lundi 3 mars 2014

Et les droits de l’homme de Néanderthal, alors ?






De plus en plus, le grand mouvement de résurgence islamique, qui est le phénomène majeur de l’ère post-coloniale, pousse les descendants des occupants musulmans, arabes ou berbères de la péninsule ibérique, expulsés après sept siècles de résistance puis de reconquête chrétienne, à revendiquer sans vergogne un droit au retour en « al Andalous ».

Ils affirment vouloir récupérer aujourd’hui leurs propriétés conquises du VII° au X° siècle entre Gibraltar et Saint-Jacques de Compostelle.

Simultanément, bien des juifs sépharades habitant principalement en Israël, dont certains parlent encore le « ladino », (idiome hébraïco-hispanique), de même que des minorités de juifs « ashkénazes » s’expriment toujours en yiddish (idiome hébraïco-slavo-germanique) aspirent à reprendre possession de leurs propriétés du temps jadis acquises, il y a plus ou moins vingt siècles, par leur diaspora dans le sillage des Phéniciens venus en Espagne via Carthage.

Et voici d’ailleurs, qu’abondant dans leur sens, le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy entend faire bénéficier de la nationalité espagnole tous ceux de ces juifs qui le souhaitent. 

Mariano Rajoy ne fait ainsi que reprendre et étendre la mesure généreuse et salvatrice du général Franco qui sauva pendant la guerre des dizaines de milliers de juifs « ladinos » de l’extermination nazie en leur faisant délivrer par ses ambassades des cartes d’identité espagnoles. L’écrivain et journaliste Annie Kriegel a souvent rappelé ce fait, évoquant notamment l’émouvante cérémonie d’hommage et de gratitude célébrée après la mort du Caudillo dans la grande synagogue de Brooklyn à New York.

Selon les statistiques israéliennes de la population sépharade, il se pourrait que ce soit une population de trois à quatre millions de personnes qui pourraient être séduites par ce retour à l’hispanité. Comme beaucoup d’entre elles possèdent déjà, outre l’israélienne, la nationalité américaine, on voit se dessiner par cette esquisse de multinationalité la réalisation de l’utopie déjà ancienne d’une république universelle.

Mais en attendant, on peut aisément penser que le peuple à forte expansion démographique des expulsés palestiniens de l’État d’Israël, de l’ordre aussi de trois à quatre millions, certains en Australie ou en Amérique, mais la plupart habitant encore dans les fourmilières humaines des camps des pays arabes frontaliers, n’est pas prêt non plus de renoncer à son droit au retour.

Outre ces deux cas, L’Institut Auvergnat Alexandre Vialatte de Politologie et d’Étude des Réveils Identitaires (IAAP-PERI) qui travaille avec l’Institut du Pays Libre, a identifié dans le monde pas moins de 2713 revendications de récupération de terres et biens immobiliers. Sans se prononcer, précisons-le, sur celle semble-t-il plus ou moins discutable des descendants des anciens monégasques…

Aujourd’hui, ces 2713 exigences de restitution sont celles de la myriade de peuples, allant des peuples indigènes d’Amérique et autres aborigènes d’Australie et des grandes îles du Pacifique mais aussi ceux de l’Afrique du Sud avant les Xossas et les Zoulous, jusqu’à celles des tribus Celtes occupant jadis presque toute l’Europe centrale et danubienne, etc…

Mais si toutes les expressions des désirs de retrouvaille des anciens voire très antiques possessions sont respectables, on pèse cependant le lourd potentiel de conflit qu’elles recèlent entre les successives strates d’occupants. D’autant plus que l’exercice de la repentance réciproque demeure hélas encore très inégalement perçu par la plupart comme une nécessité morale.

N’y aurait-il pas tout de même un moyen de les unir en leur proposant justement une commune repentance : celle d’une extermination perpétrée par ce grand conquérant qu’a été notre ancêtre à tous, « l’homo sapiens », éradicateur de cet excellent bipède qu’était pourtant «  l’homme de Néanderthal » ?

Oui, nous en sommes persuadés, en communiant dans la même honte et la même repentance, les peuples descendant de l’homo sapiens n’auraient-ils pas enfin la révélation de leur profonde unité à ne pas briser sans cesse par la considération de facteurs de différenciation accidentels somme toute très secondaires ?

De tous les néanderthaliens de la terre d’aujourd’hui, que monte donc la demande de pardon à l’homo sapiens.

Peut-on trouver un plus sûr fondement à une commune conscience morale et de fraternité humaine ? Que très vite en soit organisée la cérémonie mondiale d’expression, plus bellement encore que celles des JO de Sotchi !


Et nul doute qu’alors les hommes, tous repentants, ne risqueront plus de s’entre-décimer pour Jérusalem, L’Andalousie ou la Crimée… Il n’est que temps pour notre humanité enfin adulte d’ériger le plus grand mémorial de tous les temps, celui de la repentance de Caïn l’homo sapiens à l’égard de son grand frère Abel, l’homme de Néanderthal.