mardi 25 mars 2014

« Alliance de protection » et « référentiel islamique » :

Mes textes sur la nécessaire réflexion de prudence dans la question de la collaboration avec des musulmans, non en tant que concitoyens mais en tant que musulmans et musulmans religieusement et idéologiquement fidèles et formés, me valent beaucoup de réactions.

Oui, je rassure ceux qui m’approuvent, je reviendrai sur le sujet autant que nécessaire. Il y a aussi ceux qui me trouvent trop modéré : mais pour des raisons contraires !
Les premiers me disent que j’ai tort de perdre mon temps à analyser le problème, qu’il suffit de dire que la stratégie des musulmans est un piège pour les chrétiens.
D’autres, enthousiastes comme Christine Boutin, Alain Escada et les autres, me disent que face à l’abomination de la révolution anthropologique, il n’y a pas à hésiter un seul instant, qu’il ne faut pas répugner à l’alliance avec les musulmans.

Je réponds aux premiers que, face au pire, il n’est tout de même pas illégitime de réfléchir à l’alliance éventuelle avec un moindre pire. Cela s’est déjà posé dans l’histoire et ne saurait être évacué simplistement.
Car j’admets, certes, le bien fondé de l’action en vue du bien commun avec des musulmans. Je le dis d’autant plus aisément que j’eus pour suppléante à des élections législatives une jeune femme admirable issue de la communauté harki, Zohra Krouk.
Mais Zohra, toujours si amicale à mon égard et pour l’Agrif, ne militait nullement avec moi en tant que représentante de l’islam ! Elle était à mes côtés par patriotisme français et pour exprimer la juste cause des harkis ignominieusement abandonnés.
C’est là une nuance de taille avec les musulmans qui, à l’invitation de Farida Belghoul, prennent la parole pour lui apporter non seulement leur soutien dans sa juste réaction à la perversion de l’idéologie du genre mais pour la motiver dans la plus stricte orthodoxie et orthopraxis islamique.

Ainsi, à la 33ème minute de la conférence de presse du 19 février donnée par Farida Belghoul avec les catholiques pré-cités et des musulmans importants qui l’appuient, c’est Ahmed Miktar qui parle, en tant que président de l’Association des imams de France.
Et que déclare-t-il ? Écoutons-le attentivement et retranscrivons ceci :  

« Moi j’appellerai cette alliance à laquelle nous participons aujourd’hui une alliance de protection à laquelle le prophète de l’islam a dit de son vivant : « si le peuple de quraish qui était idolâtre et qui m’a chassé de ma ville natale, si quraish, ce peuple idolâtre m’appelle à une alliance de protection, je la signerai » ; donc moi je signe avec Mme Belghoul et tous ceux qui sont autour de cette table ».

Un peu plus avant, à la 58ème minute, c’est Nabil Ennasri, président d’un collectif des musulmans de France qui parle. Écoutons-le attentivement et retranscrivons ceci :

« Aujourd’hui nous devons être indépendants et, à  partir de notre référentiel islamique qui doit être la boussole de notre orientation politique, nous pouvons, avec des croyants, notamment chrétiens, à partir de la défense de l’enfance, faire un des principaux chevaux de bataille pour notre engagement militant ».

La première constatation qui s’impose c’est que, si l’islam, du moins sunnite, n’a pas de hiérarchie analogue à celle du catholicisme, ces personnages en sont néanmoins indubitablement représentatifs, d’autant plus qu’ils ont reçu et lisent le message d’approbation d’un des plus éminents maîtres de l’université d’al-Azar du Caire, institution majeure et de rayonnement mondial de l’enseignement de l’islam.

Mais l’important est de bien peser les deux phrases retranscrites.

La première signifie très explicitement que l’alliance conclue avec les catholiques présents est islamiquement conforme au modèle du « pacte de protection » (dhimma, « pacte ») qui fut conclu en 628 dans la vallée d’Hudaybiyya proche de la Mecque entre Mahomet et le chef des Quraishites, Abû Sufyân.

Comme le mentionnent tous les historiens de l’islam, musulmans ou non : d’une part ce pacte débouchant, sur une trêve de dix ans, servit désormais à déterminer les règles de la charia concernant l’interruption du jihad pour les périodes de négociations et les trêves ; d’autre part, le pacte signifiait pour Mahomet que, dominante à la Mecque qu’il avait dû fuir pour Médine (Hégire 622), sa tribu des quraishites, quoique encore païenne, reconnaissait désormais sa qualité d’Envoyé de Dieu.

Le « pacte », à la base aussi du principe du statut de dhimmitude pour les dits « gens du Livre » (juifs et chrétiens), est fondé dans le Coran sur les versets 29 et 30 de la sourate IX, « l’immunité » que tous les chrétiens (et les juifs) devraient au moins connaître. On lit au verset 29 : « combattez-les jusqu’à ce qu’ils payent directement le tribut après s’être humiliés ».

Pour ce qui est de la 2ème phrase, elle révèle que les musulmans qui entourent (ou plutôt qui « bordent ») madame Farid Belghoul se gardent d’en dire plus que nécessaire. Leurs références sont suffisamment allusivement claires pour la plupart de leurs coreligionnaires un peu formés mais adroitement assez peu explicites pour alarmer leurs alliés catholiques du moment.
Parmi ces derniers, certes tous intelligents, il en est tout de même pourtant de plus subtils et islamiquement cultivés que d’autres, mais peut-être pensent-ils qu’ils sont non seulement aptes à décrypter les pièges de la taqiya (l’art islamique de la dissimulation voire du mensonge si nécessaire) mais qu’ils peuvent à terme convertir madame Belghoul. Pourquoi pas ?

En attendant, notre devoir à nous est d’éclairer, autant que possible, les aspects moins visibles par beaucoup de bons catholiques bien intentionnés mais culturellement peu préparés à la question des rapports avec l’islam.
Mme Belghoul, encadrée donc par des responsables musulmans à l’évidence intelligents et d’une orthodoxie vigilante, parle certes fort bien. Elle est parfaitement dans la ligne de Mahomet qui a dit : « malédiction aux hommes qui imitent les femmes et aux femmes qui imitent les hommes » (hadith LXXVII, ch.61).
Et quoique, toujours selon le prophète, la femme est d’une « intelligence inférieure » (LII, ch.12), à l’évidence, Farid Belghoul en a beaucoup plus que certains hommes peut-être un peu trop fascinés par elle et par trop, je le crains, prêts à la suivre sans le discernement nécessaire.

Mahomet, à propos des Perses sur lesquels allait régner la fille de l’empereur Chosroes, déclarait : « Jamais un peuple ne progressera s’il confie le pouvoir à une femme » (hadith XLII, ch.18).
L’affirmation est sans doute discutable. On peut en effet préférer le modèle de Margaret Thatcher à l’anti-modèle de François Hollande. Mais, après tout, puisque « même le diable peut porter pierre », méditons en l’occurrence la méchante parole machiste du prophète et soyons circonspects sur les visées ultimes de Farida Belghoul et des compagnons de route que motive l’islam.
Considérer leurs mosquées comme des citadelles de notre espérance serait une tragique erreur. À  moins d’un masochiste désir de virilité islamique et de dhimmitude.

Mais que chacun juge donc en écoutant la vidéo