
la dentelle !
Il
est donc à craindre que le nouveau gouvernement, obligatoirement de coalition,
ne modifie pas sa position par rapport à l’État islamique : réprobation de
façade et complaisance sur le fond.
Mais
l’antagonisme turco-kurde est une réalité !
On
observera donc avec intérêt les nouvelles formes et les cheminements du
« vivre ensemble » à la manière ottomane.
2)
Qatar :
on recrute des bourreaux !
Le Qatar, comme l’Arabie Saoudite et bien sûr d’autres
états islamiques, sont des pays vis-à-vis desquels la vigilance de la
République Française pour le respect des droits de l’homme, à en croire
François Hollande, ne saurait bien sûr se démentir. Comme d’ailleurs vis-à-vis
de la Chine…
Mais
nos très subtils gouvernants l’appliquent avec beaucoup plus de prudence qu’à
l’égard de la Syrie de Bachar el Assad. C’est que l’on ne saurait mépriser l’or
qui vient de l’or noir de ces pays qui nous achètent tant de choses. Alors on
ne saurait trop se formaliser du fait que ces pays capitalistiquement si
civilisés lancent des appels d’offre pour le recrutement de bourreaux
compétents chargés d’effectuer les décapitations et amputations prévus comme
châtiments par la charia, telle que merveilleusement édictée selon la volonté
d’Allah « le miséricordieux » par le prophète Mahomet, « béni
soit-il ».
J’ai
écouté sur ce point les propos de monsieur Philippot, le vice-président du FN.
Manifestement, il n’est pas un qatarophile convaincu et je ne saurais l’en
blâmer. Il réitère avec raison sa dénonciation de la barbarie des châtiments
que j’ai évoqués et notamment le supplice du fouet pour les homosexuels.
Mais,
pas plus que Marine Le Pen ou que les autres hommes politiques, il n’évoque la
question de la liberté religieuse en pays d’islam. Or, la conversion des
musulmans à une autre religion n’est pas seulement punie de mort en Arabie, au
Qatar, en Iran, au Soudan (etc,etc…) mais elle est partout, de jure ou de
facto, réprimée dans tous les pays d’islam.
À
ce jour, il n’y a donc toujours aucun dirigeant des grands partis politiques à
s’aviser que ce n’est que par le respect de la liberté religieuse que
commencerait pour ces pays la réalité d’une égalité de tous devant la loi et
l’exercice des autres libertés. Tant qu’ils n’auront pas compris cela, tant
qu’ils s’indigneront plus exclusivement des coups de fouet pour les homosexuels
alors qu’ils ne dénoncent jamais la pendaison ou la décapitation pour les
musulmans convertis au christianisme, leur bla-bla sur l’islamisme qui ne
serait pas l’islam demeure celui d’un débile déni de vérité.