Bernard
Antony, président de Chrétienté-Solidarité, communique :
C’est dans une embuscade indéniablement organisée que nos
deux soldats du 8° RPIMA, Antoine Le Quinio et Nicolas Vokaer, ont été tués
dans la nuit de lundi alors qu’ils patrouillaient dans une voie d’accès à
l’aéroport. Ils sont tombés sous des tirs nourris d’armes automatiques maniées
à l’évidence par des professionnels.
Selon nos sûres informations, la riposte de nos soldats
pour se dégager et ramener leurs deux camarades mortellement blessés a entraîné
la fuite des assaillants, certains d’entre eux restant sur le terrain et leur
appartenance pouvant être très vite identifiée. On attend donc les informations
sur ce point.
La vérité sur la nature du conflit, c’est que depuis des
mois la population très majoritairement chrétienne (80 %) de la république
centrafricaine est terrorisée par le mouvement au pouvoir, la Séléka, issu de
la minorité musulmane et très renforcé par des jihadistes venus du Tchad, du
Cameroun et du Soudan et aussi par toute une piétaille de bandits, ce qui n’est
pas contradictoire.
La soldatesque Séléka, bénéficiant de surcroît de
l’évidente complaisance et même de la complicité des troupes africaines de
l’OUA censées avoir été envoyée à des fins de pacification n’a cessé de piller,
de violer, de massacrer. Il est donc triste que l’on ait attendu pour
intervenir que les chrétiens désespérés et exaspérés, constituant des groupes de
résistance dans la brousse et s’organisant dans leurs quartiers, sous le
vocable « d’Anti-Balaka », se rebiffent.
Leur sursaut, avec des armes dérisoires, a évidemment pris,
çà ou là, la tournure d’une contre-terreur, aux excès sans doute regrettables.
Mais fallait-il qu’ils attendent tous d’être génocidés comme jadis au Rwanda, mais d'une manière inverse, la minorité Tutsi par la majorité Hutu ?
N’est-il
pas curieux qu’une décision d’intervention n’ait été prise par nos dirigeants
socialistes que lorsque les périls pour la minorité musulmane au pouvoir ont
été semblables à ceux ayant jusque-là frappé la majorité chrétienne ?
Cette
constatation ne remet pas en cause l’héroïcité dans la mission une fois encore
de nos soldats admirablement entraînés, disciplinés et courageux, mais de moins
en moins nombreux et de moins en moins bien équipés. Mon deuil, à Castres, ma
ville, rejoint celui du régiment et de la population unanime et celle de tous
les militants de Chrétienté-Solidarité.
Mais
nous appelons aussi à la solidarité française et chrétienne avec les chrétiens
africains qui, au Centrafrique comme au Nigéria et dans tant d’autres pays,
sont les victimes du plan très concerté d’une nouvelle phase historique de la
conquête de l’islam jihadiste.