lundi 26 janvier 2015

Syriza : « le temps des cerises » ?

Presque tout le monde connaît la très jolie chanson « Le temps des cerises » qui a été interprétée par la plupart de nos chanteurs en vogue au XX°siècle, Charles Trenet, Léo Ferré, Jacques Brel, Georges Brassens et tant d’autres.

Elle est très souvent présentée comme une création datant de la période sanglante de la Commune en mai 1871 et annonçant les jours meilleurs d’une utopie anarchiste enfin réalisée. En fait, il s’agit là d’une extrapolation ultérieure puisque c’est en 1869, deux ans avant la Commune, qu’elle fut composée par le parolier Jean-Baptiste Clément, certes de sensibilité anarchiste, sur une musique d’Antoine Renard.

Il n’y a strictement rien de nature politique ni même utopique dans cette douce chanson sur le thème, aussi vieux que les hommes, de l’espérance du retour du printemps. En revanche, Jean-Baptiste Clément composa ultérieurement une chanson politique sur la semaine sanglante de la Commune (fin mai 1871) au titre éponyme « la semaine sanglante ».

La victoire, hier 25 janvier, du mouvement Syriza en Grèce, dirigé par Alexis Tsipras, a été accueillie par beaucoup comme un événement salvateur annonciateur d’un nouveau temps des cerises pour la Grèce et toute l’Europe. De Mélenchon à Marine Le Pen, en passant par les Verts et Dupont-Aignan, il est en effet salué comme un sursaut historique de libération du carcan eurocratique et de la schlague économique d’Angéla Merkel.

Doit-on partager cet enthousiasme ? J’aurais tendance à répondre : « à consommer avec modération » ! Nul plus que moi, jadis créateur du slogan « sortons de cette Europe-là ! » n’a autant d’aversion pour le système bruxellois qui est celui d’un néo-totalitarisme plus encore insupportable sur le plan de la conception de promotion abortive et euthanasique de la vie individuelle et sociale qu’il veut imposer que sur celui de l’économie et des relations internationales.

Mais c’est justement à cause de cela que je ne me laisse pas emporter par une euphorie de circonstance.

Soyons clair : imposer à toute force une monnaie commune, l’euro, à des pays à contextes économiques et sociaux formidablement différents, c’était la monstruosité de l’idéologie à la fois technocratique, planificatrice mais aussi mondialistement libérale entraînant l’écrabouillement des libertés nationales, économiques et sociales.

S‘il s’agissait donc aujourd’hui pour le peuple grec de reprendre sa souveraineté et de revenir à sa monnaie nationale la drachme, je m’en réjouirais sans trop d’inquiétude mais sans l’illusion que cela signifierait très vite une prospérité retrouvée.

Mais ce que je crains plutôt, c’est que le gouvernement d’Alexis Tsiperas, sous l’influence de tous les idéologues européistes rouges et verts, ne veuille justement pas sortir de l’euro ni sortir de l’Union Européenne ; mais au contraire qu’il veuille y demeurer et, avec d’autres pays suivant la même voie électorale, l’Espagne et l’Italie en premier, modifier non pas positivement « cette Europe-là » mais la révolutionner selon une dérive soviétoïde rouge-verte avec moins de libertés encore et beaucoup plus d’étatisme socialiste.

Cela signifierait encore plus de dénaturation nihiliste de la personne humaine et de la société.



La Marche pour la Vie.

Elle s’est bien déroulée avec, selon la plupart de nos militants, à peu près la même foule que l’an passé. Et sur le fond, avec une égale insistance contre l’I.V.G. et l’I.V.V. qui sont comme les deux extrémités de la logique nihiliste du contrôle étatiste de la vie et de la mort. Et la joie aussi pour nous d’entendre l’intervention poignante de notre ami et frère de combat Jérôme Triomphe avec autour de lui nos amis de la famille Lambert que l’Agrif soutient inconditionnellement.

Pourquoi diable faut-il que les organisateurs persistent dans l’usage conformiste d’une infernale « sono » parfaite pour assourdir et décérébrer ? Et qu’on ne dise pas que c’ est ce que veulent « les jeunes » ! Depuis belle lurette, les « vieux », qui ont été jeunes, l’ont accepté, pas moins, pas plus..

En fait, j’ai remarqué que rares sont ceux qui défendent avec conviction ce débile trait de mœurs. Je sais bien que c’est là l’usage de ce que l’on appelle « les boîtes », boîtes à vrai dire bien adaptées pour les pauvres diables incapables de joliment conter fleurette ou de tenir la moindre conversation.

Or j’ai vérifié à Washington puis à Rome que les Marches pour la Vie accompagnées par d’authentiques et diverses musiques ne suscitaient pas du tout la répulsion des jeunes. Et au contraire, hier, plusieurs de nos jeunes militants et étudiants étaient en fin de journée migraineux, exténués par le bruit. Si cela continue, nous organiserons des marches alternatives avec des phases de différentes musiques du monde et d’autres de nos sonorisations pour permettre de parler ou de chanter.

Cela n’est peut-être pas le plus important, j’en conviens. Mais le plus important ne serait-il pas que le mouvement du respect de la vie, afin de peser réellement sur l’élaboration des lois, se dote enfin d’une dimension politique ?

Et pas seulement de la participation de quelques élus de différents partis, certes sincères mais utilisés pour des séductions électorales contradictoires :

Vous êtes pour la défense de la loi Veil ? C’est la position de Marine et du Parti !
Vous êtes contre la loi Veil ? Mais c’est la position de Bruno Gollnisch !

Et c’est exactement le même style de récupération sur le mariage gay au FN et à l’UMP !

« Sociétalement d’ailleurs, comme on dit aujourd’hui, n’y a-t-il pas hélas une grande convergence UMP-FN ?