lundi 18 août 2014

Préambule : Comme prévu et sauf événement contraire, je m’efforcerai de reprendre ici une rédaction régulière (trois fois par semaine environ) dès la semaine prochaine. Mais sans plus attendre je veux aujourd’hui réagir à l’actualité providentiellement éclairée pour moi par mes lectures de ces jours d’été.


Sur le débarquement en Provence :


Dans l’atmosphère générale délétère de ses échecs et de son sale travail de décomposition socialiste de la société, François Hollande s’est efforcé de récupérer martialement à son profit, l’anniversaire du débarquement de l’Armée d’Afrique sur les côtes varoises.


Il y a trois semaines, je rappelais aux participants à notre université d’été que la route d’accès au fort de « Six Fours » dominant à l’Ouest de la rade de Toulon, portait le nom de l’escadron du capitaine Caniot auquel se rendit la garnison allemande. Guy Caniot fut un fidèle ami de Chrétienté-Solidarité de 1971 à sa mort il y a quelques années.


Le capitaine Guy Caniot, juriste et psychologue, devait ensuite accomplir un brillant parcours d’officier le menant de l’Allemagne à l’Indochine et à l’Algérie, sa terre bien-aimée. Il fut avec les colonels Garde et Lacheroy un des créateurs du « cinquième bureau » celui de « l’action psychologique » qui se révéla d’une redoutable efficacité face au Viet-Minh puis au FLN pour la reconquête des populations gagnées en Indochine par la subversion communiste puis fellagha en Algérie. En 1961, Guy Caniot, alors colonel et directeur du journal de l’armée française, « Le Bled », préféra démissionner pour son honneur, plutôt que de se soumettre à une inique politique d’abandon et de trahison. Il ramena notamment avec lui toute la famille menacée du pire d’un sous-officier de l’armée française, Djilahi Chelbab dont les enfants parfaitement intégrés ont abandonné le carcan social islamique pour l’épanouissement chrétien.


La providence a fait qu’au moment des célébrations du débarquement en Provence, je venais juste de terminer un très précieux livre de ce grand avocat que fut Jean-Marc Varaut : « Le procès Pétain ». Au cours de ce procès, malgré la partialité indigne du tribunal et les menaces communistes, de grands témoins, au premier rang le général Maxime Weygand et d’illustres généraux et amiraux à sa suite, vinrent témoigner de ce que sans l’armistice conclue par le Maréchal avec le vainqueur allemand, la solution n’aurait été que celle de la reddition sans condition livrant alors au Reich tout le territoire, toute l’armée, toute la marine et aussi le contrôle de l’Afrique du Nord.

Sans cet armistice, certes peu glorieux, mais solution du moindre pire, il n’y aurait eu ni armée d’Afrique ni débarquement en Provence. C’est ce que voulait exprimer de vive voix à la barre le « patron » de cette armée, le général (pied-noir) Alphonse Juin. Expédié ailleurs « en mission » par De Gaulle afin d’empêcher ce témoignage pour l’honneur de la vérité, le général Juin, sur la demande de maître Isorni, développa néanmoins par écrit (mais cela n’avait pas le poids de la présence physique), combien sous le couvert de Vichy, l’armée française d’Afrique avait pu se structurer et se préparer.


Or par la reddition sans condition de notre armée, les forces de l’Axe, d’Hitler et de Mussolini, ayant alors la maîtrise de nos départements d’AFN et de nos colonies, le cours de la guerre aurait pu être tragiquement différent et la victoire alliée gravement compromise voire impossible. Ce qu’a notamment souvent rappelé dans ses écrits avec toute sa rigueur d’analyse la grande journaliste juive Annie Kriegel dont je recommande le livre de mémoires : « Ce que j’ai pu comprendre ».


On lit aussi dans le grand travail de maître Varaut le témoignage émouvant de l’héroïque prince Xavier de Bourbon-Parme, grand résistant, arrêté par la Gestapo, condamné à mort comme chef de maquis, gracié grâce à l’intervention du Maréchal Pétain, déporté à Natzweiler puis à Dachau. Le prince, encore marqué par l’épuisement de sa détention et les horreurs perpétrées par les bourreaux (328 condamnés pendus en sa présence au camp de Natzweiler !), rappela que selon lui sans l’action du Maréchal, sacrificielle de sa personne, des millions de déportés français seraient morts dans les camps et combien aurait été compromise, retardée ou rendue impossible la victoire des Alliés.


Alors, j’ai trouvé que par la présentation si partielle et partiale des conditions du débarquement, les cocoricos de François Hollande ont été ce 15 août quelque peu indécents. Je n’ai pas entendu l’hommage dû, tout de même, à la population pied-noir. Quant à la présence algérienne sur notre porte-avion, faut-il rappeler ici que bien des futurs cadres musulmans du FLN combattaient alors avec les nazis dont ils partageaient l’antisémitisme se rangeant derrière le Grand Mufti de Jérusalem, Amal Al Husseini, grand recruteur de SS.

