Pour l’heure, je n’ai pu en lire que des extraits et les
nombreux commentaires qui les accompagnent. J’attends donc de lire
intégralement « Laudato si » avant de me décider à exprimer ou non
mes réactions et analyses.
Je ne suis donc ni sur la ligne
de ceux qui la rejettent a priori parce qu’ils assimilent imbécilement
l’écologie à une pensée de gauche ni sur celle de ceux qui tombent toujours en
pâmoison devant toutes paroles des papes, même si elles n’expriment que des
évidences ou des lieux communs.
À l’Institut du Pays Libre, avec
notamment Cécile Montmirail, nous avons depuis longtemps défendu l’idée que
l’écologie était certes globalement la science du respect de la nature mais
d’abord, tout particulièrement, du respect de la nature humaine. Ceci
n’impliquant aucun substrat « créationniste » nullement catholique.
Je relève d’ailleurs à ce sujet
l’inconséquence de certains qui, selon les passages, et selon ce qui leur
convient, procèdent à une lecture littéraliste des textes de la bible ou à une
lecture symbolique.
À mes amis protestants
créationnistes, je livre quelquefois ce texte d’Origène, un de ces pères de
l’Église si admirablement commenté par Benoît XVI :
« Quel est l’homme censé
qui croira jamais que le premier, le second et le troisième jour, le soir et le
matin purent avoir lieu sans le soleil, sans la lune et sans les étoiles, et
que le jour, qui est nommé le premier, ait pu se produire lorsque le ciel
n’était pas encore ?
Qui serait assez stupide pour s’imaginer que Dieu a
planté, à la manière d’un agriculteur, un jardin à Eden, dans un certain pays
d’Orient, et qu’il a placé là un arbre de vie tel que celui qui en goûterait
avec les dents du corps recevrait la vie ?
À quoi bon en dire davantage
lorsque chacun peut facilement relever une multitude de choses semblables que
l’Écriture raconte comme si elles étaient arrivées et qui, à les prendre
textuellement, n’ont guère de réalité ».
C’est ainsi que, bien évidemment, les centaines de
milliers d’espèces d’animaux n’ont pas toutes été sauvées par couple dans
l’arche de Noé, et que l’âge de la terre est légèrement supérieure de quelques
millions d’années à celui de la datation biblique.
De même, le « croissez et
multipliez » ne doit-il pas être littéralement pris comme un principe
d’expansionnisme démographique illimité
que ne contrebalanceraient alors que les guerres et les exterminations.
Le respect de la vie innocente,
de la fécondation à la mort naturelle, n’implique pas non plus l’exigence des
taux de natalité des siècles passés que contrebalançait alors la mortalité
infantile et les épidémies.
Voilà brièvement de quoi répondre
à ceux qui caricaturent malhonnêtement les idées des défenseurs du respect de
la vie.
Changement de rythme !
Voici l’été : pour moi ça ne
signifie pas forcément moins d’activité. Au contraire, mon carnet se
remplit : voyages, universités, mais aussi séjours divers.
Enfin et surtout, la préparation
et peut-être déjà la rédaction d’un ou deux livres dont l’idée me taraude. Je
n’écrirai donc pas ici quotidiennement mais, en principe, deux fois dans la
semaine, en plus des communiqués qu’impose l’actualité.
Je préviendrai de mes relâches
plus longues pour cause d’université d’été ou de séjours, notamment au Liban.
Quoi qu’il en soit, vous ne
mourrez pas d’un clic de plus ou de moins.