mardi 27 janvier 2015

Pensées sur la commémoration du 70° anniversaire de la libération d’Auschwitz par l’armée soviétique.

Bernard Antony, président de Chrétienté-Solidarité, président du Cercle d’Amitié Française Juive et Chrétienne, communique :

Je comprends et j’approuve que le peuple juif se souvienne ce jour du 70° anniversaire de l’entrée, pour un temps libératrice, des forces soviétiques à Auschwitz.

Je constate que l’on ne déverse plus désormais le chiffre de quatre millions de morts en ce lieu, totalement absurde et fourrier du révisionnisme mais celui conforme à l’ampleur de l‘abomination d'un million tel que rappelé ce matin par Patrick Cohen.

Je me souviens de l‘époque où, alors que je rentrais de Pologne, certains spadassins de plume, au mépris de toute honnêteté, osèrent me qualifier de négationniste parce que j’avais affirmé qu’au camp d’Auschwitz n° 1 n’étaient pas morts des juifs mais des dizaines de milliers de chrétiens dont le père Maximilien Kolbe, désormais saint de l’Église catholique. Il faut aussi aujourd’hui se souvenir d’eux.

Les juifs, eux, dans l’immense complexe des camps d’Auschwitz, ont principalement péri dans l’enfer d’Auschwitz-Birkenau. Et des millions d’entre eux ont péri dans les autres camps ou les massacres.

Cela dit, c’est une tendance naturelle, compréhensible, des survivants ou de leurs descendants à amplifier plus ou moins les nombres des victimes des différentes exterminations, qu’il s’agisse des Vendéens, des Arméniens, des Juifs, des Ukrainiens, des Cambodgiens, des Harkis, des Biaffrais, des Rwandais. Mais les abominations sont suffisamment immenses pour que les historiens veillent à ne pas en rajouter.

On doit donc bien sûr, juifs ou chrétiens ou autres, se souvenir du génocide perpétré par les nazis, mais on devrait aussi pareillement commémorer tous ceux qui ont été notamment répertoriés dans le Livre noir du communisme, soit de plus de cent millions d’êtres humains exterminés sur tous les continents par les dictateurs rouges.

Et voici que vient au printemps de cette année le centenaire du déclenchement en Turquie par les Jeunes-Turcs du génocide au cours duquel périrent, souvent dans une accumulation de cruautés indicibles, un million et demi d’Arméniens et d’autres chrétiens.

Les dirigeants de l‘Allemagne ont exprimé leur repentance pour les horreurs nazies, on attend toujours pareille attitude de la part des dirigeants turcs.