La violence qui se développe dans
le monde islamique non seulement affecte les pays dits « d’islam » de
l’Afrique à l’Extrême-Orient mais aussi ébranle cette fois toute la planète car
il n’est plus guère de pays où ne poussent de nouvelles mosquées.
De quoi s’agit-il au fond ?
D’un phénomène radicalement nouveau ? Non. Mais nouveau par son ampleur,
oui !
Il n’est que les ignorants pour
ne pas savoir que depuis ses premiers siècles l’islam est comme un vert océan,
toujours plus étendu, avec des périodes de relative tranquillité sur de vastes
espaces mais où l’œil avisé des connaisseurs lucides de ses pulsions peut
toujours observer au loin la vague qui se forme et déferlera plus ou moins vite
comme un tsunami.
La chrétienté a certes connu ses
grands ébranlements avec l’Église catholique sans cesse plus ou moins
confrontée aux hérésies et aux schismes.
Mais il s’est toujours
principalement agi, au départ au moins, de questions théologiques, de juste
expression des dogmes, en un mot « d’ortho-doxie » où les pouvoirs
temporels et spirituels ont vaille que vaille finalement maintenu leur
distinction malgré tous les avatars césaro-papistes, et amenant peu à peu le
monde chrétien à ne plus tomber enfin dans des guerres à motivation
théologique.
En revanche, l’islam n’a guère
été secoué par de grands affrontements théologiques. Il est en effet avant tout
une « ortho-praxie » où les conflits se développent à partir des
amoindrissements dans le rigorisme de la charia affectant les régimes installés
et que toujours viennent contester du fond des déserts de fanatiques fiévreux
du retour absolu au modèle intégral des ancêtres (« salaf »).
Aucun débat de dogme ou d’idée ne
vient donc freiner un tant soit peu la violence conquérante des rigoristes
contre les corrompus.
C’est ainsi que sans cesse dans
les profondeurs islamiques ont mûri sur de longues périodes les pulsions
purificatrices par le fer et par le feu.
Ainsi, pour la seule péninsule
ibérique a-t-on vu les Almoravides venus des immensités sahariennes et
nigériennes déferler au XIème siècle en Andalousie sur les princes locaux
musulmans pour eux islamiquement dégénérés.
Et puis, un siècle plus tard sur
ces Almoravides à leur tour ramollis, fondirent les rigoristes berbères de la
dynastie des Almohades…
Et l’histoire de la péninsule
arabique n’est-elle pas celle des rigoristes sans cesse venus de
« l’Hyemen » (comme on écrivait jadis) pour déferler sur les
endormis ?
Le tour de la dynastie saoudienne
issue du dur wahhabisme n’est-il pas aujourd’hui venu ?
Partout, du Nigeria à nos
banlieues, l’islam réel tressaille et enfle dans ses pulsions jihadistes, dans
le mépris, comme chez nous, par tous les admirateurs de Ben Laden et de Merah
pour les gros bouffis vautrés dans les charmes et les honneurs de la
république.
Et plutôt que de lutter contre
notre propre décomposition religieuse et nationale voilà que certains, en
France, hypnotisés par la force des totalitarismes additionnent des nostalgies
hitlero- staliniennes avec leur fascination pour les nouveaux cavaliers
d’Allah.
Tel est le beau résultat du travail des pédagogues et des démagogues qui
n’ont que trop confisqué notre république et notre Église.