Mes textes sur la nécessaire réflexion de prudence dans la
question de la collaboration avec des musulmans, non en tant que concitoyens
mais en tant que musulmans et musulmans religieusement et idéologiquement
fidèles et formés, me valent beaucoup de réactions.
Oui, je rassure ceux qui
m’approuvent, je reviendrai sur le sujet autant que nécessaire. Il y a aussi ceux qui me trouvent
trop modéré : mais pour des raisons contraires !
Les premiers me disent que j’ai
tort de perdre mon temps à analyser le problème, qu’il suffit de dire que la
stratégie des musulmans est un piège pour les chrétiens.
D’autres, enthousiastes comme
Christine Boutin, Alain Escada et les autres, me disent que face à l’abomination de
la révolution anthropologique, il n’y a pas à hésiter un seul instant, qu’il ne
faut pas répugner à l’alliance avec les musulmans.
Je réponds aux premiers que, face
au pire, il n’est tout de même pas illégitime de réfléchir à l’alliance éventuelle
avec un moindre pire. Cela s’est déjà posé dans l’histoire et ne saurait être
évacué simplistement.
Car j’admets, certes, le bien
fondé de l’action en vue du bien commun avec des musulmans. Je le dis
d’autant plus aisément que j’eus pour suppléante à des élections législatives
une jeune femme admirable issue de la communauté harki, Zohra Krouk.
Mais Zohra, toujours si amicale à
mon égard et pour l’Agrif, ne militait nullement avec moi en tant que
représentante de l’islam ! Elle était à mes côtés par patriotisme français
et pour exprimer la juste cause des harkis ignominieusement abandonnés.
C’est là une nuance de taille
avec les musulmans qui, à l’invitation de Farida Belghoul, prennent la parole
pour lui apporter non seulement leur soutien dans sa juste réaction à la
perversion de l’idéologie du genre mais pour la motiver dans la plus stricte
orthodoxie et orthopraxis islamique.
Ainsi, à la 33ème
minute de la conférence de presse du 19 février donnée par Farida Belghoul avec
les catholiques pré-cités et des musulmans importants qui l’appuient, c’est
Ahmed Miktar qui parle, en tant que président de l’Association des imams de
France.
Et que déclare-t-il ? Écoutons-le attentivement et
retranscrivons ceci :
« Moi j’appellerai cette alliance à laquelle nous participons aujourd’hui une alliance de protection à laquelle le prophète de l’islam a dit de son vivant : « si le peuple de quraish qui était idolâtre et qui m’a chassé de ma ville natale, si quraish, ce peuple idolâtre m’appelle à une alliance de protection, je la signerai » ; donc moi je signe avec Mme Belghoul et tous ceux qui sont autour de cette table ».
Un peu plus avant, à la 58ème minute, c’est
Nabil Ennasri, président d’un collectif des musulmans de France qui parle.
Écoutons-le attentivement et retranscrivons ceci :
« Aujourd’hui nous devons être indépendants et, à partir de notre référentiel islamique qui doit être la boussole de notre orientation politique, nous pouvons, avec des croyants, notamment chrétiens, à partir de la défense de l’enfance, faire un des principaux chevaux de bataille pour notre engagement militant ».
La première constatation qui s’impose c’est que, si
l’islam, du moins sunnite, n’a pas de hiérarchie analogue à celle du
catholicisme, ces personnages en sont néanmoins indubitablement représentatifs,
d’autant plus qu’ils ont reçu et lisent le message d’approbation d’un des plus
éminents maîtres de l’université d’al-Azar du Caire, institution majeure et de
rayonnement mondial de l’enseignement de l’islam.
Mais l’important est de bien peser les deux phrases
retranscrites.
La première signifie très explicitement que l’alliance
conclue avec les catholiques présents est islamiquement conforme au modèle du
« pacte de protection » (dhimma, « pacte ») qui fut conclu
en 628 dans la vallée d’Hudaybiyya proche de la Mecque entre Mahomet et le chef
des Quraishites, Abû Sufyân.
Comme le mentionnent tous les historiens de l’islam,
musulmans ou non : d’une part ce pacte débouchant, sur une trêve de dix
ans, servit désormais à déterminer les règles de la charia concernant
l’interruption du jihad pour les périodes de négociations et les
trêves ; d’autre part, le pacte signifiait pour Mahomet que, dominante à
la Mecque qu’il avait dû fuir pour Médine (Hégire 622), sa tribu des
quraishites, quoique encore païenne, reconnaissait désormais sa qualité
d’Envoyé de Dieu.
Le « pacte », à la base aussi du principe du
statut de dhimmitude pour les dits « gens du Livre » (juifs et
chrétiens), est fondé dans le Coran sur les versets 29 et 30 de la sourate IX,
« l’immunité » que tous les chrétiens (et les juifs) devraient au
moins connaître. On lit au verset 29 : « combattez-les jusqu’à ce
qu’ils payent directement le tribut après s’être humiliés ».
Pour ce qui est de la 2ème phrase, elle révèle
que les musulmans qui entourent (ou plutôt qui « bordent ») madame
Farid Belghoul se gardent d’en dire plus que nécessaire. Leurs références sont
suffisamment allusivement claires pour la plupart de leurs coreligionnaires un
peu formés mais adroitement assez peu explicites pour alarmer leurs alliés
catholiques du moment.
Parmi ces derniers, certes tous intelligents, il en est
tout de même pourtant de plus subtils et islamiquement cultivés que d’autres,
mais peut-être pensent-ils qu’ils sont non seulement aptes à décrypter les
pièges de la taqiya (l’art islamique de la dissimulation voire du mensonge si
nécessaire) mais qu’ils peuvent à terme convertir madame Belghoul. Pourquoi
pas ?
En attendant, notre devoir à nous est d’éclairer, autant
que possible, les aspects moins visibles par beaucoup de bons catholiques bien
intentionnés mais culturellement peu préparés à la question des rapports avec
l’islam.
Mme Belghoul, encadrée donc par des responsables musulmans
à l’évidence intelligents et d’une orthodoxie vigilante, parle certes fort
bien. Elle est parfaitement dans la ligne de Mahomet qui a dit :
« malédiction aux hommes qui imitent les femmes et aux femmes qui imitent
les hommes » (hadith LXXVII, ch.61).
Et quoique, toujours selon le prophète, la femme est d’une
« intelligence inférieure » (LII, ch.12), à l’évidence, Farid
Belghoul en a beaucoup plus que certains hommes peut-être un peu trop fascinés
par elle et par trop, je le crains, prêts à la suivre sans le discernement
nécessaire.
Mahomet, à propos des Perses sur lesquels allait régner la
fille de l’empereur Chosroes, déclarait : « Jamais un peuple ne
progressera s’il confie le pouvoir à une femme » (hadith XLII, ch.18).
L’affirmation est sans doute discutable. On peut en effet
préférer le modèle de Margaret Thatcher à l’anti-modèle de François Hollande.
Mais, après tout, puisque « même le diable peut porter pierre »,
méditons en l’occurrence la méchante parole machiste du prophète et soyons
circonspects sur les visées ultimes de Farida Belghoul et des compagnons de
route que motive l’islam.
Considérer leurs mosquées comme des citadelles de notre
espérance serait une tragique erreur. À
moins d’un masochiste désir de virilité islamique et de dhimmitude.
Mais que chacun juge donc en écoutant la vidéo .