vendredi 25 avril 2014

Canonisations catholiques

 

Jean XXIII - Jean-Paul II 

« Les voies du Seigneur sont impénétrables » et quelquefois bien mystérieuses les décisions des successeurs de Pierre.

Mais ces derniers, c’est la foi catholique, ont reçu le « pouvoir des clefs ». Il leur confère notamment le pouvoir de procéder aux béatifications et canonisations. Et en l’occurrence ce dimanche François va canoniser deux de ses proches prédécesseurs.

On peut, en toute obéissance mais aussi liberté catholique, accueillir cela avec plus ou moins d’enthousiasme. N’aurait-il pas été judicieux aussi de procéder à la canonisation de Pie XII ? Cela aurait, dit-on, heurté quelques milieux juifs ?

Je n’en crois rien.

Comme si Pie XII n’avait pas fait bien plus face à la perversion nazie que Jean XXIII à celle du communisme ! Mais c’est toute une désinformation dirigée par les soviétiques qui a été odieusement distillée contre Pie XII, sans cesse relayée par les officines de collaboration « catholique ». (Pax, Témoignage chrétien, etc…)

Ce fut notamment l’odieuse orchestration autour de la pièce « Le Vicaire » de l’ancien collabo des nazis Rolf Hochhuth et encore celle du film caricatural « Amen » de Costa-Gavras contre lequel l’AGRIF tenta en vain une procédure.

D’innombrables juifs et parmi eux les plus éminentes personnalités ont témoigné de leur reconnaissance à Pie XII, d’Einstein à Mme Golda Meïr, avec aussi celle d’une multitude de rabbins.

Le plus notoire et le premier fut le grand rabbin de Rome Israël Zoller au nom italianisé en Zolli. Il fut bouleversé par la charité héroïque de Pie XII et cela l’amena à la conversion au catholicisme. Il prit alors à son baptême le prénom de ce pape qui s’appelait Eugenio Pacelli et il devint Eugenio Zolli.

Il faut sur cela lire les livres de notre très grande amie d’origine juive, elle aussi convertie, Judith Cabaud et notamment sa traduction de la passionnante autobiographie d’Eugenio Zolli : « Avant l’aube ». Plus près de nous, le rabbin américain David Dalin, universitaire de grande notoriété, spécialiste de l’histoire juive, a consacré à Pie XII un ouvrage rigoureux : « Pie XII et les juifs – le mythe du pape d’Hitler » qui a obtenu aux Etats-Unis une très vaste audience aussi bien chez les juifs que chez les catholiques.

L’interrogation demeure donc sur les atermoiements du Vatican à procéder à la canonisation de Pie XII, que seuls pourraient contester un petit nombre d’agitateurs juifs aussi extrémistes qu’ignorants et de résidus de catholiques collaborateurs du communisme après l’avoir quelquefois été du nazisme.

Pour l’heure, c’est Jean XXIII qui va être canonisé, pourtant si terriblement silencieux sur les persécutions du communisme, ses massacres, ses génocides, ses cent millions de victimes (chiffre minimum).

Peut-être des travaux à venir révèleront-ils qu’il avait de fortes raisons pour son silence ? Mais du moins, qu’on ne reproche plus à Pie XII de n’avoir pas parlé plus fort !  Au risque de sa déportation ? Pas seulement ! Mais surtout de l’interruption de son action salvatrice de dizaines de milliers de vies de juifs et de chrétiens…

Jean-Paul II, certainement rattrapa largement l’inaction de ses prédécesseurs Jean XXIII et Paul VI face à ce communisme que Pie XI avait désigné comme « intrinsèquement pervers » dans l’encyclique « Divini Redemptoris ». Je n’oublie pas les mots qu’il m’adressa à Rome lors de sa rencontre avec les députés du groupe des droites européennes de Jean-Marie Le Pen le 10 avril 1985 : « Opposez-vous à la décadence de l’Europe ! »

J’ai été, comme beaucoup, et notamment en Orient, très attristé par le fait qu’il ait, lors de son voyage au Maroc, déposé un baiser sur la couverture d’un Coran que des dignitaires musulmans lui présentaient malignement. Cela a souffert plusieurs interprétations plus ou moins bienveillantes. Je crois aujourd’hui qu’il à été tout simplement « piégé », emporté dans un dérapage non contrôlé de dynamique du dialogue inter-religieux.

Mais les plus grands saints, et en premier saint Pierre, ne sont-ils pas, une fois ou l’autre, tombés dans quelque traquenard du Malin ?

Militant solidariste de longue date, je suis évidemment personnellement très heureux de la canonisation de Jean-Paul II, ce grand pape qui, ayant très habilement soutenu Solidarnosc, causa la chute du Mur de Berlin et de l’emprise soviétique sur les pays de l’Est.