La
Porte de Brandebourg, « checkpoint Charlie », les vopos, Lech
Walesa…
Les
images de la télévision en ce vingt-cinquième
anniversaire de la chute du Mur font ressurgir les miennes lors de nos
longs voyages en car avec Chrétienté-Solidarité vers la Pologne sous état de
siège.
Et
puis il y eut aussi quelques jours de session au Reichtag au titre du Parlement
Européen. Plusieurs fois, à l’Est et à l’Ouest, j’ai regardé ce mur sans
imaginer un instant qu’il s’ouvrirait si vite. Bruno Gollnisch témoigne
volontiers de la même surprise lorsque en vint la fantastique nouvelle. De
même, notre ami le général François Cann, alors gouverneur militaire du secteur
français de Berlin (qui a ramené chez lui un joli pan de mur, toujours éclairé
lorsqu’il reçoit ses invités) confie très franchement qu’il ne s’y attendait
pas non plus. Et il a ainsi été le dernier gouverneur puisqu’ensuite il n’y eut
plus d’occupation, ni soviétique, ni occidentale.
Le
Mur ayant chuté, c’est tout le bloc soviétique qui se désagrégea avec la fin du
Pacte de Varsovie, cet instrument de jihâd bolchévique pour maintenir la charia
marxiste-léniniste.
Mais
hélas, les nations asservies par le communisme n’allaient pas toutes se libérer
aussi complètement que la Pologne ou la Hongrie. Car Moscou a conservé sur la
Place Rouge le Mausolée abritant la charogne sans cesse resiliconée de Lénine.
Cela n’est hélas pas sans signification. Ce n’est pas impunément qu’un État
persiste à glorifier le concepteur et le premier acteur de la monstruosité
exterminatrice du communisme.
Et
c’est ainsi que s’il y a eu la « dénazification » la plus radicale en
Allemagne, où l’on ne vend pas des statuettes d’Hitler ou de Goebbels sur les
trottoirs, il n’y a pas eu de « décommunisation » équivalente en
Russie où l’on vend à Saint-Petersbourg comme à Moscou des bustes de Lénine et
de Staline, soit deux des démons de la « Trinité du Mal », comme
l’avait intitulée Volkoff, le troisième étant Trotski. Chose très significative,
qu’on ne souligne peut-être pas assez : ce dernier n’est toujours pas en
Russie digne de mémoire !
Mais
en effet, quelle drôle de mémoire ! Cela n’est pas anodin. N’est-ce point
le signe de ce que, d’une certaine manière, c’est toujours le communisme
lénino-stalinien qui déterminerait en Russie ce qui est patriotiquement
honorable ? Alors que, tant qu’à vendre de la statuette mémorielle, on ne
voit pas pourquoi on éliminerait le troisième de la Trinité du Mal. Mais Lénine
et Staline, qui devraient être au tribunal de l’histoire, avec Mao, Hitler, et
quelques autres sur les grands podiums de l‘exterminationnisme, sont-ils
vraiment ainsi traités en Russie ?
Certes
Gorbatchev a raison de déplorer les aberrations de la politique occidentale
vis-à-vis de la Russie. Elles ont eu pour effet de susciter avec Poutine une
sorte de repli national impérialiste et soviétoïde. On ne saurait s’en réjouir.
À mercredi sans doute !