Je n’ai pas entendu non plus dans les passages retransmis des discours de François Hollande, l’hommage que la piété nationale doit au général Weygand autant qu’au maréchal Juin et à tous les officiers de l’honneur français qui, sans l’armistice de 1940, n’auraient pu forger l’armée des grandes batailles d’Italie et du débarquement en Provence.



Sur la Russie et l’Ukraine :


J’ai lu avec intérêt le portrait de Vladimir Poutine brossé par cet immense connaisseur de la Russie qu’est Vladimir Fédorovski dans son dernier livre titré « Poutine – l’itinéraire secret ». Ni encenseur inconditionnel, ni opposant systématique, Fédorovski éclaire quelques zones d’ombre du maître du Kremlin et nous brosse les cinq visages qu’il offre selon les circonstances. Poutine est assurément un prodigieux acteur. L’admirer comme personnage c’est donc une chose, tout approuver de sa politique, c’en est une autre. Surtout si on n’est pas Russe ! Fédorovski écrit notamment : « Pour achever ce tour d’horizon de la Russie selon Vladimir Poutine, il convient de méditer une fois encore sa très célèbre phrase : « Celui qui ne regrette pas l’URSS n’a pas de cœur. Celui qui la regrette n’a pas d’intelligence... » Maxime à la fois lucide et ambiguë, pouvant générer tous les bienfaits comme toutes les dérives. »



« Les principes de la géopolitique » d’Alexandre Douguine :


Me promenant comme chaque été dans les milliers de volumes de la bibliothèque et des archives que j’accumule depuis un demi-siècle, voilà que j’ai retrouvé la recension fournie par Stepan Semeniuk en 1998 dans la revue « L’Est européen » d’un des penseurs de la géopolitique russe, Alexandre Douguine, et titré « Les principes de la géopolitique ». Voilà notamment ce qu’écrivait Douguine il y a à peine seize ans :




« L’existence de l’Ukraine dans ses frontières actuelles et avec son statut « d’Etat souverain » équivaut à un violent coup porté à la sécurité géopolitique de la Russie et à une incursion dans son territoire. L’existence d’une Ukraine unie est intolérable. Ce territoire doit être divisé en plusieurs morceaux correspondants aux réalités géopolitiques et ethnoculturelles »

Et plus loin : 
« La frontière stratégique de la Russie sur ces parallèles ne peut dépendre de l’emplacement des frontières ukraino-polonaises, ukraino-hongroise ou ukraino-slovaque. Cette frontière stratégique doit se trouver beaucoup plus à l’ouest, au moins sur la limite ouest de l’Europe centrale, et dans le meilleur des cas sur la côte Atlantique. »


Et encore :
« Moscou doit activement s’immiscer dans la reconstruction de l’espace ukrainien suivant le seul modèle géopolitique logique et naturel ». « A travers la Roumanie, la Moldavie, et l’Ukraine centrale se trouve un espace homogène, peuplé de peuples orthodoxes qui relie les terres de Russie à la Serbie, poste avancé de l’Eurasie dans les Balkans ».


Certes la doctrine géopolitique de Douguine n’est heureusement pas forcément celle de Poutine. Mais il n’est pas interdit de penser qu’elle pourrait néanmoins l’inspirer quelquefois. Espérons que non.


Dans le même numéro de « L’Est européen » on pouvait lire que selon le rapport de N. Podgornyi, « chef du P.C. en Ukraine, envoyé au Comité central du P.C. à Moscou le 23 septembre 1956, dans la période de 1944 à 1955, plus de 150 000 membres des organisations anticommunistes ukrainiennes, UPA et OUN, ont été tués, 103 828 membres de l’OUN et autres éléments nationalistes ont été arrêtés, et 65 000 familles de nationalistes et de leurs complices, soit 203 662 personnes, ont été déportés à titre de mesures de riposte ».

On oublie trop souvent en effet qu’après avoir subi sous Staline l’immense génocide que l’on sait, les nationalistes ukrainiens poursuivirent longtemps la lutte antisoviétique. La mémoire de cela ne doit pas être occultée lorsqu’on entend réfléchir aussi objectivement que possible à la question ukraino-russe. Non seulement il ne faut pas oublier que les orthodoxes d’Ukraine ne sont pas, loin de là, tous des fidèles du patriarcat de Moscou mais beaucoup des fidèles de celui de Kiev. Ni oublier les six millions de catholiques uniates. Alors, si on ne saurait minimiser les accablantes erreurs voire provocations des politiques des Etats-Unis et de l’Union Européenne vis-à-vis de la Russie actuelle, on ne saurait non plus négliger que pour beaucoup de peuples enfermés jusqu’il y a peu dans le carcan et les goulags du Pacte de Varsovie, le pouvoir russe a pu et peut être encore subjectivement perçu comme héritier du soviétique et de ses menaces. On ne peut pas ne pas prendre cela en considération. Surtout que la charogne de Lénine n’a toujours pas été enlevée de son mausolée sur la Place rouge avec les hommages qui lui sont toujours rendus.

