L’assassinat des deux journalistes français à
Kidal au Mali, aux confins des immensités du Sahel et du Sahara, entraîne une
légitime et immense indignation telle qu’on aimerait aussi la constater devant
d’autres crimes et massacres non moins abominables souvent accompagnés des
pires actes d’une cruauté sadique, notamment contre des religieux et des
fidèles chrétiens en bien des pays sous domination islamique ou subissant la
terreur jihadiste.
Et
quel silence aussi devant l’horreur de condamnations de chrétiens au supplice
d’un enfermement jusqu’à la mort ! Qui s’intéresse encore au sort atroce,
au Pakistan, de la petite mère de famille catholique Asia Bibi condamnée à
la réclusion à vie sur la dénonciation calomnieuse qu’elle aurait émis un
propos critique contre le prophète Mahomet ?
Cela
dit, sur la question du Mali et de toute l’Afrique sous menace islamiste, on
continue à désinformer nos peuples.
Car la réalité, c’est que l’islamisme
« jihadiste » et terroriste n’est pas seulement le fait de quelques
minorités d’irréductibles fanatiques, de modernes « hashischins ». La
vérité, c’est que cet islamisme est celui d’un grand mouvement de retour, largement
encouragé, à l’islam longtemps conquérant depuis les premiers siècles de son
ère jusqu’à son recul, son engourdissement dans le contexte de la domination au
XIX° siècle des puissances européennes.
Au
XX° siècle, les pays de l’ancien empire ottoman ont été marqués par le
surgissement de courants et de régimes plus ou moins inspirés des modèles
idéologiques européens s’affirmant laïques, nationalistes, socialistes,
progressistes, kemalisme en Turquie, partis « Baas » en Syrie et en
Irak, nasserisme en Égypte, Néo-Destour en Tunisie, et FLN en Algérie,
mouvements palestiniens enfin qualifiés « d’islamo-progressistes »…
Utiles
pour obtenir la sympathie de l’opinion, des partis et des médias occidentaux en
faveur des nationalismes locaux et de la décolonisation, ces courants
révolutionnaires n’ont pas durablement affaibli l’islamisme. Souvent même, sous
un apparent surgissement nationaliste, c’est l’islamisme qui se réveillait et
progressait dans les retours, wahabites, salafistes et autres, au modèle du
régime de théocratie totalitaire établi à Médine par Mahomet.
Il
est donc totalement illusoire de croire et mensonger de faire croire que
l’islamisme régressera au profit du système démocratique tant prôné par nos
dirigeants selon une totale ineptie idéologique dans laquelle la boursouflure
du mot « démocratie » n’a d’égale que l’inexistence de la réalité.
Les jihadistes et terroristes d’Afrique et d’Asie, mais
aussi ceux plus ou moins dormants d’Europe et d’Amérique sont en fait
encouragés, formés, financés et armés, selon un admirable double jeu, par les
puissances islamistes « respectables », au premier chef l’Arabie
Saoudite et le Qatar, et autres nombreux régimes établis sur les fondements de
la charia et la glorification du jihad qui ne consiste pas seulement dans les
pèlerinage à La Mecque.
Aussi
nos héroïques soldats, dérisoirement peu nombreux dans les immensités, et de
surcroît trop peu armés avec un matériel souvent vieillissant, ne pourront
tenir indéfiniment face à des ennemis fanatiques, souvent bien approvisionnés
en armement mobile et disposant aussi de larges connivences tribales.
Pour affronter l’islamisme jihadiste en Afrique, il
faudrait surtout faire régresser l’idéologie islamique en France et en Europe.
La
liberté de critique et de réfutation en est la condition « sine qua
non ».