mercredi 2 juillet 2014

Une sorte d’ingénuité raciste.



L’horreur de l’assassinat de trois jeunes juifs en Cisjordanie, et puis l’horreur, sans doute en représailles, de celui d’un jeune Palestinien en Israël ; la terreur des bombes juives sur Gaza et celle des roquettes du Hamas sur Israël : j’ai déjà beaucoup écrit dans mes livres sur les tragédies de la Terre Sainte et sans doute reviendrai-je dans le prochain Reconquête sur les raisons d’une paix paraissant décidément impossible.

Avec les affaires « Sarkozy », cela a même occupé un peu de temps médiatique hors de l’universelle fascination foutebalistique. Mais elles ont été vite oubliées les jeunes filles nigérianes subissant par centaines les pires des déportations et des humiliations du fait des barbares islamistes.

Et vite occulté aussi le sort des chrétiens massacrés dans leurs églises incendiées, sur leurs marchés, ou dans leurs habitations pulvérisées. Au Nigeria comme au Kenya.

Et partout, ces derniers chrétiens du désespoir fuyant en Orient leurs terres ancestrales dans la frayeur du jihad, de la charia impitoyable des fanatiques du califat.

Ainsi, pour ce milieu politico-médiatique dominateur qui fait l’actualité, pour ce monde de la bonne conscience humanitariste, pour ce monde de l’antiracisme idéologiquement correct, pour ce monde diplomatique professant les devoirs de l’ingérence, le sort atroce de centaines de jeunes chrétiennes africaines ne mérite pas une préoccupation durable.

Et c’est ainsi que ce monde-là, en toute bonne conscience, est d’une abominable ingénuité raciste. Et tout juste, nous le savons bien, ne nous traite-t-on pas de racistes lorsque nous professons la même indignation sur le sort des femmes africaines kidnappées et tant d’autres violées, égorgées ; la même préoccupation pour une Asia Bibi et une Mariam Ibrahim atrocement traitées que pour des jeunes juifs ou des jeunes musulmans enlevés.

Et peut-être même certains pensent-ils qu’on ne saurait s’affliger autant du sort de ces filles d’Afrique que de celui des enfants de Palestine ou d’Israël.

Je voudrais être sûr de me tromper. Mais ne les dédaigne-t-on pas comme d’une culture inférieure, voire d’une moindre humanité ?

Eh bien, nous, nous continuerons à professer que la mémoire des horreurs génocidaires devrait être la même pour celles subies par les Vendéens, les Arméniens, les Chaldéens, les Ukrainiens, les Juifs, les Cambodgiens, et tant d’autres.