lundi 10 novembre 2014

La chute du Mur mais toujours pas celle du Mausolée !



La Porte de Brandebourg, « checkpoint  Charlie », les vopos, Lech Walesa…

Les images de la télévision en ce vingt-cinquième  anniversaire de la chute du Mur font ressurgir les miennes lors de nos longs voyages en car avec Chrétienté-Solidarité vers la Pologne sous état de siège.

Et puis il y eut aussi quelques jours de session au Reichtag au titre du Parlement Européen. Plusieurs fois, à l’Est et à l’Ouest, j’ai regardé ce mur sans imaginer un instant qu’il s’ouvrirait si vite. Bruno Gollnisch témoigne volontiers de la même surprise lorsque en vint la fantastique nouvelle. De même, notre ami le général François Cann, alors gouverneur militaire du secteur français de Berlin (qui a ramené chez lui un joli pan de mur, toujours éclairé lorsqu’il reçoit ses invités) confie très franchement qu’il ne s’y attendait pas non plus. Et il a ainsi été le dernier gouverneur puisqu’ensuite il n’y eut plus d’occupation, ni soviétique, ni occidentale.

Le Mur ayant chuté, c’est tout le bloc soviétique qui se désagrégea avec la fin du Pacte de Varsovie, cet instrument de jihâd bolchévique pour maintenir la charia marxiste-léniniste.

Mais hélas, les nations asservies par le communisme n’allaient pas toutes se libérer aussi complètement que la Pologne ou la Hongrie. Car Moscou a conservé sur la Place Rouge le Mausolée abritant la charogne sans cesse resiliconée de Lénine. Cela n’est hélas pas sans signification. Ce n’est pas impunément qu’un État persiste à glorifier le concepteur et le premier acteur de la monstruosité exterminatrice du communisme.

Et c’est ainsi que s’il y a eu la « dénazification » la plus radicale en Allemagne, où l’on ne vend pas des statuettes d’Hitler ou de Goebbels sur les trottoirs, il n’y a pas eu de « décommunisation » équivalente en Russie où l’on vend à Saint-Petersbourg comme à Moscou des bustes de Lénine et de Staline, soit deux des démons de la « Trinité du Mal », comme l’avait intitulée Volkoff, le troisième étant Trotski. Chose très significative, qu’on ne souligne peut-être pas assez : ce dernier n’est toujours pas en Russie digne de mémoire !

Mais en effet, quelle drôle de mémoire ! Cela n’est pas anodin. N’est-ce point le signe de ce que, d’une certaine manière, c’est toujours le communisme lénino-stalinien qui déterminerait en Russie ce qui est patriotiquement honorable ? Alors que, tant qu’à vendre de la statuette mémorielle, on ne voit pas pourquoi on éliminerait le troisième de la Trinité du Mal. Mais Lénine et Staline, qui devraient être au tribunal de l’histoire, avec Mao, Hitler, et quelques autres sur les grands podiums de l‘exterminationnisme, sont-ils vraiment ainsi traités en Russie ?

Certes Gorbatchev a raison de déplorer les aberrations de la politique occidentale vis-à-vis de la Russie. Elles ont eu pour effet de susciter avec Poutine une sorte de repli national impérialiste et soviétoïde. On ne saurait s’en réjouir.


 À mercredi sans doute !