lundi 4 novembre 2013

Islamisme « modéré », islamisme « jihadiste », islamisme « terroriste ».


L’assassinat des deux journalistes français à Kidal au Mali, aux confins des immensités du Sahel et du Sahara, entraîne une légitime et immense indignation telle qu’on aimerait aussi la constater devant d’autres crimes et massacres non moins abominables souvent accompagnés des pires actes d’une cruauté sadique, notamment contre des religieux et des fidèles chrétiens en bien des pays sous domination islamique ou subissant la terreur jihadiste.

Et quel silence aussi devant l’horreur de condamnations de chrétiens au supplice d’un enfermement jusqu’à la mort ! Qui s’intéresse encore au sort atroce, au Pakistan, de la petite mère de famille catholique Asia Bibi condamnée à la réclusion à vie sur la dénonciation calomnieuse qu’elle aurait émis un propos critique contre le prophète Mahomet ?

Cela dit, sur la question du Mali et de toute l’Afrique sous menace islamiste, on continue à désinformer nos peuples.

Car la réalité, c’est que l’islamisme « jihadiste » et terroriste n’est pas seulement le fait de quelques minorités d’irréductibles fanatiques, de modernes « hashischins ». La vérité, c’est que cet islamisme est celui d’un grand mouvement de retour, largement encouragé, à l’islam longtemps conquérant depuis les premiers siècles de son ère jusqu’à son recul, son engourdissement dans le contexte de la domination au XIX° siècle des puissances européennes.

Au XX° siècle, les pays de l’ancien empire ottoman ont été marqués par le surgissement de courants et de régimes plus ou moins inspirés des modèles idéologiques européens s’affirmant laïques, nationalistes, socialistes, progressistes, kemalisme en Turquie, partis « Baas » en Syrie et en Irak, nasserisme en Égypte, Néo-Destour en Tunisie, et FLN en Algérie, mouvements palestiniens enfin qualifiés « d’islamo-progressistes »…

Utiles pour obtenir la sympathie de l’opinion, des partis et des médias occidentaux en faveur des nationalismes locaux et de la décolonisation, ces courants révolutionnaires n’ont pas durablement affaibli l’islamisme. Souvent même, sous un apparent surgissement nationaliste, c’est l’islamisme qui se réveillait et progressait dans les retours, wahabites, salafistes et autres, au modèle du régime de théocratie totalitaire établi à Médine par Mahomet.

Il est donc totalement illusoire de croire et mensonger de faire croire que l’islamisme régressera au profit du système démocratique tant prôné par nos dirigeants selon une totale ineptie idéologique dans laquelle la boursouflure du mot « démocratie » n’a d’égale que l’inexistence de la réalité.

Les jihadistes et terroristes d’Afrique et d’Asie, mais aussi ceux plus ou moins dormants d’Europe et d’Amérique sont en fait encouragés, formés, financés et armés, selon un admirable double jeu, par les puissances islamistes « respectables », au premier chef l’Arabie Saoudite et le Qatar, et autres nombreux régimes établis sur les fondements de la charia et la glorification du jihad qui ne consiste pas seulement dans les pèlerinage à La Mecque.

Aussi nos héroïques soldats, dérisoirement peu nombreux dans les immensités, et de surcroît trop peu armés avec un matériel souvent vieillissant, ne pourront tenir indéfiniment face à des ennemis fanatiques, souvent bien approvisionnés en armement mobile et disposant aussi de larges connivences tribales.

Pour affronter l’islamisme jihadiste en Afrique, il faudrait surtout faire régresser l’idéologie islamique en France et en Europe.


La liberté de critique et de réfutation en est la condition « sine qua non ».