Dans un entretien publié dans Famille Chrétienne, Roland Dubertrand, le conseiller aux affaires religieuses du Ministère des Affaires
Étrangères, répond que l’on ne saurait
parler de persécution à propos du sort des chrétiens d’Orient.
Il
s’en tient à l’observation de « violations préoccupantes des droits de
l’homme ». Selon lui en effet, « pour qu’il y ait persécution, il
faut une politique délibérée et systématique d’un État ou d’un groupe constitué
visant à agresser une communauté religieuse tout entière ».
Cette définition est acceptable. Mais alors, l’évidence
grave s’impose de ce que le conseiller aux affaires religieuses Dubertrand n’a
pas entendu parler des « groupes constitués » pour éradiquer le
christianisme par toutes les formes d’assassinats et de massacres que sont les
talibans d’Afghanistan et du Pakistan ou la secte Boko-Aram au Nigeria et tous
ceux qui fonctionnent de par le monde selon leur « modèle » génocideur.
Il
n’a donc peut-être pas entendu parler d’Al-Qaïda ?
Pour
ce qui est des États, le conseiller Roland Dubertrand semble ne rien savoir du
sort fait aux nombreux chrétiens immigrés en Arabie Saoudite si on leur saisit
ne serait-ce qu’une Bible. Il ne sait donc rien des nombreux États islamiques
où l’application de la « dhimmitude » selon la lettre ou l’esprit de
la charia n’entraîne pas seulement « des violations préoccupantes des
droits de l’homme » mais une constante violation et répression de
la liberté religieuse.
Lorsque,
selon la politique de la plupart de ces États, le musulman converti au
christianisme est soit condamné à la peine de mort soit à de mortelles années
de prison, cela ne relève-t-il pas d’une explicite persécution institutionnelle ?
Et
dans les plus de quarante États d’Afrique ou d’Asie, du Nigeria du nord à la
Malaisie, comment qualifier le sort fait aux chrétiens qui, au mieux, survivent
dans un déni des droits fondamentaux de la personne humaine et très souvent
dans une terreur de fait plus ou moins conjointement exercée par les États et
par les « organisations » islamistes ?
La
vérité, hélas, est qu’il existe dans tous les États de l’Organisation Islamique
des formes variables de persécution, soit étatiques, soit du fait des
« groupes » allant de toutes les formes de relégation et de vexation
à la terreur. La prudence diplomatique ne requiert pas de nier la réalité.
Chrétienté-Solidarité-Persécutions
constate avec tristesse l’indifférence et la lâcheté de fait de la politique
étrangère française aussi bien pour les chrétiens en islam que pour les
persécutés du communisme en Extrême-Orient.