Jean
XXIII - Jean-Paul II
« Les
voies du Seigneur sont impénétrables » et quelquefois bien mystérieuses
les décisions des successeurs de Pierre.
Mais ces derniers, c’est la foi catholique, ont reçu le
« pouvoir des clefs ». Il leur confère notamment le pouvoir de
procéder aux béatifications et canonisations. Et en l’occurrence ce dimanche
François va canoniser deux de ses proches prédécesseurs.
On peut, en toute obéissance mais aussi liberté
catholique, accueillir cela avec plus ou moins d’enthousiasme. N’aurait-il pas
été judicieux aussi de procéder à la canonisation de Pie XII ? Cela
aurait, dit-on, heurté quelques milieux juifs ?
Je n’en crois rien.
Comme si Pie XII n’avait pas fait bien plus face à la
perversion nazie que Jean XXIII à celle du communisme ! Mais c’est toute
une désinformation dirigée par les soviétiques qui a été odieusement distillée
contre Pie XII, sans cesse relayée par les officines de collaboration
« catholique ». (Pax, Témoignage chrétien, etc…)
Ce fut notamment l’odieuse orchestration autour de la
pièce « Le Vicaire » de l’ancien collabo des nazis Rolf Hochhuth et
encore celle du film caricatural « Amen » de Costa-Gavras contre
lequel l’AGRIF tenta en vain une procédure.
D’innombrables juifs et parmi eux les plus éminentes
personnalités ont témoigné de leur reconnaissance à Pie XII, d’Einstein à Mme
Golda Meïr, avec aussi celle d’une multitude de rabbins.
Le plus notoire et le premier fut le grand rabbin de Rome
Israël Zoller au nom italianisé en Zolli. Il fut bouleversé par la charité
héroïque de Pie XII et cela l’amena à la conversion au catholicisme. Il prit
alors à son baptême le prénom de ce pape qui s’appelait Eugenio Pacelli et il
devint Eugenio Zolli.
Il faut sur cela lire les livres de notre très grande amie
d’origine juive, elle aussi convertie, Judith Cabaud et notamment sa traduction
de la passionnante autobiographie d’Eugenio Zolli : « Avant
l’aube ». Plus près de nous, le rabbin américain David Dalin, universitaire
de grande notoriété, spécialiste de l’histoire juive, a consacré à Pie XII un
ouvrage rigoureux : « Pie XII et les juifs – le mythe du pape
d’Hitler » qui a obtenu aux Etats-Unis une très vaste audience aussi bien
chez les juifs que chez les catholiques.
L’interrogation demeure donc sur les atermoiements du
Vatican à procéder à la canonisation de Pie XII, que seuls pourraient contester
un petit nombre d’agitateurs juifs aussi extrémistes qu’ignorants et de résidus
de catholiques collaborateurs du communisme après l’avoir quelquefois été du
nazisme.
Pour l’heure, c’est Jean XXIII qui va être canonisé,
pourtant si terriblement silencieux sur les persécutions du communisme, ses
massacres, ses génocides, ses cent millions de victimes (chiffre minimum).
Peut-être des travaux à venir révèleront-ils qu’il avait
de fortes raisons pour son silence ? Mais du moins, qu’on ne reproche plus
à Pie XII de n’avoir pas parlé plus fort ! Au risque de sa déportation ? Pas seulement ! Mais
surtout de l’interruption de son action salvatrice de dizaines de milliers de
vies de juifs et de chrétiens…
Jean-Paul II, certainement rattrapa largement l’inaction
de ses prédécesseurs Jean XXIII et Paul VI face à ce communisme que Pie XI
avait désigné comme « intrinsèquement pervers » dans l’encyclique
« Divini Redemptoris ». Je n’oublie pas les mots qu’il m’adressa à
Rome lors de sa rencontre avec les députés du groupe des droites européennes de
Jean-Marie Le Pen le 10 avril 1985 : « Opposez-vous à la décadence
de l’Europe ! »
J’ai été, comme beaucoup, et notamment en Orient, très
attristé par le fait qu’il ait, lors de son voyage au Maroc, déposé un baiser
sur la couverture d’un Coran que des dignitaires musulmans lui présentaient
malignement. Cela a souffert plusieurs interprétations plus ou moins
bienveillantes. Je crois aujourd’hui qu’il à été tout simplement
« piégé », emporté dans un dérapage non contrôlé de dynamique du
dialogue inter-religieux.
Mais les plus grands saints, et en premier saint Pierre,
ne sont-ils pas, une fois ou l’autre, tombés dans quelque traquenard du
Malin ?
Militant solidariste de longue date, je suis évidemment
personnellement très heureux de la canonisation de Jean-Paul II, ce grand pape
qui, ayant très habilement soutenu Solidarnosc, causa la chute du Mur de Berlin
et de l’emprise soviétique sur les pays de l’Est.