Fidèle à l’inspiration des grands ancêtres de la
République jacobine, notre système d’éducation, qu’il serait urgent de ne plus
qualifier rétrogradement et réactionnairement de « nationale »,
accélère sans cesse sous la V° République, d’Edgar Faure à Benoît Hamon en
passant par Luc Châtel et surtout Vincent Peillon, son sublime projet
d’égalitarisation radicale du genre humain.
Il
reste encore cependant quelques petits progrès à accomplir et cela, avec un peu
de bonne volonté citoyenne, pourrait aller très vite.
La
première mesure doit évidemment consister à décerner le baccalauréat, à tous
les candidats. Sans discrimination. L’effort ne sera pas difficile. De 90 % de
diplômés il est aisé de passer à 100 %.
De
même, le projet d’abolition de la notation cher à Benoît Hamon devrait être
décidé sans plus attendre. La note, hiérarchisante, est non seulement
traumatisante mais véritablement fascisante.
Qui ne voit encore que la fixation d’un savoir à acquérir
graduellement en certains domaines est inspirée par une conception possessive
surannée de la culture et de la science. Il n’est que temps, selon le terme
très heureusement forgé pour notre époque, de déconstruire cela.
Comme
le préconisait même un Nicolas Sarkozy, certes de droite financière mais bien
connu pour sa vaste culture humaniste, il faut en finir avec l’ère de « la
Princesse de Clèves ». Et de fait, la vieille culture livresque, hors de
la Torah et du Coran, n’a plus de sens pour le monde d’aujourd’hui dont la
communion cosmopolite s’établit mieux par la fraternité mondiale
foutebalistique propice aux grandes manifestations d’une jeunesse enthousiaste.
Cela
dit, la tâche prioritaire exaltante de l’école de l’égalitarisme est évidemment
de déconstruire les stéréotypes de l’archaïque différentiation sexuelle. La
première et très facile décision à cette fin doit consister à vêtir de même,
dès leur naissance, les êtres encore appelés « garçons » et les êtres
appelés « filles ».
Une
égale vêture s’impose pour tous, et comme je l’ai préconisé, avant que le
camarade Zemmour ne m’en pique une nouvelle fois l’idée et l’expression, sans
mention d’origine mais peu importe, la solution universelle, c’est le pagne
pour tous.
Ce
qui nous renvoie heureusement à l’inspiration rousseauiste fondatrice de la
nouvelle humanité, le retour au « bon sauvage », mais au bon sauvage
homothétisé, dans l’apothéose que constituera grâce aux progrès de la génétique
et de la chirurgie l’hermaphrodisation généralisée.
Reste
qu’il faudra bien entendre ensuite s’attaquer à la question de la
hiérarchisation, de la différentiation sexuelle et de la personnalisation
subsistantes dans le sport. Notre République devrait là aussi être novatrice,
anticipatrice, prophétique. L’idée, évidemment, c’est que la compétition soit
d’abord pour tous et puis qu’il n’y ait plus de compétition mais objective
déconstruction sportive.
Il
n’est que temps, camarades, d’en finir radicalement avec la vieille humanité.
Un seul idéal, vous dis-je, non plus « l’égalité ou la mort » mais
« l’égalité et la mort !». Car la vie, c’est trop inégal, il faut
l’abolir.