Ne pas occulter l’histoire de son pays, ce n’est pas vouloir tout en assumer, encore moins tout en admirer ! Sur cela, mieux vaut Maurras que Clémenceau !


Des nationalistes ou patriotes selon nous de réflexion un peu courte en la matière, reprennent souvent l’affirmation de Clémenceau affirmant ne pas vouloir choisir dans l’héritage de la Révolution française mais vouloir tout en conserver : « La Révolution c’est un bloc »... Et ils étendent volontiers cette réflexion à l’ensemble de l’histoire. Certains admirateurs de l’actuelle Russie justifient donc la ligne de Poutine d’exaltation de tout le passé russe et y compris de « l’œuvre soviétique ».

Nous ne partageons pas du tout cette position. Ne rien occulter autant qu’on le peut, de l’histoire d’un peuple, du russe comme du nôtre, c’est en effet un devoir de vérité. Mais on ne saurait tout exalter ni tout justifier. En la matière, notre doctrine est celle de Charles Maurras : « La tradition est critique ».

Etre un patriote, un nationaliste français n’implique pas de tout justifier des décisions politiques de nos rois ou des institutions politiques de l’Ancien régime ou des rapports de l’Eglise et de la monarchie. Encore moins, ne peut-on justifier les abominations de la Révolution française, mère de tous les totalitarismes modernes. Alors, nous n’allons tout de même pas admirer chez un Poutine son exaltation de la grandeur de l’URSS et notamment de celle de la Tchéka de Djerjinski continuée par le Guépéou, le NKVD et le KGB devenu FSB où il a été formé.

L’action de nos gouvernements français et occidentaux nous donnent souvent envie de vomir et nous pouvons en regard admirer certains aspects de la politique de Poutine. Mais en admirer tout, quasi-inconditionnellement, c’est selon nous abdiquer tout esprit critique, céder une nouvelle fois à cette fascination-attraction pour la puissance qui fut et est souvent le ressort principal des collaborations avec les totalitarismes que ce soit le nazisme, le communisme, l’islam.


Faut-il être désormais obligatoirement islamophile ? Non merci !


Pour avoir exprimé par un mot un peu cru son islamophobie, Christine Tasin, dirigeante de Riposte laïque, a été condamnée par un tribunal à 3 000 euros d’amende. Ce que nous en pensons ? C’est que c’est là une incroyable atteinte liberticide à la liberté d’expression.

Les rappeurs de la haine antifrançaise appelant au viol et au meurtre et dame Caroline Fourest appelant à redonner les chrétiens aux lions, n’ont-ils pas traité le christianisme avec des termes bien pires que « saloperie » ?

Bien des choses nous séparent des dirigeants de Riposte laïque qui, à ce que j’en ai compris, ont pu éprouver aussi beaucoup d’aversion à l’égard du catholicisme. Aux catholiques que nous sommes de la leur faire peut-être regretter en leur faisant comprendre charitablement la véritable nature de notre foi. Peut-être aussi leur faire comprendre que la véritable laïcité (« Rendre à César... ») est un don du christianisme et que leur idéologie politique laïciste, individualiste, accomplit finalement une œuvre de déstructuration nihiliste sur laquelle s’engouffre l’islam et sa charia totalitaire.

La religion (« religare ») c’est ce qui relie, c’est ce qui unit, mais dans l’amour, la vérité, la liberté. Et nous avons donc ma foi, par delà notre opposition à leur laïcisme, de la sympathie humaine, française et chrétienne pour les dirigeants de Riposte laïque. Dans l’espoir qu’ils s’apercevront un jour qu’en voulant la destruction laïciste du lien social et religieux du christianisme, ils font le lit de cet islam qu’ils refusent.





Chrétienté-Solidarité-Persécutions en Irak :



Les religieux dominicains réfugiés au Kurdistan s’emploient à retrouver les enfants parrainés par notre organisation. Grâce à tous les amis qui ont, ces jours derniers, répondu à notre appel, nous avons pu aider ces religieux avec un premier don de 8 000 euros pour les achats de médicaments et de produits de première nécessité. Rappelons ici que notre association reverse le montant intégral des dons reçus pour les parrainages et pour cet appel à l’aide d’urgence.


Merci à ceux qui, par ailleurs, nous font quelques versements bien spécifiques pour nos frais de fonctionnement.